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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

samedi, 21 septembre 2019 14:37

Un mot.

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Il y a un mot qui me turlupine chaque fois que je l'entends: nous l'utilisons en parlant des soins de santé qui dérapent souvent, en parlant de l'Éducation avec le manque de professeurs et les relations difficiles, de la politique qui nous enlève le goût de s'y mêler, de l'économie qui nous appauvrit constamment, et même de l'Église qui n'y a pas échappé. Quel ce mot mystère? Ce mot est SYSTÈME.  Le petit Robert le définit: "Ensemble conçu par l'esprit (à titre d'hypothèse, de croyance) d'objet de pensée unis pas une loi." Le Père Arnod nous disait: "Un système change presque jamais, il défend un pouvoir, des lois, des coutumes souvent au détriment des personnes qu'il veut servir". Nous avons tout érigé en système et nous nous plaignons des résultats. Nous descendons sur le terrain dans une campagne électorale pour retourner dans la sphère éthérée le lendemain de l'élection.

Nos communautés chrétiennes devraient être des prophètes pour montrer au monde qu'il y a une autre voie: celle de la communion, de la communauté, du respect des personnes, du service, de la coresponsabilité, de la vie. Nous cherchons la voie de l'évangélisation, nous cherchons la route missionnaire mais il nous est difficle de quitter le chantier du système qui est plus sécuritaire. Le monde nous invite à être des contestataires. Contestataire vient de -cum et testis- être témoin avec. Contester c'est être témoin de valeurs de la vie dans un monde qui les oublie. Le Père Voillaume, un grand spirituel, nous disait qu'un chrétien est un contestataire. Être contestataire est différent d'être "chiâleux". Le contestataire fait avancer les choses au nom des valeurs de la vie et de l'Évangile. C'est l'invitation de Jésus à Mathieu: Suis-moi. Suis-moi si tu en as le courage.

vendredi, 20 septembre 2019 14:00

Le sel.

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En prenant mon petit déjeuner, ce matin, j'ai salé mes oeufs pour que le sel leur donne du goût. Et la salière m'a parlé. Ma propriété à moi, c'est de donner du goût aux aliments, de faire ressortir la saveur de chaque aliment. Tu vois, je suis là sur la table, disponible prêt à servir. Je ne me pose pas de quesitons comment je vais faire pour saler tes oeufs, je sais qu'en me plaçant dessus je vais leur donner du goût, c'est ma mission. Je sais que si je ne donne pas de goût aux aliments, je ne suis plus du sel. Jésus te dis dans l'Évangile: tu es le sel de la terre." Ta mission est de donner du goût et de la saveur à la vie. Ta mission est de faire ressortir la saveur, les charismes, les dons, les forces déposés en toi et dans les autres pour bâtir le royaume du Père. Si tu ne sais plus comment faire ou quoi faire, c'est peut être que tu n'es pas encore du sel. Alors ta première démarche serait sans doute de saler ta vie à l'Évangile avant de vouloir saler la vie autour de toi. Q'en penses-tu? Je suis resté sans parole.

 

mercredi, 18 septembre 2019 14:22

La maison de Dieu.

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Saint Paul écrit à son ami Thimothée: "Je veux que tu saches comment il faut se comporter dans la maison de Dieu,c'est-à-dire la communauté, l'Église du Dieu vivant."  Voila question qui me trotte dans la tête ce matin. Comment je me comporte et me suis comporté dans la maison de Dieu? En méditant, je réalise que c'est souvent le message que nos évêques nous ont donné et m'ont donné lors de mes changements de communautés. Ça m'apparait aujourd'hui le seul message important pour ma présence en Église. J'aime m'agenouiller devant le tabernacle pour adorer, mais est-ce que j'aime autant m'agenouiller devant les tabernacles vivants, souffrants, pauvres dans la maison de Dieu? D'abord comme baptisé est-ce que je suis conscient que la maison de Dieu, c'est moi, mon voisin, l'agente de pastorale tout comme mon curé ou mon évêque? Suis-je conscient aussi comme prêtre que la maison de Dieu est la famille qui ne vient pas à la messe, le bénévole qui s'implique dans la communauté aussi bien que le vieillard qui est à l'église le dimanche? Paul, ce matin, a réveillé en moi une foule de questions que j'ai éclairées avec l'Évangile où Jésus est sur la route et refuse d'être déclaré roi. "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites." 

