Ce matin, en écoutant les nouvelles du jour, je n'ai pu m'empêcher de dire MERCI. A mes yeux la parole de Jésus s'écrivait sur l'écran de mon appareil. A cause de l'isolement, des gens dans les rues font des spectacles en vue de distraire les personnes confinées à la maison et les aider à garder leur sérénité. Ailleurs Des personnes inventent des façons de faire de l'exercice en vue de garder la santé. Des services s'organisent et des bénévoles se mobilisent pour venir en aide aux plus démunis et vulnérables.
Je regardais toutes ces façons d'agir en pandémie et je me disais: La religion est vivante chez nous.
La religion est ce qui me fait intégrer ma spiritualité pour une façon de vivre ensemble qui fait grandir la vie. Elle n'est pas quelque chose d'extérieur qui vient me dicter une façon d'agir, qui vient me dire ce qui est bien ou mal. La religion vient de l'intérieur et qualifie ma façon d'agir. Le Premier Ministre et ses acolytes de la santé nous redisent que l'important pour le moment est la qualité de la santé et de la vie des personnes. C'est une parole de pasteur. Chaque jour des médecins et des économistes répondent avec justesse aux questions des personnes inquiètent. Sur le terrain, l'entraide s'organise. Des services se mettent en place. La religion est vivante chez nous.
Pendant ce temps, nous , les bons vieux chrétiens, sommes désolés de ne pas avoir notre messe et nos Hosties pour communier. Ce temps de pandémie est un temps de questionnement sur le sens de la religion et de notre vie chrétienne. On dirait que la religion est sortie des églises pour prendre le chemin de la vie. Nous avons enfermés la religion et la vie dans des pratiques et on dirait que le pandémie les a "lâchées lousses." Moi, je fais une distinction entre la religion et les religions. Et la vie est en train de nous évangéliser. Je crois que la vie nous invite à quitter le confort de nos pratiques et des visites au Saint Sacrement pour retrouver le Christ souffrant sur le terrain au jour le jour.
Quelqu'un me disait dernièrement: tu ne crois plus à la messe. Si la messe n'a plus de valeur, partons et prenons le chemin. Comme vous voudrez, lui dis-je. Pour moi, la célébration de l'Eucharistie et la communion eucharistique sont un point de départ vers l'Eucharistie vécue sur le terrain au jour le jour et la communion au Christ dans le frère et la soeur dans le besoin. Quand nous revenons célébrer, c'est un moment d'action de grâce pour le vécu et un nouveau départ vers notre eucharistie quotidienne sur le terrain. Quand la célébration devient une fin, je crois que nous perdons un dimension importante du don de Jésus qui nous a donné, d'abord sa mission à vivre. Le temps que nous vivons sera un temps de conversion à l'essentiel si nous savons bien l'Intégrer.
Aujourd'hui, c'est dimanche. Il n'y a pas de messe, pas de communion. Que vais-je faire? Les personnes qui ne vont plus à l'église ne se poseront pas cette question, elles seront sans doute indifférentes à ce que d'autres vivent. Pour moi, c'est un temps pour entrer en communion avec moi-même, avec les autres et le Seigneur à travers une petite célébration de la Parole. Sur ma table de cuisine, je dépose le Prions en Église avec une petite lumière pour me rappeler que la Parole de Dieu est lumière dans ma vie. Si je suis en famille, je peux commencer à communier avec les autres dans un moment d'échange sur notre vécu en ce temps de crise. Comme je suis seul, j'établis une communion virtuelle avec ma famille et mes amis. Une cousine vient de décéder alors je communie à sa famille par la pensée et la prière. Puis c'est le moment d'ouvrir la porte de ma chambre intérieure pour laisser monter un merci au Seigneur à l'occasion de ce moment de grâce.
La lecture de l'Évangile du jour me fait entrer dans une communion avec le Dieu qui m'habite et je laisse résonner à mes oreilles la parole que je traduis pour moi ce matin: "Celui que tu aimes a peur du "virus," il est vieux et fragile. Il n'a plus la force de lutter très longtemps. Autour de moi dans ma résidence beaucoup d'autres vivent le même stress. tu as été là avec la famille de Lazare, je sais que tu es là avec nous aussi.
