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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

jeudi, 18 août 2016 14:34

Une fête de la Parole.

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Depuis quelques années nos communautés chrétiennes célèbrent de temps en temps des liturgies de la Parole le dimanche. En écoutant la réaction des chrétiens et même de certains prêtres, je me permets de méditer un peu cette réalité ce matin.

Un premier point qui m'apparait difficile est que nous prenons cette raélité par la négative: parce qu'il y a moins de prêtres nous faisons des liturgies de la Parole. Nous laissons l'impression d'un pis aller. Il me semble que l'objectif premier de l'Église est le rassemblement de la communauté et non la forme de rassemblement. Si nous voulons rassembler les chrétiens, offrons leur une forme de rassemblement qui les intéresse et les rassemble. Lucien Deiss parle d'une fête de la Parole. La formation à donner aux animateurs de fête de la Parole est une formation biblique non comment faire des rites.

Nous avons besoin de découvrir ensemble l'importance de la Parole de Dieu. Jésus Christ est présent dans sa Parole d'une présence réelle comme dans l'Eucharistie. Il est présent dans la Parole sous l'apparence des mots comme dans l'Eucharistie sous l'apparence du pain. Nous communions au même Christ dans la Parole que dans l'Eucharistie. La Parole est créatrice, elle créée la communauté en vue de l'Eucharistie qui soude la communauté dans le mystère du Christ. "C'est par la force de l'Évangile que l'Esprit Saint rajeunit l'Église et la renouvelle sans cesse, affirme Vatican 11.

Jésus avant de multiplier les pains s'est assis et enseigna longuement la foule. Mc 6, 34. Il ne peut y avoir d'Eucharistie sans une Parole vivante qui éclaire. L'Eucharistie est célébration d'alliance avec Dieu et c'est la Parole qui nous met en état d'alliance pour célébrer. Il m'apparait néfaste de présenter la célébration de la Parole parce qu'on ne peut avoir d'Eucharistie.

Je crois qu'il nous faut dépasser la pratique de la messe quotidienne et l'obligation de la messe dominicale, dépasser aussi la vision de l'Eucharistie sacrifice sanglant de la croix,  pour retrouver la grâce de célébrer l'Alliance et faire la fête autour de la Parole.

Lucien Deiss: Célébration de la Parole, Desclée. Ce livre date de 1991 mais a, je crois, une grande actualité.

mercredi, 17 août 2016 13:04

L'horloge s'est arrêtée.

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Dans une conférence à l'ouverture de la 28e assemblée plénière du Conseil pontifical pour les laïcs, le Cardinal président a cité le Pape François: "C'est l'heure des laïcs" et le Pape a ajouté: "Mais on dirait que l'horloge s'est arrêtée." En lisant ce matin le rapport du congrès de jeunes libéraux concernant la place des femmes dans la politique, j'ai eu l'impression que là aussi l'horloge s'est arrêtée.

Dans l'Église comme dans la société, les gens veulent plus de justice et d'équité entre les personnes de sexe et de couleur différentes. Briser les structures d'un système, briser les mentalités du patriarcat n'est pas chose facile. Sentant la difficulté trop grande, les gens préfèrent baisser les bras et laisser la machine faire son ronron en paix.

Jean Vanier, parlant du pasteur, disait que l'Église est un peuple de moutons qui doivent bêler en même temps et de la même façon afin de ne pas déranger. Jésus est venu instaurer un combat, celui de la justice, de l'équité, du respect de l'autre dans ses différences. Jésus était de la tribu de Juda et non de Lévi. Ce combat est toujours actuel malgré deux millénaires de chrsitianisme. Le Pape François ne souhaite pas que l'on éteigne le feu prophétique des chrétiens dans l'Église qui est toute entière ministérielle.

L'image que l'on projete de l'Église est toujours celle d'une organisation. Regardons les célébrations solennelles, le premier rang est aux évêques, le second aux prêtres, ensuite  les diacres puis les laïcs. Nous donnons toujours l'image d'une Église cléricale alors notre parole pour une Église où les chrétiens ont une place tombe toujours à faux. L'image que l'on projete à plus d'impact que nos paroles. Aurons-nous le courage de remettre l'horloge en marche?

mardi, 16 août 2016 23:11

Des communautés vivantes.