 

dimanche, 15 septembre 2019 13:58

S'amuser à vieillir.

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J'ai écrit et je le répète souvent que je suis un retraité qui s'amuse à vieillir. Je partage quelques idées qui me suivent dans cette façon de voir. S'amuser à vieillir pour moi, c'est:

C'est passer de l'extérieur à l'intérieur, c'est essayé de naitre à "la hauteur du soi divin qui m'habite." Tu es mon enfant en qui j'ai déposé tout mon amour." Mc 1, 11.

C'est découvrir doucement la richesse de bonté, d'accueil, déposée en nous et que les années de travail nous ont fait négliger.

C'est découvrir que nous avons du temps pour semer de la joie, de l'amour et de la tendresse autour de nous.

C'est découvrir que la vie est d'abord une façon d'être et de donner. Ce qu'il y a de plus important n'est pas ce que nous faisons mais ce que nous sommes. Et cela, la vie me l'a appris. Quand je quittais une paroisse, j'étais toujours heureux de ce que j'avais réalisé. Quand je retournais par la suite en visite, les gens ne me parlaient jamais de ce que j'avais fait mais de ce que j'avais été au milieu d'eux. J'ai eu ma leçon que je savoure aujourd'hui.

C'est découvrir la joie et le bonheur à semer du bonheur. Un jour, quelqu'un me téléphone pour me dire qu'une dame est arrivée dans le loyer voisin et qu'elle est très pauvre. Alors je vais la visiter. Il n'y avait ni table, ni chaise, les enfants étaient assis par terre et couchaient sur des couvertes sur le plancher. Le frigidaire était vide. Je suis allé leur faire une épicerie; je n'oublierai jamais le regard des enfants quand ils ont vu sortir les fruits et les bonbons de la boite d'épicerie, je n'oublerai jamais la larme qui a coulé sur la joue de la maman. "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites."

C'est aussi  écouter la musique de mon être et celle des autres et savourez minute par minute, morceaux par morceaux la vie qui passe.

C'est cueillir ces joies de vivre et garder bien vivant un morceau de jeunesse dans le coin de notre coeur.  

vendredi, 13 septembre 2019 14:40

L'Église est sortie.

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Je me suis amusé ce matin à traduire l'Église est sortie. Ce n'est pas gentil sans doute. Il me semble que chez nous l'Église est sortie et nous devons la rejoindre. Nos Évêques du Québec on rédigé un beau texte sur la question et propose une démarche dans les diocèses. On nous propose d'étudier la dimension sociale de la pastorale en Église, ou la doctrine sociale de l'Église. Sur le terrain nous parlons  souvent de la pastorale auprès des pauvres, des exclus de nos paroisses, des personnes intimidées, des endeuillées surtout après des tragédies comme celles que nous avons connues à Ste-Anne dernièrement, des femmes victimes de violence et aussi de la pauvreté spirituelle. Notre grosse question est de savoir comment être présents comme chrétiens à ces personnes et leur apporter la force de l'Évangile. Beaucoup d'organismes répondent à ces besoins dééjà, il existe encore des besoins qui n'ont pas de réponse, il y a cependant une pauvreté spirituelle qui existe toujours. Quand nous arrivons comme prêtre ou religieuse, les gens se mettent souvent sur la défensive. Ils ont peur  d'être récupérer. La grosse question est de faire découvrir la force de l'Esprit qui anime ces services et de faire naître ceux dont nous avons besoin. Nous vivons dans une Église cassée en deux, d'une part des chrétiens sur le terrain vivent comme Église au quotidien selon la richesse de leur vie spirituelle, et d'autre part, une Église  plus institutionnelle absente de ce quotidien du terrain. Comment refaire le pont entre ces deux formes d'Église? Laissons-nous baigner par la passion de Jésus pour les pauvres et les exclus du royaume pour devenir à notre tour passionner pour l'Église du terrain.