Alors je laisse résonner cette autre parole venant de Jésus: "Lazare, sors dehors." Je reprends cette parole pour moi ce matin: Jos. sors de tes peurs, tes craintes, ton stress, je suis là avec toi et je suis la VIE. Alors je me laisse délier de tout ce qui m'empêche d'être confiant, paisible, je fais confiance à cette présence divine en moi et je reprends la route. Une prière d'action de grâce venant du coeur termine ce moment de communion et de ressourcement. Et je chante: Tu es là au coeur de nos vies .....
Que nous soyons seuls ou avec d'autres -comme on disait autrefois au confessionnal- le temps que nous vivons est un moment riche pour inventer et célébrer la communion à travers de petites célébrations que nous pouvons inventer. Des diocèses et des sites internet nous porposent aussi des modèles pour aider notre créativité.
Ce matin, je suis éstomaqué par la rapidité et la force d'expansion de ce petit virus invisible qui n'avertit pas de son arrivée. Il laissera des traces dont on se souviendra longtemps. Devant lui, nous sommes tous également vulnérables. Ce n'est pas la grosseur du compte de banque ou les titres de noblesse qui l'effraient, il entre sans fapper.
Ceci nous conduit à réfléchir sur ce qui marque profondément notre vie. Beaucoup ont érigé des royaumes qui sont disparus. Nous avons élevés des cathédrales, de beaux temples et une pratique religieuse florissante à une époque, tout cela est en train de s'effriter. François d'Assise fut un petit "virus" dans son coin d'Italie et nous en parlons encore. Et combien d'autres nous pourrions citer. Ce temps que nous vivons sera un temps propice pour un retour à l'essentiel. Un temps pour mettre l'accent sur les valeurs de vie et moins sur des énoncés de doctrines. Nous apprendrons sans doute la valeur de la communion et de la solidarité au quotidien qui nous fera mieux découvrir et vivre la comunion eucharistique. Nous allons peut être découvrir le "virus" de l'évangélisation. Suggestion: Allons lire Stéphane Laporte sur la Presse ...
Lors d'une célébraiton eucharistique, m'écrit un prêtre, il y avait devant moi un jeune homme qui n'arrêtait pas de me fixer de son regard. Il m'était impossible de l'éviter. Chaque fois que mes yeux balaient l'assemblée, je croisais les siens. J'étais dérangé parce que je n'arrivais pas à comprendre la fixité et l'intensité de son regard sur moi. Au moment de la communion, je découvris qu'il portait des appareils auditifs. Alors durant toute la célébration, il lisait sur mes lèvres pour suivre la célébration. C'est par ses yeux qu'il pouvait m'entendre.
D'où l'importance du regard. Un enfant disait à sa mère: Maman tu ne m'écoutes pas. Non, je t'écoute. Tu ne m'écoutes parce que tu ne me regardes pas. On manifeste son attention ou son intérêt par le regard. Le regard est important. Moi, je vois des choses que d'autres ne voient pas ou l'inverse. Ce n'est pas parce que je ne les vois pas que les choses n'existent pas. Il en va de même pour la foi. Une foi éclairée par l'Esprit Saint voit des choses que l'autre ne voit pas. C'est souvent dans le regard que l'on découvre les autres, un regard qui écoute, réfléchit et comprend. le regard de Jésus sur Pierre après son reniement. Un regard chargé d'amour. En ce temps de crise, nous avons tous besoin de ces regards chargés d'amour, de tendresse, d'accueil et de compréhension.