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Une communauté vivante est celle qui prend soin des personnes les plus vulnérables de son milieu. Une communauté qui vise le rendement, la richesse, le pouvoir au détriment des personnes  pauvres et vulnérables est certes une communauté sous la respiraiton artificielle. Autour de la Gaspésie comme dans d'autres régions surement s'étalent tout au long de la route une panolie de services communautaires qui veulent redonner la fierté ou le goût de vivre à ceux et celles que trop souvent nos pouvoirs publics laissent sur le bord de la route.

Ces services ne sont pas seulement d'ordre financiers, mais aussi d'ordre humain. Dans notre contexte de société où le travailleurs est jugé à son rendement et abandonné comme une vieille guenille s'il n'est plus rentable, la vie devient pour plusieurs un cauchemar. Le support psychologique est nécessaire pour que ces personnes retrouvent leur dignité et le goût de continuer.  On ne crée pas de travail là où il y a du capital humain prêt à travailler, mais on veut déplacer ces forces vives vers les lieux ou le système capitaliste crée l'emploi. Ainsi nos  régions se vident de leurs meilleurs ressources. Les services communautaires mis en place par la bonne volonté et réunion des forces du milieu permet de contrer les effets trop néfastes sur la vie créé par  notre système néo libéral.

Je vous invite à lire le dernier no de la Revue A Bâbord.

 

mardi, 16 août 2016 15:48

Réflexion

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Un jour, j'étais dans une école et voulant vérifier les connaissances des élèves sur les verbes, je dis: dans la phrase suivant: "Je suis beau,"  à quel temps est le verbe?

L'enfant eépond; Au passé, monsieur.

lundi, 15 août 2016 19:48

Prions pour le Pape François.

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Je reçois aujourd'hui une communication qui me laisse abasourdi. On écrit: "Les paroles, écrits et gestes de François trop souvent scandaleux sinon destructifs, présagent s'ils perduraient, des malheurs encore plus grands  pour l'Église et la société en général et pour le mouvement pro-vie en particulier."

Oui, je crois qu'il nous faut prier pour le Pape François afin que sa foi reste forte et sa parole solide comme elle est aujourd'hui à cause de ces prophètes qui tentent de contrer l'action pastorale du Pape François.

D'ailleurs les cursillistes du diocèse de Gaspé avons fait parvenir dernièrement une lettre d'appui avec l'assurance de nos prières au Pape François. Il a eu l'amabilité de nous répondre et j'ai même une photo où il tient en sa main la letttre que nous avons fait parvenir par des religieuses gaspésiennes à Rome. Ce cher pasteur François nous voulons le soutenir de notre prière et de notre reconnaissance afin que sa foi affermisse ses frères et soeurs en Jésus Christ.

jeudi, 11 août 2016 14:33

Un souvenir

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J'ai participé, il y a plusieurs années déjà, à une célébration eucharistique animée par John Littelton; la célébration devait commencer à 10h.00 et elle débuta à 10h20. Mais l'animateur avait tellement  rassemblé les participants par le chant que nous formions vraiment communauté. Il n'y avait pas de chorale et la participation de l'ensemble fut impressionnante. En me remémorant ce souvenir, je me dis, il avait rassemblé une communauté.

Je regarde nos célébrations dominicales, les églises presque vides, les participants éparpillés partout dans l'église en rangée de carotttes dans les bancs, les gens écoutent la chorale d'un côté et le curé de l'autre qui s'époumonnent pour essayer de rassembler ce monde disparate. Faisons-nous des célébrations ou des rites? Je suis de plus en plus mal aise devant ce genre de célébrations, mais comment y remédier?Comment rassembler aujourd'hui des personnes âgées qui n'on jamais fait communauté? Je crois que nous avons développé l'individualisme et les dévotions personnelles au détriment de la communauté et de la prière communautaire.

