Spiritualité

Homélies, réflexions et spiritualité

Spiritualité

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

mardi, 24 mars 2020 14:19

Appelés à ressusciter. Jn 11, 1-45.

En ce temps de pandémie, l'Évangile de ce dimanche nous invite à regarder l'avenir avec confiance. Nous sommes invités à ressusciter aujourd'hui dans l'amour. Je voudrais méditer ce texte du retour à la vie de Lazare dans une lecture symbolique et non logique.

"Celui que tu aimes est malade." Ce bon Lazare malade est chacune et chacun de nous.  Et cette phrase à Jésus ne peut mieux se trouver en nous qu'aujourd'hui où beaucoup de ceux que le Seigneur aime sont malades. L'attitude de Jésus est celle du Bon Pasteur qui connait les siens et les aime. Près du tombeau, il frémit de douleur: "Voyez comme il l'aimait" diront les gens autour de lui. La première posture de Jésus devant la souffrance est celle de l'amour et de la compassion. Ce sera l'atittude des parents devant la souffrance de leur enfant. C'est l'attitude que le Seigneur nous invite à avoir pour les autres tout au long de notre vie: Celui que j'aime est malade, prisonnier, mendiant ou rend service autour de lui. 

L'attitude de Jésus envers Lazare est une attitude de libération: "Lazare, viens dehors." Sors de ton tombeau, sors de tout ce qui est ténèbres dans ta vie, viens au grand air de l'amour et de la liberté. Si nous voulons ressusciter avec Lazare, nous devons d'abord sortir de nos tombeaux, laisser éclairer nos ténèbres, sortir de nos enfermements comme nos coutumes, nos façons de faire, nos traditions. Et le temps de pandémie  que nous vivons nous invite  à découvrir une autre d'autres façons de vivre, de communiquer, de communier ensemble. Le moment présent est un temps difficile mais il peut être pour nous un temps pour découvrir nos richesses intérieures, nos capacités d'aimer et d'aider et ainsi de ressusciter en sortant de nos structures et de nos façons habituelles de faire. Nous reviendrons davantage à l'essentiel.  Nous pourrions peut être écouter pour nous cette appel de Jésus: toi, que j'aime, viens dehors. 

Et Jésus aura cette phrase merveilleuse et rafraichissante: "Déliez-le et laissez-le aller." Libérez-le de ses entraves et laissez-le vivre en toute liberté. La présence et l'action de Jésus en nous en est une de liberté. Quelles sont les bandelettes -obligations, coutumes, doctrines, le pouvoir que j'exerce sur les autres. etc-   sur nos yeux qui nous empêchent d'accompagner la vie autour de nous. Quels sont les liens qui empêchent mes mains de servir ou mes pieds d'aller au service des autres. Quels sont le jugements qui m'empêchent de dire comme Jésus: Celui que j'aime est malade ou dans le besoin. Nous sommes invités à ressusciter pour devenir agent de résurrection pour les autres. Attendre après la mort, ce sera peut être un peu tard. Nous avons besoin de puiser abondamment  à la source de l'amour déposé en nous par l'Esprit divin pour le semer autour de nous. Ce matin en me regardant dans mon miroir, j'ai dit: Seigneur, celui que tu aimes commence une belle journée avec toi.

"Viens dehors" nous redit Jésus ce matin. Sors de tes coutumes pour t'ouvrir à la vie autour de toi, cette vie est différente, plus exigeante que de coutume; tu n'as plus la messe tous les jours, ni ta communion sacramentelle mais tu as l'essentiel: ta capacité d'aimer et de donner l'amour et la joie de vivre, ta capacité de vivre l'essentiel de l'Évangile,  de  découvrir que je suis un être de communion, et comme nous dit la fin de l'Évangile: "Beaucoup crurent en lui." Et ce sera un beau moment de grandir ensemble dans la foi et l'amour du ressuscité. 

lundi, 23 mars 2020 11:46

Je vais ...

