"Il faut se dire qu'elle avait pris son temps. Elle avait d'abord choisi un endroit agréable pour s'installer puis durant plusieurs heures, voire quelques jours, elle avait tisser une fort belle toile accrochée de tous côtés aux branches d'un petit buisson. Comme elle aimait la lumière, ele avait souhaité que son oeuvre soit située plein sud. Elle était heureuse de son travail et admirait sa nouvelle demeure. Je dois reconnaitre que notre petite airaignée des jardins aimait la perfection. Elle s'étonna alors de voir un fil qui venait d'en haut. comme elle ne voyait pas son utilité et puisqu'elle ne se rappelait pas l'avoir accorché elle-même, elle décida de le sectionner. Sa toile devait être complètement la sienne. En fait, le fil qu'elle coupa était celui par lequel elle était arrivé là. À l'instant même sa belle toile perdit l'équilibre et se déchira." Johannes Joergenson
En ce temps de pandémie, il est important pour nous de ne pas couper le fil intérieur de notre foi qui nous relit à la source même de notre vie, à nos valeurs intérieures, à cette force divine qui nous habite; le fil aussi qui nous relie à nos responsables de la santé en respectant scrupuleusement les directives qui nous sont données, en surveillant bien notre higiène personnelle comme le lavage des mains. Tout cela pour que la toile de notre vie reste en équilibre et évite de se briser. Ensemble, ça va bien aller.
"Tu n'as voulu ni sacrifice ni offrande mais tu m'as formé un corps" nous dit l'auteur de l'épitre aux Hébreux aujourd'hui. Le crorps du Christ n'est pas seulement son corps physique, mais un corps spirituel, une communuaté. Et ce matin en cette fête de l'Annonciation, l'exemple de Marie nous parle beaucoup et elle m'invite à dépasser la dévotion pour méditer et me laisser convertir un peu.
Marie a donné un corps au Christ. L'Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son aile." C'est la force de l'Esprit Saint qui a permis à Marie de donner un corps au Christ. Marie nous invite à donner un corps au Christ ressuscité. Ce corps est ma vie, et la communauté chrétienne, ce corps est la présence de communautés de charité et d'amour, de fraternité au coeur du monde. Le Seigneur ne veut plus de sacrifice, il veut un corps. L'Esprit viendra sur nous et sa puissance nous permettra de donner un corps au Christ. Encore faut-il que nous soyons docile à l'action de l'Esprit. En ce temps de jeûne de la pratique sacramentelle puissions-nous découvrir l'importance de bâtir ce corps du Christ. Méditons l'exemple de Marie qui peut dire:"Que tout se passe comme tu l'as dit." que tout se passe dans notre vie comme dans notre Église selon la parole et la présence de l'Esprit de Jésus Christ en nous. Ce matin, je prie Marie:
Je te salue Marie, remplie de la présence de l'Esprit, cette puissance qui t'a permis de donner un corps au christ. Aujourd'hui dans un monde souffrant et divisé apprends-nous cette docilité à l'Esprit Saint pour bâtir le Corps du Christ ressuscité; pour faire naitre des commnautés de frères et de soeurs qui vivent au mieux le commandement de l'amour comme Jésus nous l'a demandé.
Sainte Marie, Mère, que ton amour de mère vienne jusqu'à nous afin que nous apprenions à devenir des êtres de louange et d'action de grâce afin de pouvoir dire comme toi: Que tout se passe en nous comme le Seigneur le veut. Un jour, lorsque que viendra le temps de passer à la plénitude de la vie, à notre arrivée, tu puisses dire à ton Fils: Voici ton corps.
En ce temps de crise, la société s'organise en vue d'apporter les services dont les gens on besoin dans ce qui est essentiel dans les différents domaines de la vie. Au plan chrétien il en est de même. La vie n'arrête pas, elle continue autrement et fait appel à notre créativité. La vie m'invite à me poser des questions sérieuses: De quoi ai-je besoin pour nourrir ma vie spirituelle? J'ai à portée de main une foule de moyens pour y répondre. Sur internet, des sites de formation religieuse et biblique sont nombreux: carême en ville, la société biblique canadienne, des lieux de prière, etc ... Je peux développer des moments de communion avec des amis par téléphone, des rencontres conférence, il n'y a pas de danger de transmettre le virus. Je peux même jouer aux cartes avec d'autres. Écouter le silence quand je suis seul dans ma maison est un moment fort de vie intérieure.
