Spiritualité

Homélies, réflexions et spiritualité

Spiritualité

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

lundi, 26 octobre 2015 17:11

Un visage de Marie

Le mois d'octobre s'achève, mois appelé mois du rosaire et dédié à Marie. Nous ne parlons pas souvent de Marie et il m'apparait que nous avons développé une dévotin à Marie, le culte marial et que souvent le vrai visage de Marie reste dans l'ombre. Je m'nspire d'une réflexion de la  Supérieure Générale des S.P.D.C. pour méditer un aspect du visage de Marie. J'espère que Mère Maria Goretti me pardonnera cette audace.

"Marie est une femme au coeur reconnaissant." Dans L'Évangile souvent Jésus lève les yeux au ciel et loue le Père. a L'exemple de son Fils Marie est femme de reconnaissance et de louange. Son magnificat en est la preuve. Le Magnificat est le chant de reconnaissance de la nouveauté de l'Évangile qui sera annoncé; c'est le chant de louange et de l'audace face au nouveau testament qui s'ouvre devant elle. Ce visage de Marie devrait susciter en nous ce sentiment de louange devant la création, devant l'oeuvre de Dieu en nous, devant la grandeur de l'amour du Seigneur répandu en nos coeurs.

"Marie part en grande hâte vers sa cousine Élisabeth porter la bonne Nouvelle que la promesse du salut est réalisée." Partir en grande hâte, c'est aussi l'invitation du Pape François d'aller vers les autres, d'aller vers les périphéries. Alors que dans l'annonciation à Zacharie, celui-ci est muet, incapable de dire la bonne nouvelle qui le remplit, l'Ancien Testament est incapable de répondre aux besoins des gens; Marie part partager sa joie. Le Nouveau Testament prend la relève et se rend capable de dire la nouveauté du Christ Jésus. C'est dans la joie et l'amour que Marie va visiter Élisabeth. Marie nous invite à également à porter aux autres la Bonne Nouvelle du salut. Nous devons devenir missionnaire.

"Marie est une femme de contemplation." Elle gardait toutes ces choses dans son coeur. Elle ruminait et intégrait à la fois les événements et la Parole révélée. Le Pape François invite à être des contemplatifs du monde et de Dieu. Centempler cette création mise sous nos yeux avc toutes ses richesses et ses beautés. La contempler pour la préserver, en prendre soin. Devenir des contemplatifs à l'exemple de la Vierge Marie, voila une attitude importante à développer.

Marie est aussi la femme forte de l'Évangile. Cette femme qui se situe comme charnière entre les deux testaments, cette femme qui dit oui à une aventure merveilleuse qui va révolutionner le monde. Cette femme de l'audace qui rompt avec une longue tradition et s'inscrit sur une route nouvelle et inconnue qui lui réserve beaucoup de surprises. Nous avons besoin de redécouvrir ce visage de Marie qui dépasse la pure dévotion pour nous inscrire avec elle sur la route nouvelle de l'évangélisation, route de la Parole et de la liberté, route de l'avenir et du souffle de Dieu qui crée l'avenir. Contempler le visage de Marie, c'est redonner du souffle à notre vie ecclésiale.

samedi, 24 octobre 2015 15:59

Bonne Lecture.

Jérôme Martineau: Quand la foi s'interroge, Médiaspaaul, 2015. Un fossé se creuse de plus en plus entre la société et la religion; la parole ecclésiale a de moins en moins d'impact sur le monde d'aujourd'hui. Cependant les gens sont en quête de valeurs et de spiritualité. L'auteur nous propose un chemin d'une "spiritualité pour un temps de crise." Une réflexion avec les personnes de la Trinité, un regard sur l'Eucharistie ou la prière; un arrêt avec l'Église communion et communauté, etc nous fait voir un autre aspect de la vie de foi et oriente notre spiritualité à la lumière de l'Évangile. Cette une lecture rafraichissante et une piste de réflexion riche et libérante. Ces réflexions pourront rejoindre tous ces chrétiens et chrétiennes qui ont laissé un engagement en Église, peut-être découragées, à retrouver un sens stimulant à la vie chrétienne. Ce livre est l'expression de la foi d'un chrétien dans la vie spirituelle et la vie en Église-communion et communauté. Bonne lecture.

jeudi, 22 octobre 2015 17:01

Une question

Je me suis arrêté aujourd'hui avec Moïse dans sa marche au désert vers la terre promise. Il a été envoyé par Dieu pour libérer le peuple juif de la servitude d'Égypte. Le Dieu de Moïse est le Dieu du temps et non du vite fait. Le peuple était pressé d'avoir des résultats et il s'est fabriqué un veau d'or. On voulait un Dieu efficace tout de suite et maintenant.

