Ce matin, faisant mes ablutions matinales devant mon miroir, je me suis demandé: Quelle parole vais-je donner aujourd'hui pour nourrir la foi et l'espérance des chrétiens. En ouvrant le Prions pour lire les textes de la célébration d'aujourd'hui, le Seigneur me dit: "A vous d'en être témoin." Et je me suis demandé, témoin de qui ou de quoi? En ce temps de confinement et de lutte pour la santé, nous avons besoin d'une parole qui sécurise et nous permet de regarder en avant. Alors j'ai regardé tout ce qui se vit autour de moi, les témoins du ressuscité, ils sont là. Je sais que la majorité ne le pense pas. Et ça m'a conduit à une autre question.
Durant sa vie publique, Jésus a utiliser le mot Venez. Venez à ma suite et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes. Mettez-vous à mon école -venez à ma suite- je suis doux et humble de coeur; au matin de Pâques, Jésus utilise un autre mot: Allez. Allez en Galilée, allez sur le terrain de la vie, c'est là que vous me verrez. Alors j'ai compris qu'avant d'être témoin, je devais être disciple. Je crois que c'est la grande faiblesse de notre Église de ne pas avoir fait de disciples avant d'envoyer des témoins. Ceci m'amène à me demaner si je suis l'Église ou si j'appartiens à l'Église. J'ai réalisé que j'avais oublié d'être disciple et que j'avais essayé d'être témoin.
Quand je travaillais au plan diocésain, je n'avait pas souvnet le dimanche à présider l'assemblée dominicale, j'allais à la cathédrale et m'assoyais dans la nef avec les chrétiens. Après la célébration, je m'amusais à écouter les commentaires. Les prêtres me disaient: "Tu n'es pas venu concélébrer, tu as joué au laïc à matin." les gens quittaient et me saluaient en disant: "On te remercie d'être venu prier avec nous." Ces deux affirmations m'ont poursuivi longtemps et même encore aujourd'ui. Dans l'affirmation des chrétiens, je sentais que je faisais corps avec eux, je faisais Église avec eux. J'ai compris que ma mission comme prêtre était de faire Église avec les chrétiens, de vivre ensemble comme corps du Christ ressusicté. Aujourd'hui les chrétiens ont rejeté l'Église à laquelle ils appartiennent et ils n'ontpas encore découvert qu'ils sont l'Église.
Ce matin, je veux dire simplement que le Christ ressuscité est là présent au coeur de nos vies et que notre seule mission importante est de le faire découvrir à ceux qui nous entourent. Je crois que les chrétiens et chrétiennes ont moins besoin de rites que d'une présence signifiante et aidante. Nous qui croyons au christ ressuscité, nous qui en avons fait l'expérience, rendons LE présent dans le quotidien. Soyons témoin de Quelqu'un et non de quelque chose à faire.
Paulo Coelho cite cette petite histoire que je trouve à point pour nous aujourd'hui.
Un conférencier commença un séminaire en tenant un billet de 20$ et deamnda: Qui vaut ce billet? Plusieurs mains se levèrent et le conférencier ajouta: Avant de le donner, je dois faire quelque chose.
Il l'écrassa rageusement, et il insista: Qui veut encore ce billet? Les mains se levèrent de nouveau. Et si je fai scela: Et il chiffona le billet, le jeta par terre, le piétina, puis il le montra ne nouvelle fois -à présent très sale et tout abimé. Il répéta la question, et les mains se levèrent encore.
N'oubliez jamais cette scène, commenta le onférencier. Peu importe ce que je fais avec cet argent, c'est toujours un billet de 20$. très souvent dans la vie nous sommes écrasés, foulés aux pieds, maltraités, insultés; et pourtant nous avons toujours la même valeur.
