"Quoi! Tu regardes la paille dans l'oeil de ton frère, et la poutre qui est dans ton oeil, tu ne la remarques pas." Mth 7, 2. Un auteur disait: "fais-toi un lit avec la paille du voisin pour te reposer et fais un feu avec la poutre de ton oeil pour te réchauffer." Nous sommes porter à juger les autres à partir de ce que l'on voit et nous devrions le faire à partir de ce que l'on ne voit pas. Notre agir est la conséquence de ce que nous sommes intérieurement. Fais un feu avec la paille de l'oeil de ton frère pour éclairer ta lanterne et mieux comprendre la raison de son agir. Pourquoi un tel est si colérique et règle ses problèmes à coup de poingt? Pourquoi cette personne méprise tout se qui tourne autour d'elle? Pourquoi tel jeune ne veut plus fréquenter l'école? Pourquoi les chrétiens ont balancé la pratique à l'église alors qu'ils sont profondément chrétiens dans leur agir quotidien?
Je devrais me demander pourquoi j'ai une poutre dans mon oeil. Quel est le vécu qui a provoqué mes attitudes? Ceci me ferait voir autrement la paille dans l'oeil du voisin. Un agir mauvais n'est pas d'abord une faute à punir, mais une blessure à guérir. Ceci pourrait nous aider à mieux vivre le sacrement du pardon. Il est le sacrement de la libération, de la guérison. Nous nous accusons de nous mettre en colère. La colère n'est pas est un vice, mais une force, une vertu qui nous habite. Une colère mal gérée nous fait poser des gestes mauvais. Alors il nous faut guérir ce qui nous empêche de bien gérer notre colère. Le sacrement du pardon devrait être ce moment de rencontre avec soi-même à la lumière d'un guide spirituel qui nous permettrait de guérir nos plaies intérieures. Nous avons à redécouvrir l'importance d'une rencontre qui soit partage et guérison pour le coeur. La coutume de l'absolution collective chez nous a permis de développer une rencontre individuelle plus fructueuse. On m'a souvent dit: je vais à confesse régulièrement et c'est toujours la même chose, ça me donne quoi de faire cela. La raison est que toujours nous regardons la conséquence alors qu'il faudrait prendre le temps de s'asseoir, de parler et de guérir la cause de l'agir mauvais. Le problème de la pédophilie dans l'Église devrait nous éveiller à une autre vision du sacrement et à un gros questionnement. Le prêtre pédophile à célébré tous les jours et s'est confessé souvent. Il y a là une dimension du sacrement que l'on trop négligé. J'en ai fait l'expérience depuis que je suis retraité où j'ai du temps pour écouter et accompagner les chrétiens dans leur vie. Il ne faut pas jouer au psychologue, il s'agit simplement de jouer au Pasteur.
L'être humain avancé en âge est une mémoire et un coffre au trésor. Combien de gens âgés aujourd'hui s'ennuient devant des heures qui semblent interminables. J'entends aussi certains prêtres vivre de la solitude et attendre un coup de téléphone pour aller dire une messe. Chaque fois qu'un confrère m'appelle, il a toujours la même question: Fais-tu du minsitère? Je lui réponds, je ne fais que cela.
En vieillissant, la vie continue et la mission aussi. Boukar dit souvent: "Un vieillard assis voit plus loin qu'un jeune debout." La personne âgée nous apprend à voir plus loin que le bout de nos pieds. Jeune nous voyons davantage l'immédiat, mais avec l'âge nous apprenons à voir au-delà. Ainsi notre action sans doute plus lente devient plus féconde. Veillir, c'est apprendre la fécondité de la vie. Nous sommes moins efficace, mais nous y gagnons par la fécondité de nos actes.
Le jour où comme prêtre j'ai pris un genre de retraite, laissant aux plus jeunes les responsabilités, j'ai découvert un autre aspect de la mission de l'Évangile. D'abord pour moi, être prêtre n'est pas tant une vocation qu'une mission. Ma vocation est celle du baptême: être disicple du Christ. Être prêtre, c'est vivre cette vocation, c'est un envoie en mission. En prenant de l'âge, la façon de vivre cette mission change, mais la mission demeure. Comme prêtre, je suis d'abord l'homme de la Parole de Dieu, l'homme du rassemblement, l'homme de la communion avant d'être l'homme de la liturgie. Dans notre contexte de société, cette mission d'évangéliser et de rassembler les chrétiens est plus que jamais nécessaire et importante.