Nous sommes sortis, il y a quelques années, d'une période de chrétienté au Québec. Ce n'était quand même pas l'esclavage en Égypte. Mais notre société a changé très rapidement. Nous avons voulu peut être comme les Égyptiens avoir des résultats rapides. Nous nous sommes mis à la tâche de bâtir des structures. Nous avons connu les zones pastorales dans les années 1970. Nous y avons cru, j'y ai cru personnellement et nous y avons consacré  du temps et des énergies. Ces zones pastorales sont disparues. Vingt ans plus tard, nous avons connu les secteurs pastoraux. Nous y avons cru aussi. Mais cette structure n'a pas donné les réssultats attendus. Nous sommes devant de grands ensembles où la vie s'écoule doucement et où une présence pastorale vraie devient impossible.

Comme le peuple  sur la route du désert, je me demande si nous n'avons pas voulu des résultats rapides et avons érigé un "veau d'or". Le Dieu qui nous guidait était le Dieu du temps et non du "vite fait." Quelqu'un a dit: "L'impatience, c'est de l'idolatrie."  Nous fabriquons encore des structures, des catéchèses, des célébrations trop souvent vides de sens.

Le peuple qui s'est fabriqué un veau d'or est resté dans la plaine, dans ses courtes vues, ses rêves d'Égypte. Moïse était sur la montagne pour accueillir le plan et l'action de Dieu en faveur du peuple. Il nous faudra peut être aller sur la montagne accompagner Moïse, le temps nécessaire pour écouter et reconnaitre le  plan de Dieu pour l'Église du Québec. Quelqu'un avait dit un jour dans une rencontre de pastorale: "Faudrait sans doute mettre un moratoire sur les sacrements et les structures pour discerner le chemin de Dieu pour notre Église." Évidemment, il fut mal reçu.  Aujourd'hui la question reste entière et l'exemple du peuple au désert vient la renforcer. Traverser un désert, c'est prendre l'habitude de faire des choix en faveur de la vie. C'est là que nous sommes aujourd'hui, quels seront nos choix pour demain?

mardi, 20 octobre 2015 16:09

Un appel renversant.

"Appelez-le." Voila l'appel renversant de Jésus. La foule veut le faire taire et Jésus l'appelle. Prenons conscience cependant que Jésus arrive aux portes de Jérusalem. Plusiers fois il a annoncé aux siens qu'il allait mourir. Ceux-ci n'ont rien compris. Alors Jésus les place devant leur propre réalité. Comme cet homme, ils sont aveugles. Ils sont aveuglés par leur désir de pouvoir; ils suivent Jésus pour la merveilleux. La foule est comme l'aveugle sur la route du Christ.

L'aveugle de l'Évangile, c'est chacun de nous. C'est moi  et chacun, chacune de nous. Ce sont aussi ces hommes et femmes qui ont déserté la pratique de l'Église et qui se retrouve devant un vide à la recherche de spiritualité ou des valeurs fondamentales de la vie. L'aveugle, c'est moi qui ne sait plus comment dire Jésus Christ à l'homme d'aujourd'hui; moi qui ne comprends pas pourquoi les chrétiens n'écoutent plus ma voix, mes coyances.... Nous sommes souvent aveuglés par nos coutumes, nos pratiquent religieuses d'hier, nos enseignements trop loin de la réalité humaine. L'aveugle en moi est celui qui s'entend dire: "Appelez-le." Viens, Jésus t'appelle sur un autre chemin.

La foule veut le faire taire parce qu'il dérange pas ses cris. La foule est au départ un obstacle pour l'aveugle de rejoindre Jésus. Mais sur la parole du Christ, elle devient le tremplin qui lui permet de le voir. La foule vient questionner ma façon d'accueillir l'autre , surtout celui qui vient déranger mes sécurités, mes idées préconsues, ma tranquilité. Est-ce que je suis un obstacle pour atteindre Jésus ou un tremplin pour facicliter son approche?