"Il faut se dire qu'elle avait pris son temps. Elle avait d'abord choisi un endroit agréable pour s'installer puis durant plusieurs heures, voire quelques jours, elle avait tisser une fort belle toile accrochée de tous côtés aux branches d'un petit buisson. Comme elle aimait la lumière, ele avait souhaité que son oeuvre soit située plein sud. Elle était heureuse de son travail et admirait sa nouvelle demeure. Je dois reconnaitre que notre petite airaignée des jardins aimait la perfection. Elle s'étonna alors de voir un fil qui venait d'en haut. comme elle ne voyait pas son utilité et puisqu'elle ne se rappelait pas l'avoir accorché elle-même, elle décida de le sectionner. Sa toile devait être complètement la sienne. En fait, le fil qu'elle coupa était celui par lequel elle était arrivé là. À l'instant même sa belle toile perdit l'équilibre et se déchira." Johannes Joergenson
En ce temps de pandémie, il est important pour nous de ne pas couper le fil intérieur de notre foi qui nous relit à la source même de notre vie, à nos valeurs intérieures, à cette force divine qui nous habite; le fil aussi qui nous relie à nos responsables de la santé en respectant scrupuleusement les directives qui nous sont données, en surveillant bien notre higiène personnelle comme le lavage des mains. Tout cela pour que la toile de notre vie reste en équilibre et évite de se briser. Ensemble, ça va bien aller.
"Tu n'as voulu ni sacrifice ni offrande mais tu m'as formé un corps" nous dit l'auteur de l'épitre aux Hébreux aujourd'hui. Le crorps du Christ n'est pas seulement son corps physique, mais un corps spirituel, une communuaté. Et ce matin en cette fête de l'Annonciation, l'exemple de Marie nous parle beaucoup et elle m'invite à dépasser la dévotion pour méditer et me laisser convertir un peu.
Marie a donné un corps au Christ. L'Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son aile." C'est la force de l'Esprit Saint qui a permis à Marie de donner un corps au Christ. Marie nous invite à donner un corps au Christ ressuscité. Ce corps est ma vie, et la communauté chrétienne, ce corps est la présence de communautés de charité et d'amour, de fraternité au coeur du monde. Le Seigneur ne veut plus de sacrifice, il veut un corps. L'Esprit viendra sur nous et sa puissance nous permettra de donner un corps au Christ. Encore faut-il que nous soyons docile à l'action de l'Esprit. En ce temps de jeûne de la pratique sacramentelle puissions-nous découvrir l'importance de bâtir ce corps du Christ. Méditons l'exemple de Marie qui peut dire:"Que tout se passe comme tu l'as dit." que tout se passe dans notre vie comme dans notre Église selon la parole et la présence de l'Esprit de Jésus Christ en nous. Ce matin, je prie Marie:
Je te salue Marie, remplie de la présence de l'Esprit, cette puissance qui t'a permis de donner un corps au christ. Aujourd'hui dans un monde souffrant et divisé apprends-nous cette docilité à l'Esprit Saint pour bâtir le Corps du Christ ressuscité; pour faire naitre des commnautés de frères et de soeurs qui vivent au mieux le commandement de l'amour comme Jésus nous l'a demandé.
Sainte Marie, Mère, que ton amour de mère vienne jusqu'à nous afin que nous apprenions à devenir des êtres de louange et d'action de grâce afin de pouvoir dire comme toi: Que tout se passe en nous comme le Seigneur le veut. Un jour, lorsque que viendra le temps de passer à la plénitude de la vie, à notre arrivée, tu puisses dire à ton Fils: Voici ton corps.
En ce temps de crise, la société s'organise en vue d'apporter les services dont les gens on besoin dans ce qui est essentiel dans les différents domaines de la vie. Au plan chrétien il en est de même. La vie n'arrête pas, elle continue autrement et fait appel à notre créativité. La vie m'invite à me poser des questions sérieuses: De quoi ai-je besoin pour nourrir ma vie spirituelle? J'ai à portée de main une foule de moyens pour y répondre. Sur internet, des sites de formation religieuse et biblique sont nombreux: carême en ville, la société biblique canadienne, des lieux de prière, etc ... Je peux développer des moments de communion avec des amis par téléphone, des rencontres conférence, il n'y a pas de danger de transmettre le virus. Je peux même jouer aux cartes avec d'autres. Écouter le silence quand je suis seul dans ma maison est un moment fort de vie intérieure.