En rencontrant les chrétiens qui ont délaissé la pratique sacramentelle, je prends conscience à la fois du vide spirituel et aussi des blessures que plusieurs portent encore dans leur vie. je vis alors les paraboles du chapitre 15 de Luc: les paraboles de la joie des retrouvailles. Accueillir ces femmes et ces hommes blessés par la vie ou les pouvoir civil et religieux, cheminer avec eux pour leur faire découvrir la richesse de leur vie spirituelle. Je goûte la joie d'aller aux périphéries. Ce n'est pas une question de prêcher, mais de témoigner de quelqu'un qui m'habite et me fait vivre. Ce que je fais ne remplira pas les églises, mais rendra quelques personnes plus heureuses. A partir de mon expérience, je sais qu'il y a des rêves perdus, des actions sans lendemain, des efforts inutiles, ensemble essayons de viser l'essentiel, que je dis. Et l'essentiel, ne serait-ce pas l'éclosion de la Parole de Dieu au coeur de la vie; tout le reste est de l'accessoire.
La joie de l'âge avancée, je la trouve d'abord dans le fait que je suis encore là et que si ces années me sont données, ce n'est pas seulement pour me tourner les pouces. Une autre source de joie est d'apprendre à vivre le moment présent. Hier n'est plus, demain n'est pas encore, seul compte le moment que je suis en train de vivre, alors vivons le pleinement. Une façon d'être huereux est d'aller m'asseoir aux frontières avec les gens qui ont laissé la pratique à l'église pour apprendre ensemble la façon de vivre l'Évangile au quotidien. Enfin au retour à la maison, je suis heureux quand j'ai vu le soleil dans les yeux des gens qui ont découvert qu'ils étaient les enfants bien-aimés du Père même s'ils ne sont pas à l'église les dimanches. Évangéliser le visage qu'ils ont de Dieu et leur faire découvrir le visage du Dieu de Jésus christ.
Le soir, au moment de faire dodo, je n'ai peut-être pas célébré l'Eucharistie, mais j'ai conscience que souvent j'ai vécu l'Eucharistie avec quelques personnes et que j'ai vu du soleil dans leurs yeux. Je bénis le Seigneur et je fais le souhait que d'autres confrères prêtres retraités goûtent la même satisfaction et la même joie.
Je termine le livre de Andréa Richard: Au-delà de la religion, pour une spiritualité laïque en mouvement. C'est le cri d'une femme à une Église institution qu'elle questionne. Ce livre fut réédité deux fois, donc il répond à un questionement des baptisées et baptisés. Je partage quesques idées qui surgissent en moi à la fin de cette lecture.
Nous prenons conscience que la FAÇON de vivre et célébrer la religion en mettant l'accent sur la pratique a étouffé la spiritualité; ainsi lorsque les chrétiens ont délaissé la pratique, ils se sont retrouvés devant un vide spirituel profond. Le documentaire, L'Heureux Naufrage nous l'a bien démontré.
La spiritualité est la base de toute vie chrétienne et la religion est une pédagogie nous permettant de vivre, d'intégrer et célébrer notre spiritualité. Il y a un risque maintenant de balancer la religion pour ne garder que la spiritualité. L'une ne doit pas prendre la place de l'autre.
Une autre question qui m'est posée parles auteurs comme Mme Richard est la vision et la place des ministères dans l'Église. Mgr Dumais nous disait souvent: "On n'arrivera jamais à situer les ministères dans l'Église si on ne part pas du sens des ministères et non de la fonction." La fonction a toujours une résonnance de pouvoir. Les ministères des baptisés sont présentés comme des ministères de suppléance. À cause du manque de prêtres on nomme des baptisés et baptisées en suppléance, si un prêtre arrive, la personne devra retourner à la maison. Ça ne m'apparait pas une façon très valorisante de considérer le ministère baptismal. Philippe Béguerie -qui fut l'un des mes professeurs de liurgie- écrit dans son livre sur l'Eucharistie: "On peut dire que l'on est passé de l'expression "peuple de prêtres" "communauté sacerdotale" utilisée dans la première lettre de Pierre à une réalité qui est mantenant, "un peuple et des prêtres." P. 156. Jean-Paul 11 parlait du sacerdoce ordonné comme un service des charismes et minsitères des baptisés. C'est une question que je porte depuis longtemps.