Alors Jésus dans un geste   merveilleux de bonté dit: "Appelez-le." Ainsi la foule change complètement d'attitude et conduit l'homme à Jésus. Mais geste plein de sens, l'aveugle jette son manteau et cours vers Jésus. Il s'était fait une carapce pour se protéger des quolibets et du rejet de la foule. Il était assis sur le bord de la route, seul. Comme il vient de sentir un coeur capable de l'accueillir et de l'aimer; il n'a plus besoin de cette carapace, il est en confiance. l'aveugle vient me questionner aujourd'hui: Quelle est la carapace, le manteau que je dois laisser tomber pour m'engager sur les pas de Jésus, m'engager dans l'accueil des pauvres, des marginaux des mal gommés de la société? Quel est le prétexte que je me donne pour rester enfermé dans mon petit univers? Nous sommes souvent enfermés dans nos rites, nos dogmes, nos façons de faire et un fossé se creuse constamment entre la religion et la vie. 

Et Jésus pose une question à l'aveugle: "Que veux-tu que je fasse pour toi?" Seigneur fais que je puisse lever ma tête vers toi, vers Dieu; que je retoruve ma dignité, que je retrouve ma place dans la société. Et Jésus dans un geste d'une grande beauté lui dit: "Va, ta foi t'a sauvé." Tu crois assez en l'homme, tu crois assez en Dieu pour être capable maintenant de prendre ta place au soleil. Et il me semble que Jésus aurait le goût de dire aux siens: "Je vous ai donné l'exemple pour que vous fassiez de même." Jn 13, 14. Et l'aveugle part à la suite de Jésus. Il devient disciple. La foule est invitée à passer de "suiveux" à disciple, et moi aussi.

Une rencontre vraie avec le Christ ne laisse pas indifférent. Jésus rencontre les personnes au niveau du coeur, au niveau de la vie et non de la tête et des principes. Nous sommes invités aujourd'hui à prendre la route avec le Christ. La route de l'accueil, de l'amour, la route de la conversion. Seigneur apprends-nous à ne pas être des suiveux, mais des disciples,  à laisser tomber le manteau de nos peurs et de nos sécurités pour rencontrer nos frères et soeurs sur la route de la vie afin que nous marchions ensemble avec toi  dans la confiance et le respect mutuel.

Mc 10, 46-52.

 

dimanche, 18 octobre 2015 17:56

Hôpital de campagne.

Je viens tout juste d'éteindre mon téléviseur à la fin de l'émission Second Regard. Rose Dufour nous a partagé son expérience de travail d'aide auprès des prostituées. J'en suis encore bouleversé. M'est venu à l'idée en l'écoutant cette phrase du Pape François de l'Église-l'hôpital de campagne. L'oeuvre de cette Dame est un hôpital de campagne. En l'écoutant, je pensais à toutes ces maisons à travers le monde qui viennent au secours des femmes victimes de notre société de pouvoir patriarchal.

En même temps, je pensais au synode sur la famille. Quel sera le regard posé sur ces femmes à qui ont enlève leur dignité et leur féminité? Sur le terrain, des personnes luttent à la suite de Jésus Christ pour le respect et la dignité des  personnes, des femmes et des enfants. Sur le terrain, des couples souffrent de solitude, d'injustice, de rejet, vivent des échecs douloureux; des personnes de même sexe ne peuvent vivre leur amour et sont considérés comme des malades. Quel regard les hommes vêtus de pourpre au synode vont-ils porter sur ces victimes d'une société assoiffée de pouvoir et de rendement.

En arrivant à Jérusalem, Jésus guérit un aveugle. Mc 10, 45-52. Les disciples n'ont rien compris de la mission de Jésus et Il le leur fait voir à travers cet aveugle. Et nous? Nous répétons souvent la phrase de Jésus: "Faites ceci en mémoire de moi." Je crois que Mme Rose, comme tant d'autres de sa catégorie, ont compris cette parole de Jésus et elles la vivent.  Des témoignages comme ceux-là nous remuent profondément et nous révèlent la force de l'amour, la force de l'Esprit  à l'oeuvre dans le coeur du monde. Il s'agit d'une pasteure qui prend l'odeur des brebis.

"Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l'Église aujourd'hui c'est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le coeur des fidèles. Je vois l'Église comme un hôpital de campagne après une bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s'il a du cholestérol! Nous devons soigner les blessures." L'Église que j'espère, p. 68. Pape François. C'est ce que Second Regard m'a apporté  ce midi et c'est le souhait que je formule à l'égard du synode. 

dimanche, 18 octobre 2015 15:42

La mort heureuse!