Nous avions chez nous lorsque j'étais jeune un petit lièvre qui courait dans le bois dans ses sentiers battus et sécuritaires. Un jour le coronavirus est passé et ses chemins furent bouchés. Alors le petit lièvre s'est écrasé près d'un vieil arbre pour pleurer. Un vieux hibou aux cheveux blancs est venu s'asseoir à ses côtés et lui dit: la forêt est toujours`la, la terre aussi, fais tes propres chemins et tu découvriras des fleurs nouvelles, des ruisseaux nouveaux, de beaux couchers de soleil. Le petit lièvre se mit en route et fit de merveilleuses découvertes: des arbres, des fleurs, des levers de soleil, des rivières et que sais-je encore qui l'ont émerveillés. Le moment que nous vivons ne serait-il pas un temps propice en fécondes découvertes. autrement dit«; cessons de "brailler" après ce que l'on perd et allons vitement à la découverte de la nouveauté qui nous attend. Soyons créatifs.
Hier soir, à l'émission Tout Le Monde en Parle, un professeur est venu nous faire un brin d'histoire concernant les épidémies vécues dans le passé. Avec beaucoup de verve, il nous parla aussi de la révolution tranquille au Québec qu'il qualifia d'un souffle qui a permis de se doter de services qui répondent aujourd'hui à la pandémie du coronavirus. Ce souffle au Québec a fait naitre le système de santé, d'éducation, des politiques sociales pour les familles et les plus vulnérables. tout n'est pas parfait, c'est tout à fait normal, mais le service de santé nous permet aujourd'hui d'être plus fort devant le danger du virus.
Il y aura un après "virus" et la vie sera sans doute un peu différente. Ce que nous vivons aujourd'hui restera comme une lampe aux portes de notre avenir pour éclairer notre agir face au futur tel qu'il se présentera. On dit que le sage tire toujours des leçons de l'adversité. Notre premier ministre avec ses acolytes de la santé font symbole de cette lampe qui invite à la prudence mais aussi à la volonté de rester debout et de ne pas céder à la peur ou au découragement. Nous sortons toujours grandit d'un combat pour la vie.
En fermant mon téléviseur, je n'ai pu m'empêcher de penser à mon Église. Au moment où le Québec renaissait d'un souffle nouveau, nous commencions en Église à gérer la décroissance. La société du Québec se dirigea vers la laïcité et nous n'avons pas réussi à trouver la place de la vie chrétienne dans ce nouveau contexte. Le souffle de l'Esprit Saint qui nous animait est demeurer impuissant à faire naitre une nouvelle vision d'Église. Ce que nous vivons aujourd'hui: la désaffection de la pratique sacramentelle, le manque d'intérêt à la parole de l'Église, la disparition des vocations religieuses et sacerdotales comme nous l'avons connu, le vide spirituel, etc .. devrait être une lampe aux portes de notre avenir pour éclairer notre agir face aux besoins d'aujourd'hui et de demain.
Nous sommes en quarantaine, un temps propice pour découvrir en nous ce souffle divin qui nous permettra d'être des éveilleurs à la nouveauté de l'Évangile et nous fera prendre la route de la Galilée avec le Christ pour dire au monde: LE ROYAUME DE DIEU EST EN VOUS.
A mon réveil, ce matin, mon premier mot fut MERCI. Action de grâce pour toutes les personnes qui à tous les niveaux d'inrervention dans le domaine de la santé font face au danger de contamination pour nous secourir et nous préserver. Notre Premier ministre avec ses responsables de la santé, chaque jour, leur redit sa reconnaissance. Ce matin, comme pasteur, je voudrais ajouter une autre dimension à leur présence et leur dire avec toute ma foi Vous êtes le premier sacrement de la présence du Christ ressuscité auprès des personnes atteintes de maladie. Le sacrement des malades est la présence agissante du Christ ressuscité auprès du malade, présence signifiée par des personnes et un rite. Ces gens ne le savent sans doute pas. C'est pas grave. J'ai travaillé touts les étés durant mes études dans un hopital auprès des malades et je ne le savais pas parce que personne me l'avait dit et personne ne l'avait dit parce que sans doute ils ne le savaient pas. Le Christ agissait quand même. Aujourd'hui quand je revis ces moments, je comprends et décode la présence et l'action du ressuscité à travers notre agir. Ce temps de crise ne serait-il pas le moment de redécouvrir la valeur de notre baptême et comprendre que nous sommes prêtre de par notre baptême. Avec Lazare, nous sommes invités à ressusciter.