Ces auteurs comme Mme Richard nous apportent le questionnement sur la place des femmes dans notre Église. Question éternelle qui ne verra pas de solution demain matin. Je dirai simplement que l'Église se prive d'une richesse au nom de quoi?
Devant ces questionnements et d'autres de même acabit, je constate que les baptisés se tournent vers la Parole de Dieu et vivvent leur vie chrétienne et communautaire en dehors du circuit traditionnel ecclésial. Est-ce que le tournant missionnaire nous assoira ensemble autour de ces questions fondamentales? L'avenir nous le dira.
Les grands sont réunis à la Malbaie pour un temps d'échange sur l'avenir du monde. Ce sont des gens puissants qui gouvernent le monde. En même temps des femmes et des hommes du peuple manifestent dans la rue contre les abus de pouvoirs, pour revendiquer l'égalité des personnes, pour exiger que les pauvres aient droit à plus que des "miettes qui tombent de la table des maitres." Tout cela est bien dans la mesure où les droits des autres sont respectés. C'est l'expression d'une société en santé.
En regardant cela, ce matin, je pensais à mn Église. La grande majorité de la population a quitté la pratique sans un mot, pas de contestaiton dans les rues ou les églises; les funérailles se déplacent vers les salons funéraires, les mariages vers les édifices publics; les églises se vident et on commence à se poser des questions sur leur avenir. Tout cela se vit presque dans l'indifférence. Est-ce que les gens sont partis faire Église ailleurs? Il n'y a pas de sentiment d'appartenance. L'Église, c'est pas nous autres. On dirait que l'Église est quelque chose qui nous est proposée, si cela ne nous inéresse pas, on reste chez nous. Comme si on n'avait aucune possibilité de décider ensemble ce qui nous intéresse et réponds à nos besoins. Quelqu'un me disait un jour au lendemain des funérailes de son père: "Ils ne me verront plus, quand ma mère va décéder, elle va rester au salon funéraire." Il y a là un univers de questions. L'Église à ce que l'on me dit est une communion de personnes rassemblées autour de Jésus Christ et accompagnées de pasteurs. Voila où le G7 m'a conduit.
Je me peremts de réécrire le texte de la lettre de Paul aux Corinthiens, 2, cor. 4, 13-5,1, deuxième lecture de la liturgie du 10 juin.
"Nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera, nous aussi." Nous le savons, le Seigneur est un Seigneur de la vie et non de la mort. ce qui vient de Dieu ne peut mourir, ce sera transformé. C'est pourquoi devant les changements parfois difficiles dans notre Église, ne perdons pas courage. Même si la forme extérieure de l'Église décline, les valeurs profondes de l'Évangile et de la charité chrétienne au quotidien demeurent vivantes dans nos milieux. Notre inquiétude est pour le moment présent parce que nos sécurités et pratique de toujours s'effritent.
Notre regard ne doit pas rester attacher à ce qui se voit, nous devons y lire le message qu'il nous révèle. Ce que nous voyons est le dépérissement d'une forme extérieure d'Église, mais nous devons y lire l'action de l'Esprit Saint qui est en train de nous faire découvrir l'essentiel. Et l'essentiel, ce sont les valeurs durables de l'Évangile et de la vie chrétienne. Tout sera transformé dans le Christ ressuscité.
En effet, dans la foi, nous le savons, ce corps ecclésial qui s'effrite est l'oeuvre de mains d'hommes, mais l'Esprit est en train de faire naitre une nouvelle vision d'Église qui ne sera "pas l'oeuvre des hommes."
L'Écriture dit: "J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé." ps 116, 10. C'est parce que je crois à cette action de l'Esprit au coeur de notre Église que je parle.
Hier soir, à l'émission "Y a du monde à messe," on a discuté autour de la foi. Je crois que les gens font une différence entre la foi et les croyances, entre la religion et la spiritualité. Nous sentons un glissement très prononcé vers la spiritualité. Le documantaire "L'heureux naufrage" nous avait mis sur cette piste.
