Si nous écoutons notre monde aujourd'hui, nous sommes témoins de guerre, d'attaques inhumaines, entre pays et même entre personnes. Nous sommes témoins d'un monde blessé qui ne sait plus guérir ses blessures. si nous écoutons autour de nous, nous sommes témoins de relations humaines difficiles, brisées expressions d'un monde blessé qui ne gère plus ses relations. Même nos paroisses sont parfois en lutte les unes contre les autres, des mouvements chrétiens vivent des chicanes inrternes désatreuses, des membres d'une même famille ne se parlent plus. L'agressivité montent sans cesse, notre monde est blessé.
Nous avons besoin de pasteurs. Nous avons besoin d'hommes, de femmes, d'adolescents capables de créer des relations de communion, de respect des autres dans leurs différences. Michée dit: "Seigneur, avec ta houlette, sois le pasteur de ton peuple." 7, 14. "Je suis le Bon Pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent." Jn 10, 14. Et Mathieu écrit que nous sommes la famille de Dieu frères et soeurs de Jésus Christ. Mth 12, 46-50. C'est le message que je retiens de la liturgie de ce mardi 19 juillet.
Notre monde a besoin de pasteurs: d'hommes, de femmes, d'adolescents capables d'écouter les brebis, d'écouter leur soif et leur faim pour leur donner une parole qui nourrit et fait vivre. C'est la mission que Jésus Christ s'est donné d'établir entre nous des relations de communion:" Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés." Notre monde est blessé et a besoin de pasteurs, pasteures pour soulager et guérir les blessures. Ce fut la mission du Christ et c'est la mission qu'il nous a confiée le jeudi saint au soir. Chaque fois que nous venons communier à l'Eucharistie, nous venons chercher la force de réaliser cette mission au quotidien.
Un pasteur est quelqu'un de fécond, qui accompagne la vie pour la faire gandir. Le Pape François nous rappelle que le pasteur n'est pas celui qui dit aux gens quoi faire ou penser, ne se situe pas au niveau de la loi: permis ou défendu, mais accompagne la vie, se situe au niveau du sens et des valeurs. C'est la mission confiée à tous les baptisés.
Notre monde est en réaction contre un pouvoir qui écrase, domine et dicte des façons de faire. Notre monde est en réaction contre un pouvoir qui n'écoute pas les personnes avec leur soif et leur faim, mais leur propose sa propre nourriture. Notre monde a besoin de pasteurs qui écoutent la soif et la faim de l'être humain d'aujourd'hui pour lui donner la nourriture qui fait grandir la vie. Mais une condition essentielle pour écouter la soif de l'autre, il faut d'abord savoir écouter sa propre soif et sa propre faim.
Nous sommes dans l'année de la miséricorde. La première porte de la miséricorde à ouvrir est celle de notre coeur. Notre monde a beosin de pasteurs: hommes, femmes, adolescents qui se placent à l'école de Jésus, qui se placent à l'écoute de leur propre coeur, de leur porpre soif et faim pour comprendre et accueillir l'autre et bâtir la communion. Dans la mesure où nous s'aurons nous écouter et nous placer au dela`des structures, des loi, du permis et défendu, nous pourrons rejoindre l'essentiel et bâtir un monde meilleur. Avec l'année de la miséricode, c'est le temps de commencer.
Un soir, un travailleur entre chez lui de mauvaise humeur. Il s'est chamaillé avec son patron et comme le patron est le plus fort, il n'a pas gagné et est reparti agressif. En arrivant à la maison pour le souper, malheureusement la soupe est trop salée, il rouspète contre sa femme. Cette pauvre femme ne voulant pas augmenter la colère se tait et encaisse de l'agressivité. Son fils vient demander quelque chose, elle se sent bousculée et repousse l'enfant qui à son tour laisse grandir de l'agressivité. L'enfant est dérangé par le chat et lui administre un bon coup de pied qui l'envoie promener. La chat à son tour développe de l'agressivité, il rencontre une souris et mange la souris. C'est le phénomène de l'agressivité.
Peut-être que l'escalade de massacres vécus ces derniers temps s'inspire du même phénomène. L'Amérique et l'Europe ont vécu leur temps d'escalades meurtrières dans des pays où ils n'avaient pas d'affaire. Comme ils sont les plus forts, l'État Islamique utilise la ruse pour destabiliser ces puissances. Il faut lutter contre ces massacres inhumains, mais il serait peut-être bon de regarder la racine de ce mal pour guérir la maladie. Acutellement nous prenons des Tylénol, ça calme la douleur mais ne guérit pas. Nous avions un exemple dans nos anciennes grammaires: "Qui sème le vent récolte la tempête." Nous avions aussi un autre adage: "L.homme est un loup pour l'homme."