En ce temps de pandémie, l'important est la santé des personnes et la protection des plus vulnérables. Que nous soyons vieux ou jeunes, beaux ou non, otistes ou en santé, nous avons tous la même valeur. Et si cela est vrai aujourd'hui, ce devra le rester pour l'éternité. Nos maisons d'ainés ne doivent être des mourroirs mais des milieux de vie. Et la vie quelque soit l'âge ou la santé vaut la peine d'être vécue et vécue bellement. Merci à tous ceux qui y croient et l'assurent.
Hier matin, Pâques, nous étions devant un tombeau vide. Ce matin, nous sommes devant un envoie: "Allez en Galilée, c'est là que vous me verrez." La première Galilée à visiter est la mienne. C'est dans ma Galilée que le ressuscité veut me rencontrer. Déverrouiller mes portes pour les ouvrir à la nouveauté de la résurrection. Je suis tellement bien dans mes vieilles affaires, mes sécurités, mes messes pas dérangeantes après laquel je peux faire une sieste paisiblement. Jésus vient me déranger dans ma Galilée pour m'envoyer dehors auprès de mes soeurs et frères qui sont devenus des chercheurs de Dieu.
Dans la Galilée extérieure où Jésus m'envoie, il y a des chrétiens dont les portes sont verrouillées cmme celles des apôtres dans la salle de Jésuralem. Les plus difficiles à ouvrir ne sont pas celles des salles mais celles du coeur.
Dans cette Galilée extérieure, il y a aussi des thomas devenu chercheurs de Dieu qui ne veut pas répéter une foi apprise ou enseignée mais une foi expérimentée, celle de son "Mon Seigneur et mon Dieu."
Il y a des disciples sur la route de la désertion, qui ont tourné le dos à la mission du Christ comme les disciples sur la route d'Emmaüs, et qui ont besoin d'une expérience du coeur pour rebrousser chemin.
Il y a aussi des Marie Madeleine qui ont l'audace de la foi et qui au lieu de se barricadées comme les disicples vont a tombeau et font l'expérience du ressuscité.
Enfin, il y a tous ces chrétiens devenus chercheurs de Dieu qui attendent l'expérience d'une présence pour dire: Mon Seigneur et mon Dieu.
Dans notre Galilée d'aujourd'hui avec la visite de la covid-19, il y a aussi des gens qui luttent contre un ennemi sournois soit comme malades ou comme soignants. Ce sont des gens qui ont besoin d'une parole forte de foi et de courage pour vivre avec le plus se sérénité possible ce temps d'épreuve. Ces gens ont besoin que nous leur présentions un visage du christianisme un peu à l'image de celui que nous a présenté à leur façons les participants à l'émission "Tout le Monde en Parle" le dimanche de Pâque. Nous devons déverrouiller nos portes.
Dans cette Galilée d'aujourd'hui, ces chercheurs de Dieu ne veulent pas de la religion ou de la foi des autres, ils veulent faire leur propre expérience chrétienne et exprimée leur propre foi. Profitons de ce temps de confinement pour mieux découvrir ce que Jésus nous a dit le Jeudi Saint au soir: "Faites ceci en mémoire de moi." "Je vous ai donné l'exemple pour que vous vous laviez les pieds les uns les aurtres."
Ce matin avec le levée du soleil, je me rends au tombeau avec Marie Madeleine. j'aimerais faire résonner la parole de Jean: "Il vit et il crut." Ce qu'il a vu lui fait croire au Christ ressuscité. Dans tout ce que nous vivons aujourd'hui en ce temps de pandémie, devant tous les actes de dévouement, de bonté, de charité d'entraide, de fraternité, je veux reprendre cette affirmation de Jean: Je vois et je crois. Ces femmes et ces hommes témoignent de la force de l'amour inépuisable du christ en eux et en elles. OUI, Je vois et je crois que le Christ est vivant en nous. Il faut faire résonner ce cri à la surface de la terre.
Que ce jour de Pâque 2020, soit un jour qui vous comble de la bénédiction du Seigeur et devienne ainsi un jour fécond pour votre vie.