Ainsi parle le Seigneur: Oui, je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle, on ne se souviendra plus du passé, il ne reviendra plus à l'esprit. Is. 65, 17. Qu'est-ce à dire? Comprenne qui peut. C'est dans la marche avec le peuple à travers le désert que le Seigneur a fait naitre cette terre nouvelle. Nous sommes en marche aussi avec le Seigneur vers une terre nouvelle où il nous conduit. Si nous voulons avancer vers cette nouveauté, il nous faut laisser ce qui nous encombre et empêche d'avancer. Nous devons laisser émerger la vie et l'accompagner. N'avons-nous pas trop développer l'habitude d'organiser la vie et elle nous glisse entre les doigts. L'important n'est pas ce que nous perdons mais ce que nous gagnons. Le passé est une lumière qui éclaire l'avenir. La journée qui commence sera pour nous un temps riche de découverte intérieure qui nous savons écouter. Bonne journée.

lundi, 23 mars 2020 10:59

Un souffle.

Hier soir, à l'émission Tout Le Monde en Parle, un professeur est venu nous faire un brin d'histoire concernant les épidémies vécues dans le passé. Avec beaucoup de verve, il nous parla aussi de la révolution tranquille au Québec qu'il qualifia d'un souffle qui a permis de se doter de services qui répondent aujourd'hui à la pandémie du coronavirus.  Ce souffle au Québec a fait naitre le système de santé, d'éducation, des politiques sociales pour les familles et les plus vulnérables. tout n'est pas parfait, c'est tout à fait normal,   mais le service de santé nous permet aujourd'hui d'être plus fort devant le danger du virus.

Il y aura un après "virus" et la vie sera sans doute un peu différente. Ce que nous vivons aujourd'hui restera comme une lampe aux portes de notre avenir pour éclairer notre agir face au futur tel qu'il se présentera. On dit que le sage tire toujours des leçons de l'adversité. Notre premier ministre avec ses acolytes de la santé font symbole de cette lampe qui invite à la prudence mais aussi à la volonté de rester debout et de ne pas céder à la peur ou au découragement. Nous sortons toujours grandit d'un  combat pour la vie.

En fermant mon téléviseur, je n'ai pu m'empêcher de penser à mon Église. Au moment où le Québec renaissait d'un souffle nouveau, nous commencions en Église à gérer la décroissance. La société du Québec se dirigea  vers la laïcité et nous n'avons pas réussi à trouver la place de la vie chrétienne dans ce nouveau contexte. Le souffle de l'Esprit Saint qui nous animait est demeurer impuissant à faire naitre une nouvelle vision d'Église.  Ce que nous vivons aujourd'hui: la désaffection de la pratique sacramentelle, le  manque d'intérêt à la parole de l'Église, la disparition des vocations religieuses et sacerdotales comme nous l'avons connu, le vide spirituel, etc .. devrait être une lampe aux portes de notre avenir pour éclairer  notre agir face  aux besoins d'aujourd'hui et de demain.     

Nous sommes en quarantaine, un temps propice pour découvrir en nous ce souffle divin qui nous permettra d'être des éveilleurs à la nouveauté de l'Évangile et nous fera prendre la route de la Galilée avec le Christ pour dire au monde: LE ROYAUME DE DIEU EST EN VOUS. 

dimanche, 22 mars 2020 14:17

Je le suis...

Crois-tu au fils de l'homme, dira Jésus à l'aveugle? L'homme répond: Je ne le connais pas. Alors Jésus lui dit: Je le suis moi qui te parle. Beaucoup de gens aujourd'hui donneraient la même réponse que l'aveugle; excusez, je me reprends: je pourrais aujourd'hui donner la même réponse que l'aveugle. Si les gens qui sont venus à la messe pendant des années ne connaissent pas Jésus Christ, c'est que je ne l'ai jamais dit et si je ne l'ai pas révélé, c'est sans doute que je ne le connaissais pas moi-même. Ce matin, je demande au Seigneur de mettre de la boue sur nos yeux pour nous faire retrouver la vue de l'Évangile, retrouver  la mission que le christ nous a confiée comme baptisés: Faire découvrir que Jésus est là au coeur de nos vies. Pourrons-nous dire: Si tu ne connais pas le Christ regarde-nous agir, regarde-nous nous entraider, nous aimer, et tu pourras dire: Je sais maintenant que le Christ est vivant et présent.

dimanche, 22 mars 2020 13:50

Merci.