Comme chrétiens qui croient en l'Évangile, nous savons que les armes ne ferons jamais la paix. Elles font gagner des guerres, mais conduisent rarement à la paix. Nous savons aussi qu'on ne bâtit jamais sa place en écrasant les autres, un jour ou l'autre l'explosion se fait. Le chemin de la paix est celui de la miséricorde, du pardon et de l'amour, c'est le chemin du respect des personnes et des nations. Il y a deux mille ans, Jésus est venu nous faire part de ce projet. Combien de millénaires faudra-t-il encore pour que ce projet se réalise? Nous devons travailler pour que les êtres humains tirent la leçon de l'histoire et s'attellent vraiment au projet de la paix. Il ne s'agit pas de convertir l'État Islamique, mais de se convertir ensemble à ce qui est pleinement humain et donc pleinement divin.
Le 19 juin dernier, la communauté des Soeurs de Saint-Paul de Chartres recevaient la médaille d'or du Lieutenant Gouverneur du Québec en reconnaissance du travail réalisé chez nous. Cet hommage était bien mérité. Ces religieuse venant de France, se sont instalées au Québec en 1930, à Ste-Anne des Monts en Gaspésie où elles ont oeuvré et de ce petit plant est né le grand arbre qui s'étend aujourd'hui dans tout le Québec et même au-dela. Ces religieuses ont exercé une diaconie ecclésiale de qualité. Elles ont été le sacrement de la charité et de l'amour du Christ sur le terrain. Ne serait-ce pas cela le diaconat dans l'Église?
Nous avons tendance au Québec à perdre notre mémoire et à confier aux oubliettes ces années de travail qui ont façonné notre société. Ces femmes étaient là non pour elles d'abord mais pour nous. Daniel Deshaime écrit dans le livre de St-Octave: "En plus de leur savoir-faire, elles représentent pour la Gaspésie de l'époque, une ouverture sur le monde, un souffle nouveau, une richesse humaine et culturelle importante. Quoiqu'il en soit, ces femmes de courage et de générosité ont accompagné nos communautés dans leur parcours souvent difficile. Et c'est en grande partie, grâce à elles que nous avons pu accéder à la modernité, même si cela n'a pas toujours eu les résultats escomptés ..."
Je crois que la société québécoise a joué de désinvolture à l'époque de la révolution tranquille en montrant trop rapidement la porte à ces femmes de courage et d'audace qui avait façonné un large pan de notre histoire. Leur présence et leur générosité ont façonné ce que nous sommes devenus avec nos capacités d'entrer dans une nouvelle société en perpétuel changement. Il nous reste à souhaiter que naissent dans nos communautés paroissiales une nouvelle génération de femmes courageuses et charismatiques capables de faire revivre le charisme de la communauté dans un monde en changement. L'histoire est là pour nous inspirer et non pour l'imiter. Je formule le voeu qu'un jour notre Église permette aux femmes de dépasser le simple lieu de service pour faire partie des postes de décisions, surtout dans les décicions qui les concernent. Et pourquoi pas après avoir rassemblés les gens dans la charité ne pas leur présider l'Eucharistie.
Les valeurs apportées par la modernité ne sont pas nés d'hier. Elles s'inscrivent dans la suite du mouvement des lumières né au 17e siècle en Europe et reprises par la Révolution Française au 18e siècle. Ces valeurs mises de l'avant sont: liberté, égalité et fraternité. Il est évident que ces valeurs dérangent les systèmes établis mais elles prennent de plus en plus de place dans notre monde d'aujourd'hui et leur lutte n'est pas terminée.
Le monde découvre la valeur de la liberté, liberté d'expression, de pensée, de se réaliser soi-même au mieux; des gens qui préfèrent trouver à l'intérieur d'eux-mêmes les lois qui régissent leur épanouissement au lieu de les recevoir de l'extérieur. Le monde veut aussi engager un dialogue au lieu de recevoir les idées toutes faites. Le monde veut aussi avoir son mot à dire dans les décisions qui le concernent.Cette liberté fait peur. Mais pourtant c'est l'Évangile. Jésus est venu nous donner la liberté des enfants de Dieu. Saint Paul écrira: Vous n'avez pas reçu un Esprit d'esclave mais d'hommes libres. Les systèmes tant politique, économiques que religieux n'aiment pas cet exercice de la liberté. C'est sans doute la raison pour laquelle nous connaissons tant de révolte ou d'indifférence.