L'Église ou les Églises sont-elles des services essentiels? Au sens de l'état, non parce que nous sommes dans une société laïque. Dans cette ligne, Mgr Tramblay de la Basilique du Cap de la Madeleine fait une belle réflexion sur le Soleil d'aujourd'hui jeudi 9 avril. Nous sommes un service essentiel, je le crois, au plan spirituel, psychologique et symbolique. Je crois qu'en ce temps de confinement nous avons comme Église une parole et une présence très précieuses pour le soutien moral et psychologique des personnes. Les gens demandent des renseignements tant sur le plan de la santé que de l'économie et les spécialistes se donnent à répondre pour accompagner les gens sur cette route difficile. Nous devons être là aussi avec une parole de réconfort, d'éclairage et de soutien sur la route d el'homme d'aujourd'hui. Ce temps de pandémie nous fait srortir des rites pour aller au plan intérieur de la vie et des valeurs. Nous sommes moins au niveau d'une organisation religieuse que d'une Église qui fait sens et apporte une parole qui redonne confiance et fait vivre. L'internet nous apporte la naissance de différentes expériences de célébrations et de prière qui donne sens à notre vécu. Il nous reste à souhaiter que ce temps de confinement dévelope l'esprit de solidarité, d'entraide, de communion qui fasse renaitre les communautés chrétiennes sur un chemin de liberté et de communion. Bonne route ensemble.
A partir d'aujourd'hui, je placerai ma méditation de l'Évangile sur Homélie. Je veux simplement nous rappeler l'importance d'un coup de téléphone ou d'un message inter à l'endroit d'une personne seule à la maison. J'en ai reçu depuis ces jours derniers, même un message d'une dame France, me remerciant pour ces quelques mots de chaque jour. Soyez-en fortement remerciés, c'est ma façon à moi de vivre aujourd'hui ma mission comme prêtre et de redire à l'Église du Christ combien je l'aime. Et n'oublions pas de rester sagement à la maison parce que nous aimons la vie, la nôtre comme celle des autres. Bonen journée.
Dieu est surtout un artiste. Il a inventé la girafe, l'éléphant, la fourmi. En réalité, il n'a jamais cherché à suivre son style, il a simplement fait ce qu'il avait envie de faire. Pablo Picasso. Je suis créé à l'image et ressemblance de Dieu. N'ayez crainte, je n'ai pas le goût de créer des girafes ou des éléphants.
En méditant ce mot, je me suis dit: Est-ce que Dieu m'a créé comme lui pour que je répète ce qu'il a fait? Alors je me suis tourné vers le Christ. Il est venu comme créateur; il a créé un monde nouveau, une façon nouvelle de vivre ensemble différente de ce que les hommes avaient inventé. Il est pour nous un Maitre. Un maitre n'est pas là pour être imité, mais pour nous inspirer. C'est ce qu'il m'a dit le Jeudi Saint: Ce que j'ai fait et enseigné avec vous, Faites-le en mémoire de moi, c'est à dire créez-le en fonction du monde où vous serez plantés. Nous sommes des créateurs, non des répétiteurs.
Je pense au Jeudi Saint où nous ne pourrons imiter le geste de Jésus du lavement des pieds. Pourrons-nous nous inspirer du message donné dans ce geste pour créer un vivre ensemble dans le monde d'aujourd'hui? Créer Nous sommes des créateurs de vie. Jésus nous a jamais demandé de répéter ses gestes ou enseignements, mais de les recréer en faveur du monde où nous vivons. Le potier, l'artiste créé à partir de ce qu'il a dans la tête ou le coeur. L'Esprit du Seigneur nous habite pour créer aujourd'hui un monde de fraternité, de communion. Nous devons être des créateurs de vie et de communion. Il nous appartient à nous de créer nos girafes ou éléphants dépendemment de ce que nous portons en nous.