Il me semble à partir de mon expérience qu'il nous faudra créer un mouvement ascendant: partir de la vie, de l'Évangile pour laisser travailler l'Esprit du Seigneur. Je me suis permis d'écouter Mgr Ross au début de notre Église diocésaine. Il a vu la pauvreté matériel des gens exploités par les commpagnie et il a développé la force du mouvement coopératif; il a vu la pauvreté intellectuel des gens et il a bâti le séminaire et les écoles normales avant la cathédrale; il a vu le problème des soins de santé et il a instauré les hopitaux, il a vu le manque de prêtres et à instaurer une démarche pour les vocations. Il est parti du besoin  pour créer des services à l'intérieur desquels il a déposé la force de son amour et de sa foi. Ce pionnier devrait inspirer notre démarche d'aujourd'hui. À partir des besoins actuels des chrétiens de chez nous, développer dans les communautés la responsabilité de prendre soin des chrétiens et chrétiennes plus fragiles.  l'enseignement de l'Église éclairé par l'Évangile apporte l'essentiel  qui oriente notre action ecclésiale.

Le Pape François écrit dans la Joie de l'Évangile: "découvrir comment le Père qui est bon veut écouter le cri des pauvres." no187. Il s'agit nous dit aussi le Pape de créer une "nouvelle mentalité qui pense en terme de communauté et de priorité de la vie."  Il serait sans doute intéressant d'être plus proche de l'Évangile afin d'éviter de courir en vain, nous dit encore le Pape. Ne serait-il pas essentiel de s'asseoir près des gens de chez nous pour les écouter, écouter leur cri. Le Pape nous dit qu'il faut créer une nouvelle mentalité alors ma question: Est-ce que je suis prêt, moi, à me laisser évangéliser pour devenir évangélisateur?  

 

 

mardi, 10 septembre 2019 17:04

Mourir, c'est naître à soi.

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Le Père Boulad écrit: "Face à la mort d'un être cher, nous sommes face à deux attitudes contradictioires: Une évidence, c'est que l'être aimé est mort. et une certitude, c'est qu'il n'est pas vraiment mort, il ne peut mourir. L'évidence est au niveau des sens, la certitude est au niveau du coeur." Il me semble que c'est cela que nous vivons en Église actuellement. J'entends souvent que l'Église doit morir pour renaitre autrement. Je crois que nous sommes devant une évidence: la structure ecclésiale connue se meurt. Elle donne des signes d'un état un peu comatique. Cependant au niveau du coeur et de la foi, je sais que l'Église du Christ ne peut mourir. Si je regarde autour de moi, elle me donne des signes de cette renaissance. Ça c'est ma certitude de foi.

Un évêque français disait que l'Esprit était en train de nous appauvrir pour que nous retrouvions l'essentiel. Mourir, c'est laisser éclater l'essentiel de notre être. Il me semble que l'Église de Jésus Christ a suivit la vie et retrouve l'essentiel de son être. Si nous prenons le temps de regarder et de noter tous les actes de bonté et de charité qui se vivent autour de nous, si nous prenions le temps de noter tous les mouvements qui naissent pour venir au secours des personnes en difficulté à tous les niveaux, c'est l'être profond de l'Église qui se manifeste, c'est l'Évangile qui s'écrie au quotidien. J'oserais affirmer avec crainte que l'Église à quitté l'église pour suivre la vie. L'Église ne peut mourir, elle prend forme autrement. Son avenir n'est pas demain, mais vécu aujourd'hui. Et cette Église au quotidien je la présente avec les mots de Zundel: "Je ne suis pas mais je veux être." C'est ma foi. Une Église qui veut éclore au coeur de la vie. Alors mettons l'accent sur cette Église en gestation au ventre du monde et soyons moins négatif.

 

lundi, 09 septembre 2019 14:56

"Les jarrais dont du"

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Nous avons beaucoup depuis des siècles les "jarrais dont du". Ce matin, les nouvelles nous parlaient du jeune Bissonette qui a fait une tragédie à la Mosquée de Québec. Ce jeune avant d'être un criminel est une victime, victime des "jarrais dont du." Je parlais dernièrement de la nécessité ou de l'urgence d'apprendre à lire. Nous travaillons sur les conséquences et oublions trop souvent les causes. La violence gronde un peu partout, les gens se soulèvent et en voulant freiner les conséquences nous augmentons la colère sourde qui éclate. "Jarrais dont du" comprendre ce que le jeune voulait nous dire, "Jarrais dont du" être plus attentif à ce qu'il vivait ... Autrefois on disait; L'enfer est pavé de jarrais dont du.