On nous a dit que la relgion était une béquille, moi je crois qu'elle un bâton du pèlerin, a affirmé une participante. J'ai aimé cette image. Le pèlerin marche vers un monde nouveau, inconnu sur des routes parfois difficiles et le bâton l'aide à assurer sa marche. Le chrétien est un être en marche vers la vie, vers un inconnu, la religion est comme le bâton du pèlerin qui consolide sa marche. La religion est ce qui me permet d'intégrer ma spiritualité et de la célébrer. Elle ne doit pas la remplacer.
Un autre participant a dit: au moment d'entrer en scène pour un spectacle important, j'étais très nerveux et instable. Mon père m'a donné le chapelet de mon grand père décédé. Il a dit:"Je ne suis pas seul." Le grand père était là avec lui. Voila l'expérience de la résurrection.
J'ai médité ces paroles de croyants, ces frères et soeurs dans la foi. Les chrétiens sont au niveau de la spiritualité et c'est sur ce terrain qu'il nous faut les rejoindre. Nous avons répété à satiété que nous avions sacramentaliser et non évangéliser. Malgré nous les chrétiens ont glissé vers le spirituel, vers les valeurs qui font vivre et ils attendent des pasteurs qui vont les accompagner sur cette route. Nous sommes invités à aller faire Église avec eux. C'est aussi l'invitation que le Pape François nous adresse constamment.
Il est très difficile pour nous de voir autrement parce que nous n'avons connu qu'une Église de chrétienté. Il nous est difficile pour ne pas dire impossible de penser une Église en mission. Notre ambition est de ramener les gens à l'église. Ne serait-il pas intéressant d'aller voir comment les chrétiens et chrétiennes vivent l'Évangile dans un engagement au quotidien? Ne serait-il pas intéressant de les féliciter et de les encourager? Ne serait-il pas intéressant de célébrer ce vécu avec eux dans une démarche spirituelle qui pourrait les nourrir en dedans? Pourquoi ne pas aller faire Église avec eux? Nous sommes étrangers à ce monde.
Nous avions, un jour, un séminarisre en stage dans une paroisse en Gaspésie, il s'était inscrit comme pompier volontaire et avait tissé des liens intéressants avec ces jeunes loin de l'Église. Un après-midi, les pompiers sont demandés sur un accident. Un des pompiers en arrivant sur le lieu de l'accident découvre que la personne prisonnière de sa voiture est sa mère. Au retour à la caserne, ils téléphonent au stagiaire et il est allé passer le reste de la journée avec eux. Ils n'aurainent pas appelé un prêtre qu'il ne connaissaient pas. Ils ont demandé quelqu'un qui avait des liens avec eux; quelqu'un qui faisait Église avec eux. Je crois que c'est cela que le monde a besoin et ne serait-ce pas une première mission? Voila où m'a conduit "Y du monde à messe".
J'ai toujours été fasciné par les petits oiseaux dans le nid, le bec ouvert qui attendent la nourriture que leur maman apporte. Un beau geste d'amour de la part de la mère. J'ai longtemps été ainsi et je le suis encore un peu. Le "bec" ouvert pour recevoir la nourriture, non seulement celle du corps, mais surtour celle du coeur, celle de l'intelligence, celle de l'âme. Tout être vivant doit rester ouvert à l'accueil de la nourriture qui le fera grandir.
La personne qui se ferme et n'accueille plus de nourriture vit un vide et demeure insatisfaite. La personne qui reste le "bec" ouvert à la nourriture qui ne vient pas vit de l'angoisse et de la détresse. C'est le sort de beaucoup de jeunes et moins jeunes aujourd'hui. Un auteur les appelle "les âmes errantes." Ils sont à la recherche de nourriture qui ne vient pas et trop souvent la détresse les conduit à des gestes malheureux. Notre société vit beaucoup de colère, d'agressivité parce que trop souvent la chaleur de l'amour et du pardon n'est plus là. L'être humain est en train de perdre le respect de la nature qui réagit actuellement, comme il est en train de perdre le respect de l'autre qui réagit aussi. Le remède à tout cela n'est ni la loi ni la police quoique nécessaire mais l'amour, l'accueil, l'écoute et la compréhension, la compassion.