Nous avions chez nous lorsque j'étais jeune un petit lièvre qui courait dans le bois dans ses sentiers battus et sécuritaires. Un jour le coronavirus est passé et ses chemins furent bouchés. Alors le petit lièvre s'est écrasé près d'un vieil arbre pour pleurer. Un vieux hibou aux cheveux blancs est venu s'asseoir à ses côtés et lui dit: la forêt est toujours`la, la terre aussi, fais tes propres chemins et tu découvriras des fleurs nouvelles, des ruisseaux nouveaux, de beaux couchers de soleil. Le petit lièvre se mit en route et fit de merveilleuses découvertes: des arbres, des fleurs, des levers de soleil, des rivières et que sais-je encore qui l'ont émerveillés. Le moment que nous vivons ne serait-il pas un temps propice en fécondes découvertes. autrement dit«; cessons de "brailler" après ce que l'on perd et allons vitement à la découverte de la nouveauté qui nous attend. Soyons créatifs.
Hier soir, à l'émission Tout Le Monde en Parle, un professeur est venu nous faire un brin d'histoire concernant les épidémies vécues dans le passé. Avec beaucoup de verve, il nous parla aussi de la révolution tranquille au Québec qu'il qualifia d'un souffle qui a permis de se doter de services qui répondent aujourd'hui à la pandémie du coronavirus. Ce souffle au Québec a fait naitre le système de santé, d'éducation, des politiques sociales pour les familles et les plus vulnérables. tout n'est pas parfait, c'est tout à fait normal, mais le service de santé nous permet aujourd'hui d'être plus fort devant le danger du virus.
Il y aura un après "virus" et la vie sera sans doute un peu différente. Ce que nous vivons aujourd'hui restera comme une lampe aux portes de notre avenir pour éclairer notre agir face au futur tel qu'il se présentera. On dit que le sage tire toujours des leçons de l'adversité. Notre premier ministre avec ses acolytes de la santé font symbole de cette lampe qui invite à la prudence mais aussi à la volonté de rester debout et de ne pas céder à la peur ou au découragement. Nous sortons toujours grandit d'un combat pour la vie.
En fermant mon téléviseur, je n'ai pu m'empêcher de penser à mon Église. Au moment où le Québec renaissait d'un souffle nouveau, nous commencions en Église à gérer la décroissance. La société du Québec se dirigea vers la laïcité et nous n'avons pas réussi à trouver la place de la vie chrétienne dans ce nouveau contexte. Le souffle de l'Esprit Saint qui nous animait est demeurer impuissant à faire naitre une nouvelle vision d'Église. Ce que nous vivons aujourd'hui: la désaffection de la pratique sacramentelle, le manque d'intérêt à la parole de l'Église, la disparition des vocations religieuses et sacerdotales comme nous l'avons connu, le vide spirituel, etc .. devrait être une lampe aux portes de notre avenir pour éclairer notre agir face aux besoins d'aujourd'hui et de demain.
Nous sommes en quarantaine, un temps propice pour découvrir en nous ce souffle divin qui nous permettra d'être des éveilleurs à la nouveauté de l'Évangile et nous fera prendre la route de la Galilée avec le Christ pour dire au monde: LE ROYAUME DE DIEU EST EN VOUS.