Ce matin, Seigneur, je veux te présenter la peur et l'angoisse des personnes âgées dans les résidences atteintes par la maladie du virus et qui voient mourir autour d'elles. Peut être ont-elles le goût de reprendre la parole de Jésus: Père, s'il est possible que ce calice s'éloigne de nous. Ce sera le calice de mon eucharistie aujourd'hui.
Une question qui revient souvent sur nos lèvres est de se demander: Comment vivre et prier cette Grande Semaine qui commence. Il n'y aura pas de célébration communautaire dans nos paroisses. Alors seul, en couple ou en famille, il s'agit de vivre ces moments et de les prier.
Quel message le Christ m'envoie en ces jours dans les moments que nous vivons? Chaque jour de la semaine surtout à partir de jeudi, un message viendra nourrir notre vie chrétienne et notre foi. Nous essaierons de les méditer un peu ensemble. Depuis un certain nombre d'années, j'ai essayé avec des chrétiens d'ici de vivre des célébrations surtout du Jeudi Saint qui soient significatives et nourrissantes pour la foi. C'était de timides tentatives. L'an passé, un vieux monsieur est venu me dire à la fin: J'ai adoré la célébration. Cette année, je ne pourrai le vivre. Nous le vivrons davantage comme chrétien au niveau du sens, peut être moins comme membre d'une religion avec son mode de célébration. Faisons-nous un bon repas festif en famille ou même seul -ce que je fais de temps en temps. Je veux vivre le repas de Jésus avec les siens. Inventons-nous des façons de célébrer à partir de ce que nous vivons et de ce que le message de Jésus vient m'inviter à vivre.
L'Office de catéchèse du Québec nosu propose une façon de célébrer la Parole en famille à Pâques. On peut retrouver le texte sur le site de l'Office.
Je m'entends dire; Je suis chrétien. Quand j'étais jeune, nous avions les croisés et chantions: "Je suis croisé, c'est là ma gloire, mon coeur pour Dieu s'est embrasé." Je suis invité sans doute à retrouver la dimension chrétienne de ma vie. Avant d'être membre d'une Église, je suis d'abord chrétien. Un chrétien est attaché à la personne du Christ, à son message pour en vivre. la religion est une pédagogie qui me permet d'intégrer, de vivre et de témoigner de mes valeurs spirituelles et de me rassembler en communauté pour célébrer dans l'action de grâce. Il me semble que ces moments d'isolement vont me permettre de mieux comprendre ma vie de chrétien, les valeurs qui me font vivre, me permettre de les découvrir chez les autres de sorte que lorsque je pourrai célébrer, j'aurai quelque chose de merveilleux à célébrer avec mes soeurs et frères chrétiens. En ce temps de confinement, je me sens en communion avec tous les chrétiennes et chrétiens de la terre quelque soit leur allégeance religieuse pour apporter à notre monde la parole de réconfort du Christ ; Je suis avec vous jusqu'à la fin. Bonne semaine à nous tous.
Jésus entre à Jérusalem, il entre dans ma jérusalem. Le prophète Zacharie dira en 9, 9-10, "Il proclamera la paix pour les nations." Jésus se présente aujourd'hui comme le prince de la paix. Il est venu apporter la paix au monde.
Ce mot est bon à entendre ce matin dans notre monde bouleversé non seulement par la covid-19 mais aussi par toutes sortes de guerres et de luttes qui amènent beaucoup de souffrances au coeur de l'être humain. Il est bon aussi d'accueillir cette force divine en nous qui vient apaiser nos peurs, nos inquiétudes en nous donnant la force de relever la tête et d'avancer avec foi et courage.
Alors, mes soeurs et frères en humanité, ce n'est pas avec des branches que nous allons accueillir le Christ, notre pasteur, aujourd'hui mais avec l'hommage de notre foi et de notre MERCI d'un coeur fort rempli de cette présence divine qui lui redit: Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin.