C'est le problème de beaucoup de chrétiens de la diaspora. Je le constate très souvent lorsque je fais le plein d'essence, à l'épicerie, ou sur la promenade. Là aussi je rencontre des frères et des soeurs le "bec" fermé aux choses spirituelles et vivent un vide parfois pénible. Je rencontre aussi des chrétiens au "bec" ouvert qui attendent une nourriture spirituelle qui ne vient pas et vivent une détresse ou de la colère. Ces chrétiens et chrétiennes attendent un accueil, une lumière, un accompagnement et ils reçoivent une solution qui ne leur convient pas. Le tournant missionnaire que veut prendre notre Église saura certes apporter la bonne nourriture pour faire grandir la vie.
La situation vécue par nos communautés chrétiennes nous invite à méditer sur l'essentiel de la vie des communautés. Les Actes des Apôtres nous donne un bon aperçu de cette vie ecclésiale.
Le texte des Actes nous place devant la croissance de la Parole. La Parole se développait et le nombre des chrétiens grandissait rapidement. C'est la Parole qui convoque, rassemble, convertit et met en état de célébrer. Ce n'est pas l'Eucharistie qui convoque et rassemble mais le Parole de Dieu. Le premier élément à mettre en évidence dans notre travail d'évangélisation est la Parole de Dieu. L'Eucharistie fait communauté avec un peuple rassemblé. Nous pouvons constater aujourd'hui les effets bénéfiques des partages bibliques là où ils sont vécus.
L'action de la Parole est soutenue par la présence de l'Esprit Saint. Nous le constatons dans les Actes des Apôtres, dès que les apôtres imposaient les mains, l'Esprit descendait et portait des fruits. Ce fut le cas pour la pentecôte des païens en 10, 44; la pentecôte des Samaritains, 8, 17, et la pentecôte des juifs, 2, 1sss.
Après la première connaissance de la Parole -kérigme- la communauté était fidèle à l'enseignement -la catéchèse. Il fallait maintenant approfondir cette expérience du Christ ressuscité. "Chaque jour au temple, comme à domicile, ils ne cessaient d'enseigner et d'annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Messie." Act, 5, 42. La majorité des chrétiens aujourd'hui sont au kérigme qui précède nécessairement la catéchèse.
Un autre élément important de la vie en communauté donnée par le livre des Actes est la communion fraternelle. L'Église est communion, communauté, rassemblement familial. La communion fraternelle au quotidien est un élément essentiel de la vie en Église. "Il s'agit d'une union très forte entre les chrétiens, qui prend sa source dans une union de chacun dans le Christ et conduit à un partage à tout point de vue, spirituel et matériel. Il s'agit d'une union des coeurs dans le Christ. Avant d'être une assemblée célébrante, l'Église est d'abord une communauté de frères et soeurs en communion.
La troisième force de la communauté définie par le livre des Actes est la prière et l'Eucharistie. D'abord une prière collée à la vie. La prière de la communauté est prière de la vie et non une prière désincarnée. Ce n'était pas des formules de prière mais une vie en prière. C'était aussi une prière communautaire surtout dans les moments difficiles. Lors du choix de Mathias, toute la communauté se mit en prière. C'est un modèle pour nous dans les situations de notre Église et les décisions difficiles pour le tournant missionnaire. Enfin cette prière était prière de louange. Ils louaient Dieu. 2, 47. Cette prière trouvait son sommet dans la Fraction du pain qui se célébrait beaucoup à domicile à l'occasion d'un repas.
L'étude du livre des Actes des Apôtres nous invite à retrouver l'essentiel de la vie communautaire et à nous laisser guider par l'Esprit Saint dans le renouveau de notre Église.
Ce matin, les journaux déposent dans nos maisons la situation vécue par les évêques du Chili qui n'est en somme que le reflet de ce qui se vit dans les autres partie du monde. La plaie du côté de Jésus sur la croix est demeurée ouverte et continue de saigner. Je ne peux m'empêcher de penser à toutes les victimes dont la vie est brisée à jamais.
Devant ces événements, je ne peux m'empêcher de remonterr quelques années en arrière, lorsque notre évêque Mgr Dumais démissionna pour vivre l'amour qui avait pris naissance en lui. Je ne peux m'empêcher de penser au sort que lui a réservé l'Église institution; même que dans certains édifices religieux de notre diocèse on a enlevé sa photo comme s'il était une brebis galeuse. Que fera-t-on avec la photo des pédophiles? Ce geste définissait bien la pensée de notre Église.