Je crois qu'il nous faut redécouvrir la communion qui fait la communauté. Communier n'est pas recevoir une hostie ou se prosterner devant le tabernacle. Mgr Rouet écrit que "le contenant a pris la place du contenu" et je crois bien qu'il a raison. Si nous voulons établir la communion en Église, il nous faut descendre au ras du sol, près des gens, établir des relations chaleureuses en vue de bâtir doucement une vie d'Église selon l'Évangile. "Je suis le Bon Pasteur, je connais mes brebis, elles me connaissent et suivront ma voix." Je répète encore, nous avons besoin de pasteurs qui rassemblent dans l'amour du Christ, qui écoutent les chrétiens et cheminent avec eux. Nous devrions cesser d'imposer nos façons de faire et de croire pour prendre la route avec les chrétiens comme Jésus a fait sur le chemin d'Emmaüs. Jésus nous le répète dans l'Évangile de Luc: "Je suis venu allumer un feu sur la terre et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé." Lc 12, 49. C'est le feu de la charité qui rassemble et qui pourrait faire communauté. C'est ce que je confie au Seigneur ce matin dans ma prière.

mardi, 09 août 2016 17:21

Croyez en vos rêves.

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"Croyez en vos rêves." C'est le message laissé par le jeune artiste amérindien Samian lors d'une rencontre avec la revue l'Actualité. Ce jeune porte des rêves pour sa nation, rêves qu'il chante, défend avec amour. Je me suis laissé guider par mes rêves avouera-t-il. Jean cocteau disait: "Plus je vieillis plus ce qui ne vieillit pas ce sont mes rêves." Je crois que quelqu'un qui ne rêve plus est déjà mort.

J'ai beaucoup rêvé depuis 50 ans. J'ai rêvé d'une Église où tous soit frères et soeurs et responsables ensemble de l'avenir des communnautés chrétiennes. J'ai rêvé d'une Église où les ministères des baptisés soient vécus en permanence et non comme des moyens de remplacement. J'ai rêvé d'une Église où les ministères féminins font partie intégrante de la vie de notre Église toute entière minstérielle. J'ai rêvé d'une Église où la Parole de notre Dieu, celle d'hier comme celle d'aujourd'hui, devienne nourriture quotidienne des chrétiens d'ici.

J'ai cru en ces rêves et j'y crois encore et j'entends résonner les mots du chant écrit en 1997 pour nous en Gaspésie: "N'entendez-vous pas nos rêves, n'entendez-vous pas nos mots, Ils se lèvent comme une fête, ils résonnent à nouveau.

Vois le coeur de la jeunesse qui invente son destin. N'aie pas peur de te tendresse, elle sait créé des liens. Nous trecerons des chemins qui ouvrir des lendemains. Réinventons des mots, qui appellent un temps nouveau. Nous éveillerons l'amour en des gestes sans détour. Bâtissons à pleine main, l'aujourd'hui de nos destins.

Vois, comme ils sont beaux nos rêves, Vois, comme ils sont beaux nos mots. Quand on les dit c'est une fête, quand on les vit, vois comme c'est beau. Il nous faut croire en nos rêves.

samedi, 06 août 2016 16:09

Ah! ces célébrations.

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Je viens de terminer une célébration de funérailles à l'église. J'en ressorts questionner et je réagis à chaud. Ma conviction est que nos célébrations sont à quelques années lumière des personnes en deuil. J'ai célébré dernièrement au salon funéraire pour une amie de longue date  et la réaction des participants et de la famille fut très encourageante.

Notre célébration est stéréotipée et parle à l'intelligence et nous oublions le vécu des personnes. Les chants sont très beaux mais ne parlent pas au coeur. Ils nous transportent dans un monde non signifiant pour le jeune à l'église et qui rebutent au lieu de faire avancer.

Dans mes homélies j'utilise souvent des chants populaires qui rejoigent les personnes et qui sont pour la plupart de l'Évangile écrit en 2016. Quand pourrons-nous nous asseoir ensemble et bâtir des célébrations qui évangélisent? Quand pourrons-nous sortir de nos structures sans couleurs et inodores pour parler à l'homme d'aujourd'hui? Quand je célèbre au salon funéraire , moins pris par les structures liturgiques, Il nous est possible de rejoindre les personnes sur la route de leur vie et de cheminer avec eux comme Jésus l'a fait avec les disciples d'Emmaüs. Nous avons de plus en plus besoin de pasteurs et de leaders spirituels capables comme le Christ de faire le ménage du temple. C'est l'objet de ma prière aujourd'hui.

vendredi, 05 août 2016 18:22

Quand les "laïcs" n'existaient pas.