Notre monde défend aussi l'égalité entre les personnes. Nous avons connu des siècles de pouvoirs dans tous les domaines où le pauvre, l'enfant, le petit et le fidèle dans l'Église devait obéir à une autorité. Nous vivons aussi dans une société patriarcale, ce qui amene les luttes entre les personnes et les classes dans la société. Nous connaissons encore la lutte des femmes pour avoir leur place et participer aux décisions. Cette lutte se fait même dans notre Église. Et pourtant, cette égalité n'est-elle pas une valeur profondément évangélique. Dieu créa l'être humain homme et femme et lorsque les disciples ont demandé à Jésus s'il était permis à l'homme de renvoyé sa femme, Jésus leur rappela ce principe fondateur de l'humanité: Dieu les créa homme et femme égaux, donc ne séparez pas ce que Dieu a uni. La femme n'est pas la propriété de l'homme dont il peut disposer à sa guise.
Notre monde également défend la fraternité, la communion. Ce commandement du Seigneur de nous aimer les uns les autres et de vivre en harmonie est réclamé aujourd'hui par la nouvelle génération. Comme il est difficile à vivre et souvent refusé, cela provoque des réactions négatives désastreuses. Jésus est venu redire le projet initial de Dieu avec le monde: Un projet de communion, de fraternité et d'harmonie.
Nous pourrions méditer encore longtemps sur cette modernité que nous jugeons d'athée, mais je crois que c'est davantage les douleurs de la naissance d'une nouvelle société qui correspoond d'avantage à l'être humain créé à l'image de Dieu. Une société qui a soif d'être elle-même. René Girard écrivait: "C'est ce qui reste de chrétien en elles qui empêche les sociétés modernes d'exploser." Notre monde a besoin d'une parole qui vient du coeur et parle au coeur, il a besoin d'une parole d'amour, d'une parole qui créé la fraternité et la communion.
La société moderne nous invite à retrouver nos racines et nos valeurs posées en nous par le Créateur et à les vivre dans la liberté. L'Évangile s'écrit tous les jours sur le terrain par nos frères et soeurs en humanité. Nous sommes appelés à un mouvement de conversion. La société moderne avec ses fragilités ne nous demande pas d'avoir peur mais d'être des bâtisseurs de lendemain. Jean-Claude Guillebaud a traité de ces questions dans beaucoup de ses livres et doit inspirer notre réflexion. La société moderne au lieu de nous faire peur nous invite à sortir des systèmes pour s'approcher de la vie.
Inspiré de "Devenir partenaire de Dieu. Michel Cantin.
Une nouvelle de dernière heure vient de tomber, L'Église de Gaspé vient de recevoir un nouveau pasteur. Mgr Gaëtan Proulx est nommé le 9e Évêque de Gaspé. je veux non seulement le féliciter pour cette nomination, mais aussi le remercier d'accepter cet engagement au service de notre Église. J'ai eu l'occasion de le rencontrer alors qu'il était provincial des Servites de Marie et que nous devions changer la responsabilité du Sanctuaire de Pointe-Navarre. je lui souhaite beaucoup de bonheur parmi nous.
Accueillir un nouvel Évêque est toujours une joie et un défi. J'ai eu l'occasion de vivre cet événement à quelques reprises dans notre diocèse dans mes années de travail à l'évêché. Il y a toujours une période d'apprivoisement et de connaissance mutuelle qui est une belle expérience de vie. Il y a aussi une période d'incertitude qui peut parfois paralyser. Je souhaite à Mgr Proulx d'être pour nous le pasteur selon le coeur de Dieu; le pasteur dont notre Église a besoin pour envisager l'avenir avec espérance. Nos prières vous accompagnent.
Aujourd'hui, fête de Saint Paul et Saint Pierre, les religieuses de S. Paul de chartres fêtaient des anniversaires de vie religieuses. Il y avait des pèlerines de 60 ans, de 70 ans et même une ancienne de 75 ans de vie religieuse. L'Évangile du jour nous présentait la question de Jésus à ses disciples: "Pour vous, qui suis-je?"
J'aurais aimé entendre Sr Albertine répondre à Jésus. Qui est-il pour elle? Après 75 ans de vie religieuse, diminuée dans son corps et presque aveugle, il me semble qu'elle ne pouvait ne donner qu'une réponse: Il est quelqu'un qui m'aime. Il n'y a pas d'autres mots que AMOUR pour traduire des années de service. C'est sans doute aussi la réponse que les autres religieuses fêtées pourraient donner.