En ce dimanche, Seigneur, je veux t'offrir sur la patène de la solitude et la crainte de notre monde confiné à l'intérieur de nos maisons toutes les prières, les gestes d'amour, d'entraide, de solidarité qui sont autant de signes de ta présence d'amour au coeur de nos peurs et nos inquiétudes, au coeur de notre quotidien.
Hier soir, j'écoutais une émission de télé et les participants parlaient de leur métier avec enthousiasme. D'autre part certains signalaient le manque d'intérêt actuel pour l'engagement surtout à long terme. Nous vivons un déficit d'engagement dans le monde politique, les services communautaires, les mouvements religieux, et les religions également. C'est une constatation que j'entends régulièrement. J'ai fermé ma télé et méditai un moment cette réalité.
Il me semble, si j'écoute les jeunes parents et souvent les moins jeunes, que nous vivons actuellement un vide de sens ou une recherche de sens. Les gens me disent régulièrement que la pratique religieuse ne leur dit plus rien, ça ne nourrit plus leur vie ou leur foi et ils cherchent ailleurs, ou abandonnent simplement. J'entendais le Pape François parler de l'infaillibilité du peule chrétien. Et je me disais quand le peuple quitte aussi massivement l'engagement tant dans les mouvements religieux que dans l'Église, il y a quelque chose qui ne marche plus. Pourtant l'enseignement de Jésus a toujours été au niveau du sens des choses, de ce qui nourrit et fait vivre.
Je me disais sans doute bien naïvement que cette année, comme nous ne pouvons pas faire les célébrations des Jours Saints comme à l'habitude, nous pourrions essayer de les vivre au niveau du sens. Quel est le sens de cette samaine dans notre vie en 2020? Quel est le sens du Jeudi Saint, le sens du sacerdoce -qui est envoie en mission- aujourd'hui dans notre contexte de vie? Où est-ce que Jésus vit son Vendredi Saint cette anée? Je pense au rite du lavement des pieds, nous ne pourrons pas imiter Jésus mais pourrions-nous vivre le sens de ce geste dans notre contexte de vie? En ce temps de pandémie, Jésus Christ dans son message de la Grande Semaine nos invite à relever la tête, à demeurer confiant dans la vie et à ne pas céder à la peur et à la tristesse. Nos responsables agissent commed e vrais pasteurs pour sauver des vies et rendre la nôtre le plus sécuritaires possible.. Depuis quelque temps nous sommes sur la route du Vendredi Saint avec Jésus Christ: Jeudi, il nous rappellera sa force et sa présence symbolisées dans le pain; vendredi il nous redira sa fidélité devant l'épreuve, et Dimanche, il nous indiquera la fin de notre route. Nous essaierons de méditer en ce sens la semaine prochaine, bien timidement, je l'avoue.
Ce matin, à la porte de la Semaine Sainte, laissons entrer Jésus, dans notre vie, sur notre petit âne pour nous conduire avec lui au matin de Pâque. Soeurs et frères dans la foi, bonne route ensemble.
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En regardant par ma fenêtre au moment où j'ouvrais mes tentures, le vieux bouleau de l'autre côté de la rue m'a salué et se mit à me parler, alors j'écoutai religieusement:
Comme toi, je suis en confinement; en confinement de l'hiver. Je suis seul, mes branches sont sèches, la neige autour tout en me préservant -comme ton isolement te préserve- m'éloigne des présences qui me réconforteraient. Cependant, je profite de ces moments pour descendre en moi, dans mes racines pour cueillir la force de préparer demain. Comme tu dois toi aussi descendre dans tes forces intérieures pour recueillir la sève de l'Amour, de la Fraternité, de l'Esprit qui t'habite pour fleurir demain. Ce temps d'isolement, temps de repos peut paraitre long et difficile, mais il peut être aussi un temps riche pour découvrir la richesse du silence, retrouver tes valeurs intérieures, découvrir que nous courrons toujours après le temps dans le travail ou les divertissements, et découvrir l'importance de prendre le temps de vivre....