A mon réveil, ce matin, mon premier mot fut MERCI. Action de grâce pour toutes les personnes qui à tous les niveaux d'inrervention dans le domaine de la santé font face au danger de contamination pour nous secourir et nous préserver. Notre Premier ministre avec ses responsables de la santé, chaque jour, leur redit sa reconnaissance. Ce matin, comme pasteur, je voudrais ajouter une autre dimension à leur présence et leur dire avec toute ma foi Vous êtes le  premier sacrement de la présence du Christ ressuscité auprès des personnes atteintes de maladie. Le sacrement des malades est  la présence agissante du Christ ressuscité auprès du malade, présence signifiée par des personnes et un rite. Ces gens ne le savent sans doute pas. C'est pas grave. J'ai travaillé touts les étés durant mes études dans un hopital auprès des malades et je ne le savais pas parce que personne me l'avait dit et personne ne l'avait dit parce que sans doute ils ne le savaient pas. Le Christ agissait quand même.  Aujourd'hui quand je revis ces moments, je comprends et décode la présence et l'action du ressuscité à travers notre agir. Ce temps de crise ne serait-il pas le moment de redécouvrir la valeur de notre baptême et comprendre que nous sommes prêtre de par notre baptême. Avec Lazare, nous sommes invités à ressusciter.    

samedi, 21 mars 2020 15:08

Un mot d'actualité.

 

Ce matin, Monsieur Luc (18, 9..) me parle d'actualité. Je sirotais mon café et cette nouvelle m'a tellement frappé que le lait a faillit surir dans mon café. Deux hommes montent au Temple pour prier: un pharisien et un publicain. Alors je réécris ce texte aujourd'hui à ma façon.

L'un dt: Je ne suis pas comme tous les autres, je vais à la messe, je donne à la quête, je paie ma dîme. Les autres ne croient plus à rien J'espère que le coronavirus va les faire réfléchir.

L'autre, un petit pauvre, dit simplement, Seigneur la messe ne m'intéresse plus parce que je ne comprends pas ce qu'ils disent à l'église; je ne suis pas fin comme le monsieur en avant, je ne suis ni riche, ni instruit, je me  contente d'aimer mon prochain, de rendre service à ceux qui sont dans le besoin et que je peux aider. Et quand je n'ai pas de viande à me mettre sous la dent, je ne la remplace pas par mon prochain. Comme prière, je n'ai qu'un mot à te dire: MERCI d'être là avec moi.

On va me dire: Tu exagères, je le sais, mais si peux. Il y a 50 ans, j'entendais les vieux curés évaluer la foi des paroissiens par le montant de la quête, on l'entends encore aujourd'hui. A mon arrivée comme vicaire à Gaspé en 1969,  j'avais visiter uen jeune famille que j'avais trouver très intéressante. J'en parle à mon curé pensant fair eune bonne choe, il me répond: Ils ne viennent pas à la messe, paie pas de dîme, et ils pensent qu'on va s'occuper d'eux. Aujourd'hui les chrétiens qui ne viennent pas à la messe, comment on s'en occupe? Ceux qui célèbrent leurs funérailles au salon funéraire? Etc ...

La bateille du coronavirus nous permet de constater avec action de grâce la capacité des gens d'ici de vivre l'Évangile, la charité chrétienne sur le terrain, de vivre leur mission et leur eucharistie au quotidien. Faudra s'en émerveiller. "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites." Je vous laisse à votre méditation.

vendredi, 20 mars 2020 14:55

Gourmandise.

Ce matin, en déjeunant, j'ai pensé à la gourmandise et j'ai essayé de la définir. Je l'ai définit à partir des dernières lectures que j'ai fait sur le sujet. La gourmandise est la relation que j'entretiens avec les aliments et les personnes qui fait que je sois ou consommateur ou en communion.        Dans mes relations, est-ce que je consomme les aliments pour me nourrir, et je consomme  les personnes ou si je suis en communion avec la lignée de gens qui m'ont permis de manger ou me permettent de les rencontrer et d'échanger?

