
Jos. Deschênes
Dire ma foi aujourd'hui.
Une question se pose avec acuité aujourd'hui pour nous à savoir comment dire notre foi dans un monde qui semble étranger à ces valeurs. Paul est un modèle à mes yeux sur ce sujet. Élevé dans une forme de religion, fervent adepte et défenseur des valeurs religieuses de son groupe, il fait une rencontre qui le fait changer complètement de discours. Paul nous invite à une méditation profonde si nous voulons retrouver la façon de dire notre foi aujourd'hui.
Il connaissait le Christ de l'extérieur d'une façon superficielle. Il le connaissait du dehors comme beaucoup de chrétiens aujourd'hui n'ont jamais fait une vraie rencontre du Christ ressuscité. Paul est parti du discours de sa culture juive pour écouter, comprendre et adopter le discours chrétien. Nous avons connu le Dieu du catéchisme, le Dieu de la pratique religieuse, Paul nous invite à connaitre le Dieu de l'Évangile. Comme pour Paul, la rencontre profonde du Dieu vivant en nous, nous invite à sortir de notre vocabulaire religieux pour écouter la quête spirituelle des hommes et femmes d'aujourd'hui et avec eux trouver les mots de la foi qui nourrissent et font avancer. La Parole de Dieu nous invite à aller plus loin que les réponses du catéchismes pour approfondir les connaissances de la foi.
Le document des Évêques du Québec de 1999 sur la façon d'annoncer l'Évangile dans la culture actuelle nous indique bien "l'écart qui s'est creuser entre nos pratiques ecclésiales et la culture actuelle." Un des premiers chemins de changement est celui de l'intériorité. C'est le chemin du coeur, celui de l'expérience personnelle de Dieu au creux de nos vies. Les chrétiens ne veulent pas de réponses toutes faites et apprises par coeur. Ils veulent faire leur propre expérience. Ils veulent également avoir leur mot à dire dans les décisions qui les concernent. Un monde nouveau est apparu venant bou.leversé nos petites sécurités pour nous envoyer sur la route de l'aventure, de la découverte et de la nouveauté de l'Évangile. À l'exemple de Paul, nous devons proposer une spiritualité branchée sur le désir et non sur l'obligation ou le devoir. le devoir est imposé du dehors, le désir est intérieur. Et pour proposer ce cheminement, nous devons en être nous-mêmes convaincus.
Inspiré de: La nouvelle évangélisation, Marcel Dumais.
La joie des retrouvailles.
Saint Luc au chapitre 15 de son Évangile, nous transmet la joie des retrouvailles. Le pasteur retrouve sa brebis égarée et fait la fête, la dame retrouve sa pièce de monnaie et fait la fête avec ses voisines. Voila l'image du sacrement du pardon. C'est le sacrement de la joie des retrouvailles. Jésus ne demande pas d'aveu, il demande de fêter ensemble le pardon du Père. Jésus me demande de regarder dans son miroir mes difficultés à vivre pleinement ma vie de fils bien-aimé du Père. Celui-ci vient me rencontrer pour m'aider à guérir mes blessures pour agir selon mon identité de d'enfant de Dieu. Avant d'être un pécheur, je suis un être en croissance donc un être capable de faire des erreurs, de mal agir et qui a besoin de grandir. L'action du Seigneur en moi me permet de guérir le mal pour agir mieux. Il est une force qui m'aide à regarder ma vie avec lucidité et à exposer à l'amour guérisseur de Dieu ce qui me fait mal agir. Nous avons peut être torp oublié cette dimension importante du sacrement. Jésus dira au paralytique: Prends ton grabat et entre chez toi." Tu es guéri. Tu es capable maintenant de prendre ta vie en main et de vivre en adulte. Notre rencontre du Seigneur dans le sacrement devrait devenir un moment de fête et d'action de grâce. Les célébrations comunautaires avec absolution collective pourraient facilement revêtir ce caractère fêtif. Amen.
La Maisonnée.