Ce matin, Monsieur Luc (18, 9..) me parle d'actualité. Je sirotais mon café et cette nouvelle m'a tellement frappé que le lait a faillit surir dans mon café. Deux hommes montent au Temple pour prier: un pharisien et un publicain. Alors je réécris ce texte aujourd'hui à ma façon.
L'un dt: Je ne suis pas comme tous les autres, je vais à la messe, je donne à la quête, je paie ma dîme. Les autres ne croient plus à rien J'espère que le coronavirus va les faire réfléchir.
L'autre, un petit pauvre, dit simplement, Seigneur la messe ne m'intéresse plus parce que je ne comprends pas ce qu'ils disent à l'église; je ne suis pas fin comme le monsieur en avant, je ne suis ni riche, ni instruit, je me contente d'aimer mon prochain, de rendre service à ceux qui sont dans le besoin et que je peux aider. Et quand je n'ai pas de viande à me mettre sous la dent, je ne la remplace pas par mon prochain. Comme prière, je n'ai qu'un mot à te dire: MERCI d'être là avec moi.
On va me dire: Tu exagères, je le sais, mais si peux. Il y a 50 ans, j'entendais les vieux curés évaluer la foi des paroissiens par le montant de la quête, on l'entends encore aujourd'hui. A mon arrivée comme vicaire à Gaspé en 1969, j'avais visiter uen jeune famille que j'avais trouver très intéressante. J'en parle à mon curé pensant fair eune bonne choe, il me répond: Ils ne viennent pas à la messe, paie pas de dîme, et ils pensent qu'on va s'occuper d'eux. Aujourd'hui les chrétiens qui ne viennent pas à la messe, comment on s'en occupe? Ceux qui célèbrent leurs funérailles au salon funéraire? Etc ...
La bateille du coronavirus nous permet de constater avec action de grâce la capacité des gens d'ici de vivre l'Évangile, la charité chrétienne sur le terrain, de vivre leur mission et leur eucharistie au quotidien. Faudra s'en émerveiller. "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites." Je vous laisse à votre méditation.
Plus...
Ce matin, en déjeunant, j'ai pensé à la gourmandise et j'ai essayé de la définir. Je l'ai définit à partir des dernières lectures que j'ai fait sur le sujet. La gourmandise est la relation que j'entretiens avec les aliments et les personnes qui fait que je sois ou consommateur ou en communion. Dans mes relations, est-ce que je consomme les aliments pour me nourrir, et je consomme les personnes ou si je suis en communion avec la lignée de gens qui m'ont permis de manger ou me permettent de les rencontrer et d'échanger?
Je peux consommer les personnes avec qui je vis ou que je rencontre. J'aime voir des gens pour qu'ils m'écoutent, m'admirent, me servent. Au lieu d'être en communion avec les personnes, je les consomme. La nourriture est un objet pour satisfaire ma faim, mon plaisir de manger avec du bon vin; souvent la qualité de mes relations dépend de la qualité de la nourriture et du vin que l'on m'offre. Je peux aussi avoir la même vision des autres dans ma relation. Ils sont là pour moi.
Est-ce que je mange pour vivre, remercier et établir un lien de communion avec les personnes qui me permettent de manger ou si je mange pour me remplir. Est-ce que j'établis des relations et des rencontres pour me nourrir et grandir spirituellement et humainement? La gourmandise c'est ce qui emprisonne donc contraire de ce qui fait grandir. Nous pouvons faire la même chose avec la prière et les célébrations, devenir esclave de formes et non de contenu.
Un premier remède est de devenir des êtres de louange, de communion, d'action de grâce, et au plan chrétien: devenir eucharistie. Dans l'Eucharistie, c'est Jésus d'abord qui a faim et soif de nous et qui vient communier à nous. Dans l'Eucharistie, nous recevons ce que nous sommes, au quotidien nous vivons ce que nous sommes, des êtres eucharistiques. Continuons de réfléchir sur notre gourmandise.
