Nous parlons souvent aujourd'hui de l'Église en sortie et c'est devenu presque un lieu commun. Nous pensons alors à une Église qui sort des murs, des structures, des rites pour aller vers les périphéries. Ne faudraitil pas penser davantage d'une Église de l'extérieur vers l'intérieur. Une Église qui sort de ses pratiques, ses enseignements, ses rites pour aller à l'intérieur des personnes faire une expérience du ressuscité. Nous avons appris des réponses de catéchisme par coeur, nous avons pratiqué une religion, mais où avons-nous mis Jésus Christ? C'est beau de parler d'une Église en sortie, mais encore faut-il savoir d'où l'on sort et où on veut aller. Voila sur quoi je vais dormir ce soir.
"Me voici devant Toi comme une terre assoiffée." Ps 142, 6. L'été qui se termine fut pour nous en Gaspésie un temps pauvre en pluie. Nos pelouses ont jaunies, les plantes sont affaiblies et les récoltes sont diminuées. La terre est une terre assoiffée. De quoi, moi, suis-je assoiffé? De quoi ou de Qui le monde est-il assoiffé? Voila la question qui me turlupine ce matin.
On nous disait ce matin que dans un pays dont j'ai perdu le nom, un million d'enfants allaient mourir de faim durant la prochaine année. Pendant ce temps quelques personnes entassent des milions dans des paradis fiscaux et personne n'osent élever la voix, surtout pas nos braves politiciens. De quoi sommes-nous assoiffés? Des personnes âgées manquent de soins nécessaires et d'autres sont victimes de maltraitance, et nous en bons chrétiens on se contente de "chiâler" parce que les gens ne viennent plus à la messe. De quoi sommes-nous assoiffés?
Inutile d'allonger la liste, nous comprenons bien que trop souvent nous sommes décrochés de la réalité du monde qui nous entoure. De quoi sommes-nous assoiffés? Je recevais un téléphone de quelqu'un qui travaille auprès des jeunes, bâti des projets avec eux et pour eux. Il me parlait plein d'enthousiasme de la réponse des jeunes. Il répondait à une soif et me disait en même temps de quoi il était assoiffé. Le cri de Jésus sur la croix: J'AI SOIF, retentit à nos oreilles et nous demande: Toi, de quoi as-tu soif?
Paul tombe de son cheval. Cela signifie que Paul est tombé de sa vision de pouvoir à un état de simplicité et de vulnérabilité.Le texte biblique ne parle pas de cheval, mais nous savons que les soldats romains allaient à cheval alors que les paysans montaient à dos d'âne. Nous pouvons donc imaginer facilement que Paul est tombé de son cheval. De toute façon, c'est le message qui importe.
Comme Paul, nous sommes parfois renversés de notre cheval, nos sécurités, nos idées toutes faites, nos convictions, nos pratiques religieuses pour prendre à pied le chemin de l'humilité, de l'accueil, du pardon. Paul était un ardent défenseur de Dieu et du système religieux en place. Il a fait l'expérienc du Christ et à travers lui, il a découvert une autre visage de Dieu.
Nous sommmes souvent comme Paul avant sa conversion. Nous connaissons un peu Dieu et nous avons à faire l'expérience du Christ ressuscité. Nous devons passé d'une connaissance entre les deux oreilles à une expérience au niveau du coeur. C'est aussi la conversion qui nous est demandé face aux changements dans la société. Nous les plus âgés,sommes devant une Église nouvelle qui ne ressemble plus à celle que nous avons connue. Nous avons parfois l'impression de tomber de notre cheval pour rejoindre et comprendre cette nouvelle mentalité. Nous sommes devenus étrangers dans notre propre milieu de vie.
N'hésitons pas, changeons de monture, ouvrons nos oreilles pour écouter ce que le monde a à nous dire et la vie nous sourira.
"Dis-moi, et j'oublierai; montre-moi, et je me souviendrai; implique-moi, et je comprendrai." Les sentences et adages et morales chinoises.
Ne serait-ce pas une belle orientation pour notre démarche d'évangélisation en Église?
Le temps de la retraite est un temps bénéfique pour découvrir la prière au coeur de nos vies. Le petit catéchisme définissait la prière:"La prière est une élévation de notre esprit et de notre coeur vers Dieu, soit pour l'adorer, le remercier de ses bienfaits, implorer son pardon, soit pour lui demander les grâces dont nous savons besoin pour l'âme et pour le corps." no 325. Définition savante et vague que j'ai oubliée.