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Aujourd'hui avec la diminution du nombre de prêtres et leur vieillissement, nous sommes invités à redécouvrir les ministères des chrétiens. Une direction qui m'apparait mauvaise est de se dire: On n'a plus de prêtres, acceptons que les laîcs fassent des choses. La raison pour laquelle nous acceptons le ministère des chrétiens est l'absence de prêtres. Ce qui veut dire que lorsque des prêtres arrivent, les chrétiens doivent rentrer chez eux. Le manque de prêtres est l'occasion et non la raison pour découvrir les minstères des baptisés. Ce n'est pas très valorisant et pas respectueux d'en faire des genres des remplaçants en l'absence du prêtre.

Avant que nous connaissions cette malheureuse distinction entre clercs et laïcs, la communauté ecclésiale ne comprenait que des baptisés exerçant différents ministères selon les charismes de chacun. Il s'agit de relire la lettre aux Romains 12, 4-8 pour voir surgir les ministères des baptisés sous la poussée de l'Esprit Saint. La structure posée par les apôtres n'étaient pas au niveau du pouvoir mais de la complémentarité des ministères écrit le Père Congar dans la théologie du laïcat.

L'heure ne serait-elle pas venue comme exemple d'instaurer dans nos paroisses des équipes pour l'accompagnement des familles en deuil et la célébration du deuil? Nous devons sortir ces événements des rites funéraires à l'église pour créer un véritable accompagnement des familles et instaurer des rites funéraires qui correspondent à leurs besoins. Pour moi, ce n'est pas accepter des chrétiens en attendant que des prêtres viennent mais redonner à la communauté sa responsabiltié de prendre en charge les membres de sa communauté. Il nous faut le voir comme un "plus" et non comme un "pis aller". Nous sommes un peuple de prêtres et non un peuple et des prêtres.

"Certains croient que cette distinction "clercs" et "laïcs" disparaitra, c'est possible. En attendant nous pourrions prendre plus au sérieux les avancées de Vatican 11. Alors nous dans l'Église verrions disparaitre l'idée de subordination au profit de l'idée de communion, on assisterait dans les faits à une reconnaissance d'une belle égalité entre tous les membres du Corps du Christ. Où les chrétiens seraient l'Église et non pas seulement avoir le sentiment d'y appartenir." L'Église , c'est nous de Marie-Thérèse Nadeau.P. 150,

Même si notre espérance est faible, nous pouvons toujours prier en ce sens.

samedi, 30 juillet 2016 23:17

Une diaconesse?

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On parle beaucoup de l'accession des femmes au ministère diaconal de ce temps-ci. Les avis sont partagés. Certaines oppositions sont même très dures. Je me permets d'y placer mon grain de sel en vous demandant non pas de me croire , mais de réfléchir avec moi dans une recherche sereine. J'aime bien la position du Pape François qui se dit ouvert à une bonne étude de la question. 

Primo, je crois que la femme a à exercer dans l'Église un ministère complémentaire à celui de l'homme et aussi important pour la vie de notre Église. Cependant je ne crois pas qu'elles aient à imiter le ministère de l'homme. Dieu a créé l'être humain homme et femme et les deux forment l'être humain. A mon avis, il en est de même pour le ministère. L'exercice du sacerdoce du Christ s'actualise par l'exercice du ministère baptismal exercé par l'homme et la femme. Je crois que les deux sont nécessaires pour rendre compte du sacerdoce du Christ.

Secundo, je crois qu'il est urgent et nécessaire de refaire la théologie des ministères en partant du sacerdoce du baptême écarté du discours d el'Église depuis le Concile de Trente. Celui-ci est la base de toute vie en Église. L'exercice harmonieux des ministères ne se fera qu'en se situant au niveau du sens des ministères et non au niveau de la fonction. Ceci nous permettra de resituer le ministère presbytéral à sa vraie place au service des minstères du baptême et non en les remplaçant.

Tertio, tant que nous n'aurons pas l'audace de faire ce pas, je ne souhaite pas que les femmes soient ordonnées ni diacres ni prêtres, elles seront piégées elles aussi. Il nous faut viser la complémentarité dans l'exercice  des ministères et non  l'égalité dans les fonctions. 

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