En méditant pour moi cette question, je me dis: ma réponse je l'ai donnée depuis plus de huit décades. Les religieuses ont répondu à Jésus dans leur travail auprès de malades, des enfants dans les écoles, dans les pays de mission. C'est ce que j'ai essayé de faire. Il est facile de donner une réponse verbale, mais dans le quotidien, c'est une autre question.
Devant le désintéressement des chrétiens à la vie de l'Église, devant l'abandon de la pratique sacramentelle, Jésus nous revient avec la même question: Pour vous, qui suis-je? Je ne vous ai pas demandé de trouver de la relève, je vous ai envoyés faire des disciples. Je ne vous ai pas demandé d'amener les gens à la messe, mais de leur donner le goût de célébrer. Je ne vous ai pas demandé de faire vivre une paroisse, mais d'accompagner des communautés. Pour vous aujourd'hui dans votre contexte d'Église, qui suis-je? Et devant le vieillissement des communautés religieuses, on peut de poser la même question et notre façon de percevoir l'engagement religieux d'aujourd'hi et de demain sera une façon de répondre à Jésus.
Ma conviction que ma façon de concevoir l'Église et de la vivre me donne la réponse à cette question. Le président de Rona nous disait un jour dans une conférence: Quand quelqu'un arrive au magasin, nous lui demandons, puis-je vous rendre service, avez-vous besoin de quelque chose? Dans l'Église trop souvent on répond: Ici on baptise le 2e dimanche du mois à 14h.00, si ça fait votre affaire, ok, sinon... Ma façon d'accueillir les gens, d'écouter leurs besoins et d'y répondre est ma meilleure réponse à la question de Jésus: Pour vous qui suis-je?
On me pose souvent la question: Faites-vous encore du ministère? Tous les jours, je fais du ministère, que je leur réponds. Faire du ministère n'est pas seulement ou d'abord célébrer l'Euchariste ou baptiser. Partager la Parole de Dieu, écouter les doléances des chrétiens, accompagner leurs prières, visiter des malades, accompagner des équipes de célébration dominicales de la Parole, tout cela est du ministère. Et aussi je célèbre beaucoup la confirmation. J'ai l'occasion de confirmer des chrétiens dans leur foi et leur engagement chrétien au service de la communauté. Je confirme l'action de l'Esprit au coeur de nos communautés chrétiennes. Ça aussi est ma façon de répondre à la question de Jésus: Pour toi qui suis-je?
Tout près de chez moi vit une vieille dame de cent ans. Elle est chargée d'histoire. La paroisse de St-Joachim de Tourelle en Gaspésie fêtait hier ses cent ans d'existence. Cent ans, ça se fête. Fêter cant ans de vie, c'est reconnaitre le travail et les valeurs des pionniers qui ont bâtit le milieu de vie, c'est aussi s'inspirer de leurs valeurs et de leur énergie pour bâtir le milieu d'aujourd'hui. Nous relisons notre histoire non pour l'imiter, mais pour nous en inspirer.
Les premiers habitants arrivés depuis plus de cent ans ont arraché soit à la mer ou à des terres de roches leur subsistance. Ils avaient foi en la vie, foi en leur capacité, foi en leur famille et en Dieu et cette foi leur a permis de transformé un milieu. Il nous faut reconnaitre ces actes presque de bravoure des premiers habitants de chez nous. Ces gens n'avaient pas les facilités d'aujourd'hui pour le travail, ils avaient leur courage et leur foi. Dans des temps de pauvreté et je dirais presque de misère, ils sont venus demander à la terre de les nourrir et à la mer de leur donner du poisson. Mais la mer a pris aussi des pères, des frères, des fils qui ne sont jamais revenus du grand large. La terre a demander des sueurs, des coup de coeur, des énergies pour souvent de maigres résultats. Mais ils avanet une chose importante: ils étaient heureux.
Oui, nos pionniers étaient heureux. Ils avaient presque rien, mais ils avaient leur bonheur. Et c'est souvent quand on n'a que le nécessaire que nous sommes le plus heureux. Ils ont bâtit St-Joachim avec ce qu'ils avaient et ils nous ont fait ce que nous sommes. Aujourd'hui nous inspirant de ces premiers temps nous bâtirons St-Joachim d'aujourd'hui et de demain.