Hans Küng: La mort heureuse. J'ai le droit, le moment venu, de décider quand et comment je vais mourir. Seuil. 2015. Ce théolgien expose son point de vue sur la mort assistée. Ai-je le droit de demander à mourir dans certaines situations? L'auteur fait une approche humaine et évangélique de la maladie et de la mort. Il précise que c'est au nom de sa foi et parce qu'il croit en la vie éternelle qu'il a le droit de demander la mort dans certaines situations de maladie intenables ou sans issue. Hans Küng n'impose rien à personne, il parle de sa propre expérience et de sa propre décision. C'est une parole libre dont il ne faut pas avoir peur même si elle ne rencontre pas nos propres convictions. C'est sain en Église de pouvoir exprimer nos convictions sainement et en toute liberté. Bonne lecture.

samedi, 17 octobre 2015 16:26

Conversion.

Dans le film l'heureux naufrage, un personnage affirme: "Avant j'étais fidèle, maintenant je suis croyant." Il est passé d'une façon d'ête fidèle  d'une Église à la foi.Cette affirmation m'a interrogé longuement. En regardant mon histoire, je me rends compte que moi aussi je fais le cheminement vers la foi.

On m'avait appris à être curé, défenseur d'une saine doctrine, membre d'une Église. Des retraites surtout celles de Jean Vanier, quelques-unes animées par des religieuses, l'école de la vie auprès des chrétiens dans les paroisses, le compagnonnage avec la parole de Dieu m'ont fait cheminer pour devenir un petit peu plus pasteur. Un pasteur qui essaie davantage de "prendre l'odeur des brebis". Comme je rafraichis constamment ma théologie, je me suis intéressé à une autre façon d'être Église. Une  Église "hôpital de campagne."

On m'avait appris à "dire la messe," à respecter des rites, mais la soif de spirituel, les églises qui se vident m'ont propulsé davantage vers la célébration. Nous seront toujours sur une route de conversion. Une route qui nous fait découvrir l'essentiel du message de l'Évangile qui sont en définitive les valeurs profondes de l'être humain. L'Évangile est un appel à passer des croyances à la foi, des prières à la prière. L'Évangile est un appel à mettre l'amour au premier plan dans notre vie. L'Évangile nous fait passer d'un Dieu lointain à un Dieu en nous plein de tendresse et d'amour.

L'Évangile est l'expression des valeurs profondes de l'être humain et ces valeurs sont éternelles. C'est ainsi que l'Évangile est et restera la boussole qui éclaire le vécu des êtres humains, vécu de communion comme l'a voulu la Créateur. 

vendredi, 16 octobre 2015 17:19

Pensées

Une ou deux pensées venues de notre ami Louis-Philippe Poirier décédé le printmeps dernier.

"Méditer, c'est ouvrir un chemin pour se laisser toucher par l'Amour."

"Laisser ce qu'il y a de plus grand en moi prendre le contrôle."

"Ce que nous cherchons, nous le sommes déjà, nous n'avons qu'à le devenir."

jeudi, 15 octobre 2015 20:54

J'ai lu.

Normand Provencher: Il n'est pas trop tard. Novalis 2015. L'auteur accroche sa réflexion sur son livre: "Trop Tard?" et ose une vision de l'Église â partir d'événements actuels et en même temps, il pose des défis de la pastorale actuelle. Certains jalons sont déjà en marche, d'autres sont encore à explorer. Comme nous connaissons un nouveau type de cathliques, l'auteur parle de l'urgence d'un discernement évangélique, il explore la nécessité de revoir notre théologie du sacerdoce et de l'appel d'un sujet qui n'intéresse plus personne. Il nous faut découvrir une pastorale moins cléricale pour en arriver à une prise en charge valable des communautés. Les difficultés financières nous conduisent à découvrir l'importance de petites communautés qui sont la base de l'Église. Cette lecture vient nous conforter dans une vision d'une Église communion dans la ligne de Vatican 11. Bonne lecture 

mercredi, 14 octobre 2015 15:54

En lisant.

Marco Politi: François parmi les loups. L'auteur connait bien le Vatican puisqu'il travaille à la "Republica" depuis une vingtaine d'années. Il fait une histoire de François à partir de son travail comme Évêque et cardinal en Argentine et Pape au Vatican. Nous pouvons sentir sa vision de l'Église et de la pastorale missionnaire. Nous sentons son amour des pauvres et des déshérités de la vie. Cette vision choque et dérange évidemment. Des oppositions se font sentir. Mais l'auteur nous fait voir le courage tenace et la volonté ferme du Pape de renouveler l'Église. Si le peuple applaudit son courage, des tenants du statu quo s'opposent au renouveau. C'est normal dans un système plus que séculaire. C'est une lecture qui questionne, dérange, mais nous fait avancer dans la vision d'une Église plus évangélique. Bonne Lecture.