Prochainement sur mes branches sèches, me dit encore le bouleau, tu verras apparaitre des bourgeons puis de feuilles qui viendrons te charmer tout l'été. Fais comme moi, profite de ton temps d'isolement pour descendre dans tes forces intérieures, pour aller puiser à la source d'eau vive déposée en toi par le Divin qui t'habite afin que demain des feuilles nouvelles apparaitront dans ta vie parce que tu auras grandit et comprit combien le moment présent est important. Un seul moment est important, c'est celui que je vis aujiurd'hui et qui fera fleurir demain.
Alors j'ai fait mon petit déjeuner en souriant.
Ce matin, je voyais des gens agitant des coeurs dans la rue devant des résidences de personnes âgées, hier quelqu'un me faisait part d'une expérience qu'ils vivaient en proposant sur internet des émissions de réflexion spirituelle pour soutenir le courage des malades comme des préposés aux services essentiels, d'autres s'occupent des enfants, des personnes âgées vont prier en communion avec tous ces gens, et la liste s'allonge chaque jour. Je touchais du doigt l'action de l'Esprit Saint au coeur de la souffrance humaine. Je voyais l'Église du Christ en marche au coeur de la vie. J'ai déjà écrit que l'Église du Christ était vivante chez nous. Chaque jour m'en apporte la preuve. C'est le chapitre 25 de Mathieu qui s'écrit chaque jour: Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites.
Ce matin, comme un vieux prêtre en confinement, je voudrais pouvoir vous dire ma foi en Dieu. Quand je vous vois chaque jour sur la ligne de front pour protéger la vie, quand je vous vois apporter en peu de soleil dans les yeux des personnes âgés, quand je vous vois supporter le courage de ceux qui travaillent sur la ligne de front, je me dis: C'est vrai, Dieu existe. C'est puissance divine au coeur de nos vies qui nous accompagne dans ces moments difficiles. Que vous y croyez ou non, peut me chaut, je sais qu'il est là en vous et en moi. On dit parfois que Dieu écrit droit avec des lignes courbes. Dieu se sert de nos moments de joie comme d'épreuve pour se révéler. Ne cherchons pas Dieu en dehors de nous et de sa création. Dieu ne se laisse pas chercher, il se laisse découvrir. Il est là sous nos yeux. Rendons grâce ensemble de ce que nous sommes et en train de devenir; peut être un peuple de croyants, qui sait.
Je reprends une phrase de notre Premier Ministre ce matin pour entamer ma réflexion. J'écoute avec intérêt le point de presse de nos hommes d'État, ils ont une parole réconfortante dans la situation. Ils mettent l'accent sur l'essentiel: la santé et la sécurité des personnes, le reste viendra plus tard. Hier, il avait demandé de téléphoner à des personnes seules et j'ai reçu quelques appels, le message a passé, c'est merveilleux. Merci.
Dimanche prochain dans l'Évangile, Jésus entre à Jérusalem. Il envoie deux disicples chercher un petit âne et si le propriétaire vous pose des questions, répondez que le maitre en a besoin. Jésus a besoin d'un âne pour entrer à Jérusalem; aujourd'hui dans la crise que nous vivons de quoi ou de qui a-t-il besoin? Jésus a peur et est stressé avec les parents qui craignent pour leur famille, Il est triste avec les familles qui voient mourir un être cher sans pouvoir l'accompagner, il est angoissé avec les malades qui redoutent la fin, De quoi ou de qui Jésus a-t-il besoin?
Je me rappele la parole de Jésus au désert: L'homme ne vit pas seulement de pain, de rites ou de célébrations, mais de toute parole qui lui redonne confiance, foi, redonne vie et force devant l'ennemi. Le monde civil nous apporte une parole forte pour le temps présent mais nous avons besoin d'une parole forte au plan spirituel. J'ai moins besoin de savoir quelle lecture faire dans mon Prions le vendredi saint que d'une parole d'espérance qui me permet de vivre dans la sérénité le Vendredi Saint dans lequel je suis plongé depuis près d'un mois.