Hier, une messe d'action de grâce a célébré et reconnu la foi et la prière qui a motivé ces gens et a soutenu leur courage dans la construction de leur milieu de vie. A l'époque Dieu avait une grande place et la religion encadrait la vie. Demain d'autres activités célébreront et reconnaitront le courage et la vie de nos pionniers. Cent ans ça se fête et ce n'est pas fini.
Jean Baptiste se présente à nous ce matin avec son goût de neuf et d'aventure. Jean n'est pas l'homme du statu quo. À sa naissance, il commence déjà à déranger. "Il s'appellera Jean". C'est contre la coutume, personne ne s'appelle de ce nom dans ta famille. Peut importe, il s'appellera Jean. tout le monde est étonné et prédit que cet enfant est prédestiné à quelque chose de grand.
Célébrer avec Jean Baptiste, c'est célébrer la nouveauté, l'audace, l'avenir même devant la mort. Jean est venu annoncer que le monde allait changer, que la façon de rencontrer Dieu et de le percevoir dans sa vie allait changer. Il est venu révéler que Dieu avait décidé de venir faire une promenade pami nous pour nous faire comprendre le projet d'alliance mis en place lors de la création. Jean est le Riel, le Martin luther King, le Mgr Camara de notre temps. Jean est l'homme qui a mis sa tête sur le billot pour défendre les droits et le respect des personnes. Jean est l'homme de Dieu et cet homme n'a pas les deux pieds dans la même bottine. Il est fort de la puissance de l'Esprit qui l'anime. Il est fort des valeurs qui le font vivre.
Notre monde d'aujourd'hui a besoin de Jean capable de brasser l'inertie et le "je m'en foutisse" de notre société de confort et de gaspillage. Les Jean d'aujourd'hui doivent se lever pour défenre le pauvre victime du neo libéralisme. Les Jean doivent se lever pour annoncer un Évangile de liberté, de respect des autres,... Un jour nouveau doit se lever sur notre monde et nous avons besoin de JEAN a la "couenne" dur pour réveiller les somnolents. Ils doivent se lever ces voix qui crient dans le désert pour rappeller les valeurs profondes de la vie. Nos célébrations liturgiques de la St-Jean sont plus des somnifères que des réveilleurs d'énergie.
Jean Baptister était l'homme de la rue, du champ de bataille, de la conversion, de l'amour donné et reçu, du respect des valeurs et de la vie et il nous invite sur la même route. Zacharie n'est pas entré facilement dans ce mouvement et il est devenu muet, incapable de révéler ce que Dieu accomplisasait en lui. L'ancien testament était dépasés par la vie et ne nourrissai tplus la vie du peuple. jean est venu comme l'homme de la nouveauté, de l'audace et de la vie. C'est ce dont nous avons encore besoin et de plus en plus. Prions pour que naissent des Jean partout dans nos communautés chrétiennes pour un demain meilleur.
J'ai rencontré une vieille Dame essoufflée et qui se plaint de n'avoir pas de relève. Je lui demandai si elle était stérile ou si elle ne voulait pas avoir d'enfants. Cette vieille Dame me disait que les jeunes ne veulent rien savoir de ce qu'elle fait comme si ce n'était pas bon. Cette vieille Dame était un peu découragée. Nous avons de beaux parcours catéchétiques et quand c'est fini on ne revoit plus nos jeunes. On a de belles messes et les jeunes ne veulent plus venir. Nos confessionaux sont vides, nos églises sont vides, les caisses de la Fabrique sont vides. Et les jeunes ne veulent rien savoir de tout cela.
Je sors sur le trottoir et je rencontre une jeune Dame. Elle me dit: On ne va plus à l'église parce que les vieux ne veulent ren changer et ça ne nous intéresse pas. On vit des choses et on voudrait célébrer ce que l'on vit, mais les rites sont décidés d'avance et on ne peut rien changer. Alors on reste chez nous.
J'étais pris entre ces deux Dames. Je me suis dit: la vieille Dame n'est pas l'Église d'aujourd'hui mais celle d'hier qui essaie de se garder la tête en dehors de l'eau, et la jeune Dame voudrait bien célébrer ce qu'elle vit mais elle ne le peut pas. Alors que faire?
Je rencontre et j'accompagne parfois la jeune Dame -l'Église d'aujourd'hui et de demain- et je la trouve très belle. Beaucoup de ses membres chaque matin ouvrent la porte de la miséricorde dans la lutte contre la pauvreté, l'intimidation, l'homophobie, la violence ... Cette jeune Dame aimerait célébrer son vécu en Église mais elle se bute aux rites préfabriqués intouchables. Pierre-René Côté dans la préface du livre: Devenir partenaires de Dieu, fait une brève mais intéressante analyse de la situation.