La prière est une mervelleuse aventure avec quelqu'un qui m'habite et marche avec moi. Elle est le fruit d'une expérience intérieure qui me met en communion avec Jésus Christ, avec le divin en moi. elle est un état de silence, de contemplation qui fait vivre. Ma vie, mon travail, mon sommeil, tout cela est ma prière.
Nous avons appris des mots, des formules souvent nécessaires comme point de départ pour la prière mais que nus avons oubliés. Des personnes âgées qui ne peuvent plus lire se désolent de ne plus prier. Près d'elles reposent des piles de formules de prières et elles ne peuvent plus les lire et donc prier. Une vieille dame malade me disait ce matin: "Tous les jours je parle avec lui comme je le fais avec vous." Alors que je lui dis, vous priez beaucoup et bien. La prière est cette rencontre coeur à coeur avec le Seigneur. Quand je visite mes parents, je n'y vais pas avec des formules toutes faites apprises par coeur. Je n'y vais pas avec ma tête, mais avec mon coeur.
Nous avons trop l'habitude de voir Dieu en dehors de nous. S. Augustin disait:"Je te cherchais hors de moi mais tu étais au centre de moi-même." Le temps de la retraite est un temps merveilleux pour découvrir la prière au fond du coeur. C'est un temps où nous avons du temps. Moment possible pour devenir des contemplatifs de la Parole de Dieu en nous et pour entrer en dialogue avec l'hôte divin en nous. Contemplatifs du monde pou ren comprendre les blessures et les grandeurs.
Cet état de prière nous ouvre sur les autres, elle n'est pas repli sur nous-mêmes. Elle devient action de grâce pour les merveilles du quotidien. Elle devient action de grâce pour les beautés du monde et des autres, elle devienr louange pour le soleil, la lumière, la parole, etc ... La prière est communion profonde avec un Grand Amour qui nous habite.
Nous parlons aujourd'hui de petites communautés de partage ou de familes spirituelles et nous pensons que l'avenir de l'Église et des communautés religieuses passera par ces petites communautés. C'est une piste de réfelxion très importante, mais ces communautés devront avoir aussi des critères ou points de repère pour ne pas revneir à l'ancienne. J'en pointe quelque-uns.
Considérer la vie de disciole d'abord comme un compagnonnage avec Jésus. Le Pape François disait à Assise en 2013: être disciple, c'est une relation vitale avec la personne de Jésus Christ, c'est se revêtir de Lui.
Établir un rapprot avec la vie du témoin. Les témoins sont des figures qui invitent à avancer dans leur sillage non par mimétisme mais comme une source d'inspiration.
Prévoir une constitution souple et vivante de ces petites communautés à taille humaine. Elles veulent donner chair à la société dans des projets diversifiés propres aux charismes de chaque commuauté.
Le point fort est la missison. Trouver le moyen de donner à d'autres le goût et le parfum d'être témoins.
Accepter la fragilité et la faiblesse. Accepter cela n'est pas un signe de raté dans la marche, mais un geste de croissance qui rend plus fort les liens en communauté.
Tout un projet de vie, mais il est permis de rêver.
Le bonheur n'est pas une destination à atteindre: c'est une manière de voyager. Margaret Lee Runbeck.
"Si l'homme était agressif par nature, il serait né avec des griffes et des dents acérées - or, nous avons des ongles et des dents parfaitement inoffensifs. En d'autres termes nous ne sommes pas équipés pour être agressifs. Même notre bouche est très petite. La nature profonde de des êtres humains ne peut donc être que la douceur." Dalaï Lama.
"En moins d'un an, le pape François a fait quelque chose de remarquable: il n'a pas changé les mots, mais il a changé la musique." Nancy Gibbs.
"Marche avec Dieu comme avec un ami, il te fera voir le monde à sa façon." Roger Robert.
Plus...
"Notre attitude envers les autres personnes devrait toujours être positive. Nous devrions être intéressés par elles sans même éprouver de la pitié ou de la condescendance. Par-dessus tout, nous devrions les traiter avec le plus grand respect, car elles sont précieuses. Nous devriosn considérer les autres personnes comme sacrées et supérieures à nous." Dalaï Lama.