Ce matin dans l'Évangile de Luc, Jésus guérit un malade le jour du sabbat. Les bons messieurs gardiens du sacré le surveille pour le condamner. On regarde le geste en fonction de la loi. Ce qui est important, c'est le respect de la loi et non la personne. Après 2 millénaires est-ce que cela a bien changé? Nous avons besoin de lois et de directives dans une vie en société, mais les lois sont au service de la vie et des personnes et non au dessus. La personne est souvent blessée, ce qui la fait mal agir. C'est là pour moi que je place l'importance du sacrement du pardon dans une rencontre individuelle. Une rencontre qui permet de dépasser les conséquences pour guérir la cause. Derrière un acte mauvais, il y a une personne blessée souvent qui lance un S.O.S. D'ou pour nous la nécessité d'apprendre à écouter et à lire. Ne jugeons pas , mais écoutons et aimons pour comprendre  et aider. Ne devenons pas des "jarrais dont du." Bonne journée. 

 

dimanche, 08 septembre 2019 13:28

Ne nous laissons pas piéger.

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Le Pape François nous dit ce matin: "Ne vous laissez pas piéger par les besoins ou par l'argent."  Il est trop tard, Très Saint Père, nous le sommes déjà. Actuellement nous vivons une course effrénée à l'argent pour payer nos factures et chauffer nos églises. Les bulletins paroissiaux sont devenus des feuillets publicitaires pour les commerces. J'entends encore résonner à mes oreilles les sorties de Mgr Ouellet contre les photos des églises et les annonces de bingos, alors que la parole de Dieu était un enfant pauvre. Un théologien affirmait que les changements dans notre Église viendront d'en bas, du peuple et non d'en haut. Il disait: le Pape réussira la purificarion de l'Église si nous sur le terrain nous mettons les premiers avec lui la main à la pâte. Je voudrais juste un petit peu et timidement parodier l'Évangile d'aujourd'hui: Si quelqu'un veut venir à ma suite et préfère ses structures, ses lois, ses traditions, ne peut pas être mon disicple. Je laisse à chacun de continuer la réflexion comme je fais la mienne. bonne journée.

 

vendredi, 06 septembre 2019 17:30

Un Iceberg?

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Quand j'étais étudiant, chaque été durant les vacances, je travaillais dans un hopital au soin des malades. Je n'étais jamais entré dans un hopital avant ce premeir jour de travail. Donc je ne connaissais rien du travail. J'ai appris sur le tas. Après neuf étés passés dans ce travail, je le faisais avec facilité. Quand il m'arrivait des cas nouveaux, je ne savais plus comment faire. Quelqu'un devait m'expliquer. Comme je n'avais pas d'étude, je ne savais pas pourquoi je le faisais, mais seulement comment le faire et les nouveaux cas me déstabilisaient. 

Ce matin en sirotant mon café, cette expérience m'est revenue en tête et je me suis dit que c'était mon expérience comme chrétien. J'ai appris à dire des prières, à aller à la messe, à faire des chemins de croix mais je n'ai jamais appris pourquoi. Une bonne grand-mère me disait dernièrement que ses deux enfants n'avaient pas fait baptiser leurs enfants. Alors je lui dit d'expliquer à ses enfants pourquoi il est important de baptiser les enfants. Elle réppond simplement qu'un enfant on le bpatise dès sa naissance. Mais pourquoi on le baptise? J'ai senti son incapacité de bien saisir le pourquoi. Je me suis revu dans mon expérience à l'hopital. C'est la situation de bien des parents qui conduisent leurs enfants à la célébration des sacrements parce qu'ils sont nécessaires pour des actions futures comme être parrains ou marraines, se marier ....