Alors j'ai dit à ma vieille Dame: Ne cherchez pas de relève, vous n'en trouverez pas. les jeunes ne viendront pas célébrer à notre façon, faire de la liturgie à notre façon, vivre la catéchèse à notre façon. La relève est là tout près de vous,mais différente, les prêtres sont là près de vous mais différents, les diacres et diaconesses sont là près de vous mais différents. Alors laissons-nous convertir à l'Église d'aujourd'hui et de demain. Cette Église nous invite à sortir des rites pour célébrer la vie, à sortir des dévotions pour prier, sortir des croyances pour avoir la foi. Je suis membres de la vieille Dame mais je sens bien que ce que je crois et célèbre est dépassé. Réjouissons-nous ensemble car je crois avec tant d'autres que la fin de la période de chrétienté fut le moment de la libération du christianisme. Laissons la vieille Dame s'en aller sereinement au cimetière et prenons la route allègrement avec la jeune Dame qui commence à percer ses dents.
J'ai présidé une funérailles dernièrement d'une dame qui soufffrait de maladie dégénérative. Durant sa maladie, elle avait laissé un témoignage intéressant à sa famille. Je me permets de vous le partager.
"Maintenant il ne me reste plus beaucoup de temps sur la terre. Je vais aller me reposer avec mon fils décédé. Je m'ennuie beaucoup de lui. Je sais qu'il est heureux dans ce ciel merveilleux. Ne pleurez pas lorsque je partirai. Je vais être libérée de ce corps et de ces fatigues accumulés depuis plusieurs années. Mon âme n'était pas prête à partir. Mais aujourd'hui, je sais qu'elle est prête à vivre une vie nouvelle. Elle va retrouver la paix dans cette nouvelle vie qui sera merveilleuse. Je vais marcher, je vais pouvoir danser comme j'aurais aimé le faire sur la terre. Maintenant je peux tout faire et je vais veiller sur vous comme vous avez veillé sur moi. Je sais ce n'a pas été facile, je t'aime de tout mon coeur, mon amour. Je prendrai soin de mon fils ne vous en faites pas. Car je vais être bien avec notre Seigneur et Marie, et les anges. A très bientôt mon amour."
En regardant cette vie de femme, je pensai au chant de Jacques Michel: "Emmenez-vous chez moi." Si tu ne peux pas mordre dans la vie qui t'emporte parce que c'est la vie qui te mord chaque jour. Si tu ne peux répondre aux coups qu'elle te porte, Amène-toi chez moi. N'oublie pas que ce sont les gouttes d'eau qui alimentent les ruisseaux. Si les ruisseaux savent trouver la mer. Peut-être trouverons-nous la lumière."
Tout cela me rappelait le texte de Jésus: "Venez à moi vous tous qui ployez sous le fardeau et moi je vous soulagerai." J'ai utilisé le texte de la dame comme première lecture de la célébration et le texte de Jacques Michel dans mon homélie avec la parole de Jésus: Je serai avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps. J'ai touché du doigt la foi profonde de gens simples et bons qui ne s'embarassent pas théories mais vivent des valeurs évangéliques profondes. Le chant de J. Michel serait un beau chant de funérailles. Jésus nous dit à travers ce chansonnier: si tu as perdu espoir, si tu ne sais plus où aller, emmène-toi chez moi, ensemble nous trouverons la lumière. Un 4e membre de la famille assistait en chaise roulante et prochainement nous célébrerons avec elle. Je suis revenu heureux en dedans et je me disais, il nous faut humaniser nos célébrations de funérailles.
Plus...
Les États Unis vivent un drame affreux depuis quelques heures. Des familles sont décimées. Les forces policières comme les pouvoirs politiques prendront des mesures plus serrées pour préserver la sécurité de la population. Mais on peut se demander; Qui a-t-il de nouveau? Le monde a commencé avec un meurtre. Le 11 septembre 2001 dans les tours de New York, combien de morts? Quand les français sont arrivés en Amérique et ont délogés les amérindiens pour s'emparer du pays, combien de morts? Quand les anglais sont arrivés par la suite pour déloger les français, combien de morts? Lors des croisades et de l'inquisition, combien de morts?