Dans le dernie rnuméro d e notre bulletin diocésain, un responsable de la pastorale a écrit:
Pour cette année, deux actions sont à privilégier: La première consiste à former des communautés de chrétiens et de chrétiennes, de tous âges et de toute condition, qui se réunissent dans des maisons habituellement une fois par semaine pour vivre, partager et célébrer leur foi. Il ne s'agit pas de méditation intellectuelle, mais de lecture, de méditation et de compréhension de la Parole d eDieu par le vécu personnel, communautaire et social. On appelle ces communautés du nom générique : Maisonnée.
J'ai lu ce texte avec beaucoup d'intérêt et je me suis dit qu'il est lent le changement de mentalité. Nous avons mis l'accent sur les sacrements et négliger la Parole: aujourd'hui le chemin du retour est difficile. Les chrétiens voent souvent ces moments comme des moyens de les récupérer pour la messe et payer la dîme pour chauffer l'église. Dans les années 1970, nous parlions de découvrir la parole de Dieu plantée au coeur de la vie, inscrite au plus porfond de nous-même. Nous avons eu dans nos paroisses des "Petites Maisonnées" depuis 50 ans et nous sommes encore au début d'un "temps nouveau". Dans les Actes des Apôtres on lit souvent: Et la Parole croissait" Cette expression revient souvent comme un refrain. C'est la Parole de Dieu qui invite, rassemble, convertit et met en état de célébrer. Actuellement, j'accompagne un groupe depuis douze ans en plus de la communauté des cursillistes. Ma conviction, il faut préparer des leaders pour animer et accompagner des Maisonnées. L'avenir de la communauté-Église passera par ce chemin. Mais il est essentiel de partir des besoins et des cri des hommes et des femmes d'ici et non de nos perceptions.
Une belle célébration.
Ce matin, les journaux comme la télé nous apportent dans notre salon le visage humain d'une belle célébration en hommage aux victimes du massacre à Québec. Le Maire était là, la députée aussi, Y avait-il des pasteurs des Églises, personne n'en a parlé? J'ose espérer que des évêques et des curés des différentes Églises étsaient présents, nous avons tellement l'habitude de nous retirer dans les sacristies. Hier soir, nous avons vu et nous le verrons encore ce soir, des chrétiens inventer des célébrations humaines et profondément chrétiennes en hommage aux défunts. Les gens viennent de moins en moins à l'église mais vivent des célébrations qui rejoignent le coeur et la vie, et ne serait-ils pas heureux que nous les vivions avec eux? je l'ai déjà écrit et je le redis encore, nos célébrations sont cérébrales et stéréotypées. Nous célébrons une messe dans laquelle nous parlons des morts. C'est toujours le même schéma, la même façon de faire quelque soit la situation. Il me semble que la messe est devenue une espèce de bouche-trou pour tous les événements. Nous aurions besoin d'un temps d'arrêt en vue de faire une profonde réflexion sur nos façons de faire pour placer la liturgie au service de la vie et non l'inverse. Dans ce temps de confinement, nous ne célébrons qu'un moment de la Parole aux funérailles, ne serait-ce pas le temps de créer des célébrations qui rejoignent davangtage les événements dans toute leur densité? Peut être que les chrétiens qui célèbrent dans les salons pourraient devenir des prophètes de la vie célébrée. Je sais que des personnes ne seront pas d'accord avec moi, je veux simplement inviter à une réflexion pour ceux qui le veulent. Bonne journée.
L'appel de l'Amour. Mth25, 1-13.
Mathieu met sous nos yeux la parabole des jeunes filles qui attendent l'époux, les unes ont prévu une réserve d'huile, les autres ont oublié. Alors je commence avec une question: Pourrions-nous nommer le prix nobel de la paix de 2001, le gérant de provigo à Matane en 2004, le président de la Bolivie en 1990? Peu de gens parmi pourrait répondre à ces questions. Cependant si je demande: Nommez un professeur qui vous a marqué dans vos études, un voisin qui vous a aidé dans la malchance, un ami qui vous a soutenu dans l'érpeuve, ce sera chose facile. Voila le message de la parabole d'aujourd'hui à mes yeux.