"Oui, comme l'argile est dans les mais du potier, ainsi êtes-vous dans mes mains maison d'Israël." Jér. 18, 6. Cet exemple du potier qui façonne son oeuvre avec ses mains est utilisé dans la Bible pour signifier l'oeuvre de Dieu. Nous la trouvons au moment de la création où Dieu façonna l'être humain avec de la galise dans ses mains. Nous sommes des êtres façonnés dans les mains de Dieu. Nous sommes des êtres façonnés comme disciples dans les mains du Christ à chaque Eucharistie.
Le pain et le vin de l'Eucharistie symbolisent l'humanité et la vie du christ qui prend notre humanité avec la sienne pour la présenter en action de grâce au Père. À l'Eucharistie, Jésus nous prend dans ses mains pour nous façonner à son image et faire de nous des disciples et des témoins de sa présence de ressuscité. Nous sommes entre les mains du Père et du fils, et animés du souffle de l'Esprit Saint.
Le potier façonne son oeuvre à partir du modèle qu'il a dans la tête. Dieu a façonné l'être humain à partir du modèle qu'il s'imaginait, il voulait un vis-à-vis pour aimer et dialoguer; Jésus nous façonne aussi à partir du modèle de pasteur, de disciple qu'il a en tête. Il nous suffit d'être comme l'argile docile à la main qui nous façonne.
La vie est belle, c'est vrai à cause de l'amour que nous mettons à réaliser les moments qui la composent.
Un jour, il y a longtemps de cela, un bon monsieur s'arrête chez un vendeur d'antiquité et achète un corpus sans croix. Il découvre que le visage du Christ est brisé, il accourt chez un antiquaire pour faire réparer ce visage de Jésus. En route le Christ lui parle. "Tu veux faire réparer un morceu de bronze alors que mon visage est défiguré dans la vie de beaucoup d'enfants mal aimés et mal traités, dans la vie de nombre de femmes abusées et tuées, dans la vie de travailleurs exploités et tu ne fais rien."
En lisant ce récit imaginaire, je pensais à tout l'argent que l'on investit aujourd'hui pour réparer des murs de briques, ou des stateus de plâtre ou de bois, alors que les chrétiens sont à la recherche de spiritualité et des valeurs qui font vivre et nous n'investissons rien pour répondre à ces besoins. Nous n'avons plus d'argent pour nourrir la foi, nous n'en n'avons que pour les murs de pierre.
Nous devons réparer le visage du christ en nous d'abord; je crois que nous sommes des gens de croyances et de dévotions et non des gens de foi et de prière. Ne sommes-nous pas des chrétiens de lampions et de formules de prières? Ce que nos jeunes rejettent. Nous sommes braves de dire au Seigneur: Je t'aime, tu es bon, à l'intérieur de nos églises; mais sur le terrain devant le pauvre qui a faim ou le non croyant qui questionne ma façon d'être chrétien? Devant les femmes qui luttent pour être reconnues? devant les couples de même sexe qui ne veulent souvent qu'on leur fiche la paix?
Jean Vanier disait: "Si tu ne peux pas t'agenouiller devant le blessé de la vie, tu ne paux pas t'agenouiller en vérité devant le grand Blessé." N'avons-nous pas chosifié nos sacrements et spiritualisé notre foi de sorte qu'aujourd'ui nous ressemblons à des "ovnis".
Lundi dernier, je présidais l'Euchariistie pour la neuvaine Sainte Anne, j'étais seul prêtre et des chrétiens et chrétiennes sont venus distribuer la communion avec moi. Hier soir, je présidais encore l'Eucharistie, mais il y avait deux autres prêtres avec moi, alors les gens demandés pour distribuer la communion sont retournés dans leur banc. J'ai regardé ce phénomèmne avec tristesse. Pauvre chrétiens, me suis-je dis, vous n'êtes bon qu'à "boucher un trou" quand il n'y a pas de prêtre. Ensuite on vous dis de vous prendre en main, d'être responsable de la vie paroissiale. Nous avons travaillé pendant des années à changer cette mentalité et ...... Mgr Paul-Émile Charbonneau avait une belle comparaison, Il disait: J'ai donné des conférences sur l'Église toute entière ministérielle, les gens on applaudit, les prêtres on trouvé cela beau, mais rien n'a changé. Comme lorsque quel'on va à un concert de piano, on applaudit l'artiste mais on n'apprend pas à jouer du piano.
C'est un quesonnement que je porte et proclame depuis plus de 40 ans, Mais comme me disait un vieux ici à la résidence où je suis, cela ne dérange rien à ma foi parce que ma foi est dans l'Évangile et dans le christ. Et avec cela LA VIE EST BELLE.