Le Père Henri Boulad, (Mourir c'est naitre. P. 20) compare l'être humain à un iceberg. Cette montagne de glace cache une partie très importante de son être dans la mer. Nous ne voyons qu'un petite partie de l'iceberg, l'essentiel est en dessous. Il en est ainsi de l'être humain. Ce que nous voyons de moi est une infime partie de ce que je suis. Il nous faut dépasser cette infime partie de nous-même pour découvrir l'essentiel qui motive tout notre agir. Quand j'ai quitté mon travail à l'hopital, jai oublié une bonne partie de ce que je faisais et je suis devant un vide en dedans de moi.  C'est ce qui est arrivé dans la vie chrétienne. Nous avons appris des réponses de catéchisme par coeur, des formules prières bonnes en soi, des façons de pratiquer la religion, mais lorsque que nous avons quitté ces pratiques, nous sommes devant un vide comme la grand-mère qui ne peut expliquer pourqui baptiser les enfants.  Évangéliser, c'est aller découvrir cette partie de l'iceberg en nous. Nous ne devons pas avoir peur de l'eau pour aller visiter la pointe cachée de notre iceberg intérieur. Voila où j'en suis à l'aube de mes 90ans..

 

lundi, 02 septembre 2019 13:49

Entrons au Cénacle.

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Ce soir-là, Jésus entre au Cénacle avec ses disciples. Il les réunit autour d'une table dans un moment de communion, un repas. Un repas qui veut signifier le retour des juifs de la captivité en Égypte. Un  repas de communion et signe de libération. Jésus, ce soir-là, sait que son séjour sur terre est fini; demain, les gens qui l'ont acclamer hier, le livreront au pouvoir public pour le condamner à mort. Sa mission n'est pas terminée. Il passsera le flambeau à ceux qu'Il a préparés depuis trois ans. Alors il prend du pain, nourriture du nomade, symbole de son humanité et de la nôtre, Il le donne aux siens en leur disant: Voici, ceci est mon crps, ceci est moi, ce que  j'ai été avec vous, ce que j'ai fait pour vous , ce que je vous ai enseigné, ma passion pour la justice, le pardon, l'amour, le respect des pauvres, des petits, des enfants, des mal aimés; je vous la donne, nourrissez-vous de cette mission vécue au milieu de vous et rendez-la présente et agissante dans le monde. Il prit une coupe de vin, symbole de la vie et de la tendresse de Dieu pour l'humanité, Il la donna aux siens en leur disant de s'abreuver à cette vie et tendresse de Dieu pour la rendre présente au monde. "Faites ceci en mémoire de moi." Jésus vient de donner sa mission et la nourriture du nomade pour réaliser cette mission. Je serai avec vous comme un bon pain, une bonne nourriture, une force pour soutenir votre pas sur la route de la mission. Jésus pose ce geste autour d'une table dans un moment de communion.

Peu de temps par la suite, les disciples ont célébré dans l'action de grâce leur  travail missionnaire et la joie de se retrouver ensemble. Rapidement, ils sont passés de la "table de communion" à "l'autel du sacrifice" comme Moïse et Abraham dans l'Ancien Testament. La célébration d'action de grâxce est vite devenue un rite sacrificiel. Nous avons perdu la mission de Jésus Christ. Nous étions passés du coeur à la tête. La table de communion est devenue l'autel du sacrifice. La salle de rassemblement et de communion est devenue un genre de  salle de spectacle ou on entre en silence et le seul signe de communion est la réception d'une hostie. Le peuple s'est désintéressé et a quitté.

À mon avis aujourd'hui, nous devons retrouver la salle de communion où nous fêtons la mission vécue. Nous devons descendre au niveau du coeur; nous devons faire naitre le désir de célébrer. Nous devons entrer au Cénacle pour vivre le moment intense de communion où le Christ donne sa mission aux siens. Je crois fermement que les explications, les catéchèses, les sessions de formation sont insuffisantes, si nous voulons retrouver la dynamique de la mission du Christ, nous devons faire naitre le désir, si nous voulons changer les choses, nous devons faire naitre le désir. Si nous voulons changer des habitudes, nous devons faire naitre un désir contraire plus fort qui modifera notre façon de vivre ou de faire. Il nous faut, il me semble, des disciples qui se mettent à l'école de Jésus, nous avons besoin de témoins qui laissent passer le Christ, nous avons besoin de pasteurs qui rassemblent dans l'amour et font naitre le désir, le goût du  divin qui nous habite.  Nous avons besoin de femmes et d'hommes passionnés du Christ qui laissent passer cette passion autour d'eux dans la liberté et le respect des uns et des autres. Il nous faut, il me semble, retrouver la TABLE DE COMMUNION DU CÉNACLE.

Voila où ma méditation, ce matin, m'a conduit.  Je la partage humblement avec vous.

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