Devant ces événements aujourd'hui, je me pose bien des questions. Je ne veux pas juger. Je veux simplement exprimer ma souffrance parce que Raymond Dumais fut pour nous un bon pasteur et nous aurions aimés que la personne soit plus importante que la loi. Et c'est sans doute vrai aussi pour les victimes des pédophiles. Je ne peux que prier pour la conversion de notre Église.
Quelqu'un m'a remis un texte paru dans le quotidien le Soleil de février 2000, on fait écho d'une rencontre paroissiale à Ste-Anne des Monts où l'on propose un spctacle folklorique dans l'église. Ceci répondait à une campagne de financement pour l'église. Cet événement ne s'est pas répété. Aujourd'hui la fabrique est dans une état financier plus critique. Ceci m'a conduit à partager ma méditation.
Un concert est un événement pour développer le goût du beau, de la musique, de la danse. Pourquoi nos églises ne deviendraient-elles pas des lieux pour faire naitre ce goût de la beauté, de la musique par différentes activités? Non pas dans le but d'abord de financer les bâtiments mais de faire naitre à ....
On dit souvent que nous vivons dans un monde individualiste où chacun vit pour soi. Pourquoi nos églises ne deviendraient-elles pas des lieux de rencontre, de fraternité, de partage, de communion à travers différentes activités variées pour rejoindre tous les goûts et besoins? Le financement en serait une conséquence.
On dit encore que nos chrétiens sont devant un vide spirituel. Pourquoi nos églises ne seraient-elles pas des lieux de rressourcement? Par le moyen de cours, d'ateliers, de conférence, de moments de prières, développer la spirituelité des gens. Des conférences sur la vie, la sexualité la théologie du corps, des apprentissages variés .....
On se plaint que les jeunes ne sont plus intéressés à rien. Pourquoi nos églises ne deviendraient-elles pas des lieux d'apprentissage à la vie, à la responsabiltié à travers des activités, des jeux, qui seraient une école de vie ...
Les gens aiment danser, ce sont de beaux moments de rassemblement, de communion et de partsage. Et la danse, c'est de la beauté. Pourquoi nos églises ne deviendraient-elles ces lieux de rencontres, de plaisir, de partage et d'amusement....
Toutes nos associations paroissiales sont partagées dans chacune leur maison et les coûts d'entretien deviennent exorbitants de sorte que des associations doivent fermées leur porte. Pourquoi nos églises barrées 24 heureus par jou rne seraient-elles pas des lieux de rencontre et de vie pour les personnes du milieu?
Évidemment qu'il faudra transformer l'intérieur de nos églises. Est-il nécessaire de rester en rangée de carottes à regarder les "fesses des autres", ne serait-il pas mieux de regarder les visages? Est-ce que nos églises sont au service de la vie ou si la vie est esclave des formes de bâtiments? Beaucoup de choses sont possibles si nous avons la volonté de le faire.
Je crois en Dieu qui chante et qui fait chanter la vie. Je crois en Dieu qui danse et qui fait danser la vie. Je crois en Dieu qui joue et fait jouer la vie.
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Depuis le dimanche de Pâque, nous méditons le livre des Actes des apôtres. Ce livre nous révèle l'action de deux acteurs importants dans la vie des premières communautés chrétiennes: La Parole de Dieu et l'Esprit Saint.
Les premières communautés chrétiennes laissent éclater la puissance de la Parole de Dieu pour la croissance des communautés. On lira souvent que la Parole croissait et se répandait. "C'est lorsque la Parole agit et transforme les auditeurs jusqu'à faire de ceux-ci des croyants que l'Église nait, s'édifie, s'accroit elle aussi." (Gilles Routhier). D'où l'importance de la Parole de Dieu dans la vie de notre Église.
C'est la Parole qui fait naitre l'Église et la fait grandir.