Je peux consommer les personnes avec qui je vis ou que je  rencontre. J'aime voir des gens pour qu'ils m'écoutent, m'admirent, me servent. Au lieu d'être en communion avec les personnes, je les consomme. La nourriture est un objet pour satisfaire ma faim, mon plaisir de manger avec du bon vin; souvent la qualité de mes relations dépend de la qualité de la nourriture et du vin que l'on m'offre. Je peux aussi avoir la même vision des autres dans ma relation. Ils sont là pour moi.  

Est-ce que je mange pour vivre, remercier et établir un lien de communion avec les personnes qui me permettent de manger ou si je mange pour me  remplir. Est-ce que j'établis des relations et des rencontres pour me nourrir et grandir spirituellement et humainement? La gourmandise c'est ce qui emprisonne donc contraire de ce qui fait grandir. Nous pouvons faire la même chose avec la prière et les célébrations, devenir esclave de formes et non de contenu.

Un premier remède est de devenir des êtres de louange, de communion, d'action de grâce, et au plan chrétien: devenir eucharistie. Dans l'Eucharistie, c'est Jésus d'abord qui a faim et soif de nous et qui vient communier à nous. Dans l'Eucharistie, nous recevons ce que nous sommes, au quotidien nous vivons ce que nous sommes, des êtres eucharistiques. Continuons de réfléchir sur notre gourmandise.

vendredi, 20 mars 2020 14:39

Un beau moment de communion.

Ce matin, je m'amuse à réécrire le prophète Osée pour moi et je vous le partage. osée 14, 2-10.

Je te guérirai de tes blessures, tes maladies spirituelles afin que tu sois un être de communion avec tes frères et soeurs que tu côtoies au quotidien.

Je serai pour toi comme la rosée qui vient couvrir le sol pour lui donner une plus belle verdure, qui fait ressortir ses plus belles couleurs. Cette rosée descend comme un don gratuit sur la terre; ainsi ma présence en toi et dans le monde est gratuite, pas besoin de sacrifice pour la gagner, elle est un cadeau qui fait ressortir la beauté de ton être de communion.

Tu fleuriras comme le lis et étendras ton amour comme le cyprès étend ses racines pour toruver plus de force afn de grandir et rayonner de splendeur.

Tu seras comme le cyprès un témoin qui étale sa verdure d'amour et de tendresse pour seemr la joie de vivre.

Ceci me conduit à la parole de Jésus: "Aime Dieu et ton prochain et le royaume de Dieu est en toi."

En ce temps de crise que nous traversons, ne serait-ce pas le moment tout choisit pour devenir des êtres de communion, ainsi quand nous reviendrons à la normale nous aurons profiter de ce temps pour renforcer notre vie spirituelle. 

jeudi, 19 mars 2020 14:57

Une prière.

Seigneur Jésus, notre frère et Sauveur, prends en charge notre peuple de la terre écrasé par un mal sournois. Toi, qui es présent en chacun de nous, nous savons que  tu souffres avec nous, donne-nous la force de ne pas céder à la peur et au découragement, mais garde-nous debout dans la foi et l'espérance. Tu apportes support et soulagement dans la douleur par la main de toutes ces personnes qui développeront grâce à ta présence une force spéciale pour manifester de la tendresse et de l'amour aux personnes malades. Tu sais mieux que nous ce dont nous avons besoin et notre foi nous permet de savoir que tu nous aideras à le trouver. Dans un mot d'action de grâce, nous voulons te dire MERCI.   

jeudi, 19 mars 2020 14:49

Être ....

Jean Désy: Être ou n'être pas. chronique d'une crise nordique. Ed. XYZ. Un médecin raconte dans une série d'anecdotes son histoire de service en pays nordique auprès de  familles amériendiennes très isolées. "Je suis conscient que la réalité au Nunavit est devenue souffrante, et ces années-ci plus que jamais.  Lire ces pages, c'est une plongée dans la souffrance et l'isolement de la population des quatorze villages des côtes de l'Ungava et de la Baie d'Hudson. On ne peut s'empêcher de se poser quelques petites questions. Bonne Lecture.