Un mot nous échappe dans la langue française: POURQUOI? Pourquoi a-t-on envahi le Canada? Pourquoi avoir détruit les tours de New York? Pourquoi l'inquisition? Pourquoi nos jeunes se radicalisent? Serait-ce la nouvelle façon de faire la guerre? Serait-ce la nouvelle façon de se faire entendre par une société qui n'a plus d'oreille? Les raisons sont multiples et pas facile à guérir. Mais si nous ne travaillons pas suffisamment sur les causes les conséquences vont continuer d'empirer. Il nous faut dépasser le visible pour voir le lisible.
Comme chrétiens, il nous incombe peut-être de poser des gestes radicaux et signifiants. Regardons les luttes que les femmes doivent vivre pour se faire reconnaitre dans nos sociétés et nos Églises. Méditons le sort que l'ont fait aux homosexuels (les) dans nos sociétés et nos Églises. Quelqu'un écrivait: Ce qui ne vient pas danser sur les lèvres devient un champ d'agressivité dans le coeur. Et j'ajoute: dans l'Église la conséquence est l'indifférence et dans la société, c'est la colère. Nous sommes dans l'année de la miséricorde, qu'allons-nous en faire? Aurons-nous bonne conscience parce que nous aurons traverser la porte de la miséricorde et récité le chapelet de la miséricorde? Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux. Le ciel souffre violence et les violents seuls le ravissent, nous dit le Seigneur.
Dans l'Évangile, Jésus pose la question à ses disciples: Pourquoi me suivez-vous? Etes-vous des "suiveux" ou des disciples? Posons-nous sérieusement la question. Le monde nous lance un énorme défi: sommes-nous des êtres de foi ou de croyances? Sommes-nous des êtres de prière ou de dévotions? Sommes-nous des "suiveux" ou des disicples? La société nous demande de devenir des chrétiens.
Ce matin, je reçois une invitation: Devenir contemplatif. Les apôtres se sont amusés à contempler l'action de l'Esprit au coeur de la communauté. Ils ont vécu la Penteôte des juifs, Act. 2,1ss; puis la Pentecôte des Samaritains 8, 1ss, et enfin celle des Païens 10, 44 ss. Et dans le récit, on voit souvent les apôtres faire référence à l'action de l'Esprit dans la vie des communautés et ils s'en émerveilaient.
Saint Paul fait de même à l'égard de ses communautés. Aux Philippiens , il écrit: "Je rends grâce à mon Dieu chaque fois que j'évoque votre souvenir (...) à cause de la part que vous prenez à l'Évangile." 1, 3. Il reprend les mêmes expressions aux Thessaloniciens: "Nous rendons grâce continuellement à Dieu pour vous tous dans nos prières, nous gardons mémoire de votre foi active, de votre amour .." 1, 2. Nous retrouvons les mêmes expressions d'action de grâce dans d'autres lettres de Paul.
Les animateurs, apôtres et évangélistes des communautés étaient des contemplatifs de l'action de l'Esprit dans la vie quotidienne des communautés. Quand ils se rencontraient pour la célébration, ils apportaient ce climat d'action de grâce et de reconnaissance. Ces célébrations devaient être très vivantes et nourrissantes.
Il me semble que notre monde d'aujourd'hui et surtout dans cette année de la miséricorde nous invite à devenir des contemplatifs. Doucement dans l'histoire, nous avons retiré la contemplation de la vie pour la rentrer dans le temple la contemplation du S. Sacrement. Dans l'église, nous avions les bénitiers à l'entrée pour se purifier du monde méchant d'où nous venions avant d'entrer dans le temple. Je crois que nous avons déplacé la contemplation. Jésus nous avait dit en Jean: "Ce n'est plus dans le temple ou sur la montagne que vous adorerez, mais en esprit et en vérité." Jn 4, 22.
Depuis 30 ans, chez nous, chaque matin des personnes ouvrent la porte de la miséricorde à la maison Louise-Amélie pour aider et soutenir les femmes victimes de violence; depuis 25 ans des personnes ouvrent la porte de la miséricorde chaque matin à Partageance pour accueillir et aider des familles en difficultés financières, et nous pourrions allonger la liste. Pensons au téléton Enfant-Soleil. Nous devrions reprendre les expressions de Saint Paul: "Nous rendons grâce à notre Dieu pour vous tous et toutes qui chaque jour faites du bien aux plus petits d'entre les miens." C'est l'action de l'Esprit qui se manifeste sous nos yeux. Soyons des contemplatifs au quotidien. Nous qui avons de la neige sur la couverture, c'est peut être la seule eouvre qui nous reste: Contempler l'action de l'Esprit dans la vie quotidienne de nos communautés et rendre grâce. L'Eucharistie deviendra cette force de contemplation et d'action de grâce. Devenons des êtres d'acion de grâce et d'émerveillement.