C'est la Parole qui convoque, rassemble, unit et met en état de célébrer. Les goupes de partage biblique nous le révèlent magnifiquement aujourd'hui. L'Église n'est jamais achevée, elle est toujours en croissance, en développement et elle doit constamment s'ajuster aux sociétés en changmement. Une des leçons des premières communautés est que de toutes manières, en tous lieux et en toutes circonstances des ministres ou serviteurs de la Parole agissent dans la docilité à l'Esprit Saint. Autrement dit, il faut donner la Parole et lui permettre de faire son oeuvre et de produire des fruits. La Parole agit parfois de façons surprenantes et dérangeantes; souvenons-=nous de Philippe engagé au service des tables et que l'on retrouve à prêcher en Samarie Act. 8. La Parole continue aujourd'hui encore de nous jouer de bons tours dans nos communautés. Elle conduit plus loin et là où nous ne nous y attendions pas.
Cette Parole est écoutée dans la docilité à l'Esprit Saint. Les Actes des Apôtres sont pour ainsi dire l'Évangile de l'Esprir Saint. Il est un acteur primordial dans la vie des communautés chrétiennes. Nous connaisosns les trois pentecôte: celle des juifs 2, 1-13; celle des samaritains 8, 5-26; celle des païens 10, 44-48.
L'Esprit présenté dans les Actes est missionnaire et prophétique. Cette action de l'esprit est de plus en plus nécessaire dans une Église qui parle de "tournant missionnaire". Jean a baptisé dans l'eau, vous serez baptisés dans l'Esprit d'ici peu, Act. 1, 5. Ananie imposa les mains à Saül et des écailles tombèrent de ses yeux, 9, 17. A Éphèse, Paul baptise et impose les mains et les gens reçoivent l'esprit Saint, 19, 5. L'action de l'Esprit est reconnu par ses effets dans la vie des chrétiens.
Le don de l'Esprit n'est pas une récompense pour les apôtres parce qu'ils sont fins, mais Il donne un élan missionnaire. La nature de l'Esprit est de se donner, de se répandre; il rend fécond. Le disciple d'aujourd'hui transformé par l'Esprit Saint est quelqu'un qui donne le goût de vivre autour de lui surtout à ceux qui sont en train de le perdre.
Ô Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvèle la face de la terre.
Assis sirotant mon café, je regarde les personnes en train de nettoyer la pelouse et préparer la terre pour la pousse du gazon et des plants que nous lui confierons. le printemps est le temps du nettoyage et de faire naitre l'espérance des fuits et légumes à l'été.
Serait-ce aussi le printemps dans ma vie? Serait-ce le temps de nettoyer ma cours, mon jardin intérieur de ce qui l'enconmbre pour faire de la place aux nouvelles pousses qui veulent germer et grandir? Serait-ce le temps de me débarrasser des coutumes, des contraintes, des habitudes qui paralysent ma marche intérieure et ma relation au Seigneur? Durant les années ont accumule tellement de petites choses, des petites dévotions, des accoutumances qui gênent et entravent notre vie spirituelle. Nous mettons tellement l'accent sur les pratiques extérieures que parfois l'essentiel disparait sous l'amoncellement des choses à faire et nous oublions de vivre. C'est sans doute le moment de porter attention aux petits bourgeons qui se pointent le nez et de les accompagner vers la maturité. Le printemps est le moment où la vie veut éclater de partout et nous demande de la laisser peter de joie.
Je me suis dit: Ne serait-ce pas aussi le printemps de notre Église? Ne serait-ce pas le temps de nettoyer notre pelouse ecclésiale pour laisser germer et pousser les pettis bourgeons de vie qui se montrent le nez? Il y a des bourgeons d'amour, de charité, d'entraide, d'accueil, de prière qui germent sur le parterre de nos paroisses et rendent la vie belle. Trop souvent nous les ignorons parce qu'ils ne sont pas dans l'église. N'avons-nous pas trop réduit la vie chrétienne à la pratique sacramentelle? Le printemps nous invite à faire du ménage et à conserver l'essentiel. Les chrétiens ne viennent plus à l'église, le printemps nous invite à sortir les rejoindre pour faire Église avec eux là où ils vivent. Prenons le temps de regarder toutes ces personnes qui aident leur voisins, les personnes âgées, les malades, les bénévoles dans les services communautaires; ce sont des pages d'Évangile qui s'écrivent, des bourgeons d'Église qui naissent et grandissent, des signes que l'Esprit Saint est à l'oeuvre dans notre monde. Le printemps nous invite à dépoussiérer notre vision de l'Église, à voir tous ces pasteures et pasteurs à l'oeuvre chez nous et qui font grandir la vie. Nous sommes invités à écouter battre le pouls de Dieu autour de nous. Le printemps est le temps de l'accueil, temps de recevoir la richessedes autres autour de nous.