La vie est un tissu de relations et le temps de confinement actuel nous le fait bien comprendre. La vie n'est pas un tas de connaissance mais un acte du coeur. La popularité est éphémère, les connaissances s'oublient, mais les relations profondes venant du coeur demeurent et résistent au temps et à l'oubli. L'être humain ne peut exister sans relations humaines vraies. Ces relations découlent d'une connaissance réciproque en vérité, à la condition que chacun s'investisse vraiment. Ceci prend du temps. Ces relations d'amiité ou d'amour ne sont pas interchangeables. Je peux partager des connaissances, je ne peux pas donner mon amitié à un autre comme je le ferais pour des connaissance. Ce qui vient du coeur se donne dans une récirpocité. Cette relation esr personnelle, elle se vit entre deux ou quelques personnes, ce n'est pas un bar ouvert.
C'est le message de la parabole. La relation vécue par les jeunes filles invitées au noce est une relation personnelle. Les unes sont au niveau du coeur, l'important était la présence de l'époux et ont prévu ce dont elles avaient besoin pour être avec l'époux. Les autres étaient plus au niveau de la tête et elles ont oublié l'essentiel. La rencontre avec le Christ est au niveau du coeur. Elle est relation profonde et non seulement rencontre. Il y a différence entre rencontre et relation. Je ne rencontre pas le Christ, je suis en relation avec Lui. Il est présent en moi. Je peux rencontrer quelqu'un sur la rue, je peux aussi entrer en relation avec cette personne. Il en est ainsi dans ma relation avec Jésus Christ.
Si je suis en relation avec Lui, je vais m'assurer d'avoir l'huile dont j'ai besoin pour que cette relation dure et me soit profitable. Je dois m'assurer l'huile de sa parole qui éclaire et nourrit. Cette huile me conduira à une relation de contemplation et de communion où ma vie devient prière. Cette relation de communion m'est personnelle, je ne peux la prêter ou la donner à personne. Cette relation vraie peut aider d'autres à faire l'expérience de leur propre relation personnelle au Christ. Nous avons tous un jour ou l'autre été impressionner par la qualité de relation de quelqu'un avec le Seigneur qui nous a influencés.
La parabole nous invite à ouvrir notre coeur pour laisser le Seigneur y déposer l'huile de son amour, de sa paix, de sa joie. Il veut vivre avec nous une relation et non seulement un rencontre. Pour les personnes qui pourront célébrer l'Eucharistie, souvenons-nous qu'au moment de la consécration, avec le pain, Jésus nous prend dans ses mains pour dire: ceci est mon corps, nous devenons le corps du Christ. À chaque célébration nous devenons de plus en plus Christ. Ouvrons notre coeur aux merveilles que le Seigneur vient vivre avec nous.
Deux saints ...
Eric Vinson et Sophie Viguier-Vinson: Mandela et Gandhi, la sagesse peut-elle changer le monde? Ed. Albin Michel. Les journaliste ont fai tune étude parallèle de ces deux héros de la liberté, ces deux saints selon certains. Gandhi défendi tla liberté des siens avec des moyens pacifiques alors que Mandela fut beaucoup plus combatifs. Ils ont donné leur vie pour la liberté contre le racisme, l'injsutice et l'oppression. La sagesse de ces deux héros a changé leur monde et pourrait changer le monde. bonne lecture.
Garder jalousement.
"La volonté de celui qui m'a envoyé est que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés." jn 6, 37-40. Jésus dira aussi: "Je ne vous appel plus serviteurs mais amis." Il nous apprend à prier Dieu come un Père. Comme chrétiens, nous sommes une famille. Nous nous appartenons les uns les autres. Nous sommes liés les uns les autres par les liens de l'Amour. Comme êtres spirituels façonnés à l'image de Dieu et remplis de son Esprit, nous sommes entre les mains du Seigneur Jésus. Ma prière aujourd'hui est de découvrir en moi cette réalité et d'entrer en communion avec mon Seigneur. En ce temps de confinement, nous avons tous besoin de vivre cette solidarité, cette fraternité que le Seigneur a déposés en nous. Nous avons besoin de nous sentir les uns à côté des autres même à distance. Nous sommes tenus par la main de Jésus Christ. Que notre journée soit un temps de contemplation de cette présence du Christ au coeur de nos vies.
Une invitation.