Quelqu'un écrivait: "Si tu cries, ton prochain deviendra sourd." Regardons deux personnes en colère qui crient l'un après l'autre comme des déchainés. On crie, on hurle, on ne s'entend plus, on ne s'écoute pas du tout. Les politiciens s'engueulent comme du bois pourri de sorte qu'on n'a plus le goût de les entendre.
Il n'y a pas seulement les cris qui rendent les autres sourds. Il suffit de redire toujours les mêmes affaires sans tenir compte des personnes pour que les gens ne s'intéressent plus. J'ai médité ces expressions, j'ai regardé autour de moi, j'ai écouté les personnes sur la rue et au magasin, et j'en ai conclu que c'était un peu cela que j'avais fait comme prêtre dans les paroisses. Les chrétiens ont délaissé la pratique à l'église pour se replier dans leur monde. Mon langage ne les intéresse plus. Ils sont devenus sourds.
Échanger, écouter, accueillir l'autre n'est pas vouloir le changer ou le convertir à nos idées. J'ai souvent frappé un mur quand j'ai voulu convertir à mes idées que je croyais excellentes. J'ai souvent vécu cette fermeture aux idées que j'avançais. Les oreilles étaient là mais le coeur n'y était pas. Ce fut aussi mon cas.
Les chrétiens à travers le monde écoute le Pape François parce qu'il parle avec son coeur. Il ne veut pas convertir, il veut attirer, faire avancer par le coeur. Le partage peut être aussi un témoignage qui réchauffe le coeur et la vie. Jésus a écouté les disciples d'Emmaüs, a réchauffé leur coeur et ils ont compris. L'échange, l'écoute, le partage créé la communion même dans les différences profondes.
Notre dialogue en Église doit être un vrai dialogue, notre parole doit être une parole chaude qui réchauffe les coeurs, notre accueil doit être l'accueil du Père aimant qui écoute fait avancer, ainsi nous pourrons sans doute guérir la surdité qui nous enferme.
Jésus s'avance et touche le cercueil: Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi." Lc 7, 14. Dans l'Évangile, Jésus touche souvent les personnes qui viennent à lui. Il touche le lépreux pour le guérir, Mth 8,3; il touche la belle mère de Pierre prise de fièvre, et elle se lève pour servir, Mth 8, 14;il touche les aveugles, Mth 9, 28; il touche les enfants, Mc 10, 16; il touche le sourd-muet, Mc 7, 33. Toucher les gens est un geste fréquent dans la vie de Jésus, ce qui faisait dire au Père A. Grün que la main est un "organe sacerdotal."
L'Église dans sa liturgie a retenu ce geste de Jésus dans la célébration des sacrements. L'imposition des mains au baptême, sur les malades, au mariage, à l'ordination sacerdotale, sur les offrandes à l'Eucharistie. Dieu pose sa main sur nous pour nous bénir et nous remplir de son Esprit. Je dois me laisser empoigner par Dieu.
Au jour de mon ordination sacerdotale, l'Évêque a oint mes mains avec le St-Chrême. Cette onction venait me remplir de l'amour et de la tendresse de Dieu. Mes mains devenaient comme le porte parole de cette présence de Dieu. "Il ne s'agit pas de tout contrôler, organiser dans la paroisse, mais de laisser passer l'amour et le tendresse de Dieu." Ouvre mes mains, Seigneur, qui se ferment pour tout garder."
Hier, je suis allé au marché aux puces organisé par le service "Partageance" de notre milieu. Il y avait là des jeunes adolescents et adolescentes qui se donnaient au service de l'ensemble, des parents heureux de servir. J'ai bavardé un moment avec des responsables pour prendre conscience de l'importance de ce service dans le milieu. On me parlait de la souffrance des gens, des relations difficiles, de l'injustice dont souvent ces personnes démunies sont victimes. Leur coeur et leurs oreilles sont souvent plus utiles que leurs mains. J'ai vu une Église vivante et active, j'ai vu la charité en action. je n'ai pu m'empêcher de bénir ces gens. Dire du bien d'eux et demander au Seigneur de rendre cette action ecclésiale encore plus féconde dans le milieu. J'ai touché du doigt une Église en vie près des gens, de leur souffrance, de leur cri et j'ai dit: Merci Seigneur. Les mains de ces personnes engagées laissent passer l'amour et la tendresse de Dieu et ma main de prêtre doit le reconnaitre et le bénir au nom de Dieu. Oui, ce matin, je peux dire en action de grâce: Merci Seigneur.