A vous toutes et tous qui me lirez aujourd'hui, je veux vous redire que nous ne sommes pas seuls sur la route. Jésus nous a dit un jour: Je serai avec vous jusqu'à la fin. Et au matin où apparaitra le lumière au bout du tunnel, ce matin de pâque qui ne sera pas le 12 avril cette année, le ressuscité sera avec nous pour chanter ALLÉLUIA.
Un jeune travailleur dans une maison famille nous racontait ce que les enfants allaient apprendre duran cette pandémie covid-19. C'était très intéressant de voir tout ce que ces jeunes éducateurs développent chez les enfants durant ces temps de réclusion. Alors je me disais qu'est-ce que moi, comme prêtre, je vais acquérir à l'occasion de cette pandémie. Vais-je en sortir de sleçons ou si je vais me plaindre sur ce que je perds. Je peux me lamenter parce qu'il n'y aura pas de célébrations des Jours Saints dans ma paroisse. Moi, je préfère regarder ce que je vais comprendre et développer.
J'entendais des familles déplorer leur incapacité d'accompagner les membres de leur famille qui décèdent. Ils meurent seuls, les parents ne peuvent les accompagner jusqu'à la fin. Je pensais à Jésus Christ qui meurt seul abandonné par les siens et rejeté par la foule. La douleur du pasteur est de ne pouvoir s'asseoir près de ces personnes souffrantes, endeuillées pour leur apporter un peu de baume sur les plaies ouvertes. Ces moments d'isolement nous font mieux comprendre par la négative notre rôle de pasteur. Dernièrement chez nous deux personnes se sont enlevées la vie. La douleur du pasteur est de n'être pas là au côté des ces familles brisées par la vie. Le confinement nous oblige à une présence par téléphone.
Cette période fait naitre aussi des expériences par des moyens visuels pour apporter des célébrations dans les maisons. Je me disais, ce matin, en méditant la parole de Dieu, comme prêtre retraité dans une résidence de personnes âgées, je vais peut être vivre la plus belle Semaine Sainte de ma vie. Je vous entends réagir. Restez calme! Au lieu de lire la Pasison d'il y a 2000 ans, je vais méditer la Passion vécue aujourd'hui par le Seigneur dans la vie et le coeur des victimes de la covid 19. Au lieu de voir des foules condamner le Christ et des apôtres se cacher, je verrai des apôtres sur le terrain auprès du Seigneur pour soulager ses plaies et sa douleur. Au lieu de voir des foules crier: Crucifiéz-le, Je verrai des gens donner de l'amour au Christ abandonné et malade. Au lieu de voir un Pilate se laver les mains de ses responsabilités, je verrrai des médecins et des infirmières se laver les mains pour éviter la contamination et de transmettre la maladie. Je me prépare à vivre ma plus belle semaine de toute ma vie.
Au lieu de se lamenter sur l'absence de célébrations, à l'exemple des gens qui nous donnent des leçons de vie, apprenons à découvrir et à vivre pleinement ce que la vie nous apporte. Notre priorité comme pasteur n'est-il pas d'écouter le cri du Christ à travers la souffrance de ses frères et soeurs qui vivent leur vendredi saint. Dans sa prière, quelqu'un demandait à Jésus d'aller aider une personne en détresse; le Seigneur répond: C'est exactement cela que je t'ai demandé. Comme prêtre, même âgé, je me sens interpellé par cette souffrance humaine et ma douleur est de ne pas me sentir sur la route avec eux. Je sens le besoin de me laver les mais non comme Pilate mais comme l'infirmière sur le champ de bataille. Ce sera une belle Semaine Sainte.