A cause de la maladie mondiale du coronavirus, nous vivons un temps de restriction des rassemblements et nous devons jeuner de nos rassemblements chrétiens le dimanche. Une question se pose pour moi ce matin: Ce temps sera-t-il un temps vide ou un temps riche en réflexion et en moments de communion? Qu'est-ce qui me manque? Lorsque nous avons parlé de supprimer la communion à l'Hostie à l'occasion des célébrations dominicales de la Parole, la réaction fut négative et j'ai entendu souvent: Nous n'irons plus. Alors aujourd'hui, qu'est-ce qui me manque?
Jésus a donné l'Eucharistie autour d'une table dans un moment fort de communion avec les siens. la communion ensemble comme chrétiennes et chrétiens est le premier mouvement de la célébration que ce soit l'Eucharistie ou de la Parole. S'il n'y a pas communion ensemble, nous risquons fort de ne faire qu'un rite. La communion euchasristique est cette force que nous donne le Christ pour vivre au quotidien notre communion déjà là.
La famille est la première Église, premier lieu de communion. Alors chaque jour nous avons en famille l'occasion de faire eucharistie. Lors d'un repas entrons en communion les uns avec les autres, en communion avec toutes les personnes qui ont permis que cette nourriture soit devant moi sur la table, en communion avec le Dieu qui m'habite, cette présence amoureuse à l'origine de tout ce qui existe, et laissons monter un chant d'action de grâce. Si nous apprenons à développer cette communion au quotidien nous aurons davantage le goût de nous rassembler le moment venu. La famille est la première communauté, si nous ne faisons pas communauté en famille comment le faire avec les autres. Alors profitons de ce moment de jeûne pour développer en nous le sens de la communion, redécouvrir le sens de la communauté. Allez à la messe n'est pas seulement aller chercher une Hostie; c'est surtout allez cueillir la force de devenir HOSTIE pour les autres. C'est cueillir la force de devenir pain de communion avec les frères et soeurs rencontrés au quotidien. La messe n'a pas d'abord une dimension verticale, mais une très forte dimension horizontale. Est-ce que cela me manque aujourd'hui?
Un virus se promène incognito cherchant un imprudent pour établir sa demeure. Faut-il paniquer? On ne baisse pas pavillon devant un ennemi, ce serait lui donner plus de force. Devons-nous nous faire l'autruche? Ce serait lui assurer toute la place. Alors: une attitude semble bonne, celle d'être responsable. Responsable de sa santé et de celle des personnes autour de nous. Disons nous: JE SUIS UN ÊTRE RESPONSABLE. Être responsable, c'est tenir scrupuleusement aux consignes données par les autorités concernées.
Un chrétien est un être debout qui fait "face à la musique" et prend ses responsabilités. C'est là aussi la première forme de prière à vivre. Il est bon d'être solidaires dans la prière, mais il ne suffit pas de se réfugier derrière la prière. La force divine qui nous habite agit avec nous. La fête de Saint Joseph demain pourrait nous inspirer. C'est là ma prière ce matin.
Notre évêque Mgr Proulx nous envoie une recommandation concernant la situation du coronavirus. Il nous demande instamment de respecter les demandes des autorités civiles en vue de nous protéger ainsi que l'environnement du danger de contamination. toutes les célébrations dans les églises: messes, baptêms, mariages, funérailles sont reportées jusqu'à nouvel ordre. La messe chrismale sera célébrée en catimini et les célébrations des jours saints sont pour le moment annulées. On réfléchit présentement sur la situation de la perte de revenus des Fabriques.
La situation d'urgence nous impose des restrictions dérangeantes qu'il nous faut vivre dans l'espérance, dans la prière avec la force de l'Esprit. Même isolés dans nos maisons restons en communion avec la force du divin qui nous habite. Comme j'ai plus que 70 ans, je dois rester tranquille chez moi, mais je continuerai de vous visiter en prenant le large. Soyons vigilants et prudents, nous luttons contre un ennemi invisible qui ne frappe pas à la porte avant d'entrer.