Le printemps est le temps de la vie qui nait. Profitons ce de temps pour faire renaitre notre foi, notre vie chrétienne, notre vie de témoin du ressuscité. Tout le reste nous sera donné par surcroit.
Hier, je suis entré à l'église à l'heure d'un office, elle était vide. J'y suis retourné aujurd'hui, elle était vide. On avait volé l'Église. Je me suis rappelé les femmes au tombeau le matin de Pâque, on avait volé le Seigneur. Mais ce vide annonçait la résurrection.
L'Église est en sortie avant l'appel du Pape François. Elle est sur le trottoir, les magasins, au hokey, dans les maisons. l'Église comme le Christ au matin de Pâque est en train de ressusciter. Non pas revivre, mais ressuciter.
L'Église est sortie de nos structures, nos théories et attend que nous-hommes et femmes d'Église- allions faire Église avec eux. Nous voulons les faire revenir dans notre Église, il n'y reviendrons pas. C'est à nous que Jésus dit d'aller les écouter et faire Église avec eux. Si nous restons dans nos églises et nos structures, nous allons rater la résurrection qui se fera sans nous.
Prenons le temps de regarder la vie autour de nous pour y déceler les pousses de résurrection, les pousses d'Évangile pour les accompagner. Cette Église ne veut plus être dirigée, mais accompagnée. Soyons éveillés à ces pousses de résurrection.
Diamnche 6 mai, au centre du terrain de jeu, un groupe d'enfants et leurs parents accompagnés des catéchètes prennent la route du "Petit bois" pour un pèlerinage extérieur et intérieur. Le vent froid calma les ardeurs du soleil et permit à tous de faire la randonnée sans trop transpirer. Ce pèlerinage voulait faire porter l'attention sur les cinq sens: L'ouie, l'odorat, la vue, le toucher, le goût.
Regarder la forêt et prendre conscience que la beauté de la forêt vient de la diversité des arbres. Les différentes variétés d'arbres ondoyant les uns à côtés des autres plait à l'oeil. Développer son regard pour en voir toute la beauté; développer son oreille pour écouter le silence de la forêt. Tous ces arbres grandissent et vivent ensemble dans l'harmonie. Il en est de même de la nature humaine. Tous les êtres humains sont différents et forment la beauté de l'humanité. Comme les arbres, nous devons apprendre à nous respecter dans nos différences. Quand j'ai de la difficulté à accepter un autre dans ses différences, je pense à la forêt.
La rivière coule allègrement parce qu'elle est alimentée par une source. Coupée de la source, il n'y a plus de rivière. La rivière coule, remplie sa mission et descend toujours vers un cours d'eau plus grand et plus profond. À certains temps de l'année, la rivière sort de son lit et fait des dégats sur son passage. Elle est fâchée. Elle est notre image et nous donne une leçon. Ma vie est alimentée par une source divine qui m'habite. Si je me coupe de ma source, je risque de m'assécher. Dans des moments difficiles où j'ai le goût de tout lâcher, je pense à la rivière. Je pense à cette source en moi qui alimente ma vie; cette vie divine qui m'habite et me donne la force de continuer. Et parfois quand le courant est trop fort et que je sors de mes gonds, je pense à la rivière qui fait des dégats et je risque de faire la même chose avec mes relations. Alors je me calme et adoucit ma réaction.
La rivière m'a appris que le statu quo n'est jamais efficace. Elle coule toujours vers un cours d'eau plus profond. Ma vie doit aussi être en perpétuel évolution. Si j'arrête de grandir, de me développer physiquement, intellectuellement et spirituellement, je stagne et deviens une mare stagnante qui ne produit plus rien. La nature est un merveilleuse école de vie. À l'école nous apprenons des choses, l'école nous apprend des choses. La nature est l'école du coeur, elle nous fait vivre des choses. La nature nous renvoie à nos racines profondes. C'est un lieu de rencontre, de communion et d'adoration de notre Dieu, cette force divine qui nous anime.
Ce pèlerinage se termina par un pique-nique familial, moment de partage, de fraternité et de communion. Ceci m'apparait une démarche première pour un tournant missionnaire, c'est un beau moment d'évangélisation.