Heureux es-tu si tu deviens un artisan de paix: Tu seras appelé fils de Dieu. La béatitude de Jésus est une invitation à nous mettre en route pour devenir le plus possible un artisan de paix. La paix, ça commence d'abord au fond de notre coeur; avant d'êttre un geste, c'est d'abord une façon d'être. si nous n'avons pas la paix en nous, il sera très difficile d'être artisan de paix autour de nous. Que mon regard soit un regard qui sème la douceur et la paix; que mon accueil soit uassi un geste qui fait grandir la paix. Ma plus belle prière est de devenir moi-même artisan de paix en moi et autour de moi, c'est ainsi que la paix grandira chez nous. La paix suppose aussi le respect de l'autre dans tout ce qu'il est. Il ne s'agit pas d'être d'accord avec tout ce qu'il fait, mais d'aimer ce qu'il est. Voila mon voeur pour aujourd'hui.
Un difficile réveil.
Évidemment nosu sommes tous atterrés par l'événement survenu à Québec cette nuit. Toute la population de la vile doit être sur le qui-vive. Notre pensée et notre prière aujourd'hui se portent vers ces gens victimes d'un geste aussi cruel. Cependant, je crois que nous sommes parvenus à un point où ce problème dépasse les seules intentions personnelles d'une personne malade. Comme société, nous devons prendre la chose plus au sérieux et tenter à la fois un diagnostique et un remède plus global. Au Québec, je pense que nos sommes trop souvent portés à travail à la pièce. Ça m'apparait vrai dans tous les systèmes que ce soit la santé, la justice, même dans les Églises. Une chose est sure cependant, cette nuit, le Christ était présent à toutes ces victimes, à leur famille pour les soutenir dans l'épreuve. Il s'agit que ces personnes le découvrent. Exprimons aujourd'hui notre solidarité avec eux tous.
J'ai découvert ...
Le temps de pandémie et de confinement m'a fait ressusciter à mon être humain, entendons-nous souvent à la télé. Ce temps m'a fait découvrir l'importance de ma vie de famille, de me donner du temps pour moi, de n'être pas toujours tendu sur le travail, la réussite et l'efficacité. Voila un bon côté de la pandémie. Mais ce temps nous a fait découvrir aussi la faiblesse des systèmes basés sur l'efficacité et le rendement au détriment souvent des personnes: L'augmentation des suicides, des demandes aux banques alimentaires, des itinérants dans les rues de grandes villes. La misère a pris davantage un visage.
Je n'ai pas souvent entendu des chrétiens dire ce que ce temps de pandémie et de privation des rassemblements dominicaux leur avaient fait découvrir au plan chrétien. J'ai entendu critiqué l'ouverture des églises trop tardives ou le petit nombre de participants aux célébrations. Ce temps de pandémie m'a fait découvrir l'importance de ma communion quotidienne à travers ma prière, mes rencontres, le silence de mon appartement. Ce temps m'a fait ressuciter à mon être de chrétien et d'enfant de Dieu. Dans la méditation de l'Évangile, j'ai mieux compris que ma vie était eucharistique comme celle de Jésus. Je voyais une maman déposer sur la table un gros poulet qu'elle avait fait cuire avec amour pour sa famille. Je la voyais dépecer le poulet et en donner à ses enfants comme Jésus l'avait fait le jeudi saint. Elle aurait pu reprendre les paroles de Jésus, vous mangez un peu de moi-même, de mon amour, de ma vie donnée pour vous. Une vie eucharistique à l'image de celle de Jésus est une vie donnée pour le bien des autres. Jésus a posé un geste pour défendre les exclus, les laissés pour compte dans la société, sa vie fut eucharistique et c'est ainsi que le jeudi saint il a dit aux siens "Faites ceci en mémoire de moi." Tout ce que j'ai fait pour vous et avec vous rendez-le présent dans le monde et je serai avec vous comme du bon pain, une bonne nourriture, un force pour le réaliser, pour que vous deveniez à votre tour du bon pain pour les autres. Le temps de confinement nous aura fait ressusciter à notre être de témoin et d'envoyer du Christ. Nous retrouverons le goût de célébrer en communauté toutes ces eucharisties quotidiennes. Bonne méditation.