A mon réveil, ce matin, mon premier mot fut MERCI. Action de grâce pour toutes les personnes qui à tous les niveaux d'inrervention dans le domaine de la santé font face au danger de contamination pour nous secourir et nous préserver. Notre Premier ministre avec ses responsables de la santé, chaque jour, leur redit sa reconnaissance. Ce matin, comme pasteur, je voudrais ajouter une autre dimension à leur présence et leur dire avec toute ma foi Vous êtes le premier sacrement de la présence du Christ ressuscité auprès des personnes atteintes de maladie. Le sacrement des malades est la présence agissante du Christ ressuscité auprès du malade, présence signifiée par des personnes et un rite. Ces gens ne le savent sans doute pas. C'est pas grave. J'ai travaillé touts les étés durant mes études dans un hopital auprès des malades et je ne le savais pas parce que personne me l'avait dit et personne ne l'avait dit parce que sans doute ils ne le savaient pas. Le Christ agissait quand même. Aujourd'hui quand je revis ces moments, je comprends et décode la présence et l'action du ressuscité à travers notre agir. Ce temps de crise ne serait-il pas le moment de redécouvrir la valeur de notre baptême et comprendre que nous sommes prêtre de par notre baptême. Avec Lazare, nous sommes invités à ressusciter.
Ce matin, Monsieur Luc (18, 9..) me parle d'actualité. Je sirotais mon café et cette nouvelle m'a tellement frappé que le lait a faillit surir dans mon café. Deux hommes montent au Temple pour prier: un pharisien et un publicain. Alors je réécris ce texte aujourd'hui à ma façon.
L'un dt: Je ne suis pas comme tous les autres, je vais à la messe, je donne à la quête, je paie ma dîme. Les autres ne croient plus à rien J'espère que le coronavirus va les faire réfléchir.
L'autre, un petit pauvre, dit simplement, Seigneur la messe ne m'intéresse plus parce que je ne comprends pas ce qu'ils disent à l'église; je ne suis pas fin comme le monsieur en avant, je ne suis ni riche, ni instruit, je me contente d'aimer mon prochain, de rendre service à ceux qui sont dans le besoin et que je peux aider. Et quand je n'ai pas de viande à me mettre sous la dent, je ne la remplace pas par mon prochain. Comme prière, je n'ai qu'un mot à te dire: MERCI d'être là avec moi.
On va me dire: Tu exagères, je le sais, mais si peux. Il y a 50 ans, j'entendais les vieux curés évaluer la foi des paroissiens par le montant de la quête, on l'entends encore aujourd'hui. A mon arrivée comme vicaire à Gaspé en 1969, j'avais visiter uen jeune famille que j'avais trouver très intéressante. J'en parle à mon curé pensant fair eune bonne choe, il me répond: Ils ne viennent pas à la messe, paie pas de dîme, et ils pensent qu'on va s'occuper d'eux. Aujourd'hui les chrétiens qui ne viennent pas à la messe, comment on s'en occupe? Ceux qui célèbrent leurs funérailles au salon funéraire? Etc ...
La bateille du coronavirus nous permet de constater avec action de grâce la capacité des gens d'ici de vivre l'Évangile, la charité chrétienne sur le terrain, de vivre leur mission et leur eucharistie au quotidien. Faudra s'en émerveiller. "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites." Je vous laisse à votre méditation.
Ce matin, en déjeunant, j'ai pensé à la gourmandise et j'ai essayé de la définir. Je l'ai définit à partir des dernières lectures que j'ai fait sur le sujet. La gourmandise est la relation que j'entretiens avec les aliments et les personnes qui fait que je sois ou consommateur ou en communion. Dans mes relations, est-ce que je consomme les aliments pour me nourrir, et je consomme les personnes ou si je suis en communion avec la lignée de gens qui m'ont permis de manger ou me permettent de les rencontrer et d'échanger?
Je peux consommer les personnes avec qui je vis ou que je rencontre. J'aime voir des gens pour qu'ils m'écoutent, m'admirent, me servent. Au lieu d'être en communion avec les personnes, je les consomme. La nourriture est un objet pour satisfaire ma faim, mon plaisir de manger avec du bon vin; souvent la qualité de mes relations dépend de la qualité de la nourriture et du vin que l'on m'offre. Je peux aussi avoir la même vision des autres dans ma relation. Ils sont là pour moi.
Est-ce que je mange pour vivre, remercier et établir un lien de communion avec les personnes qui me permettent de manger ou si je mange pour me remplir. Est-ce que j'établis des relations et des rencontres pour me nourrir et grandir spirituellement et humainement? La gourmandise c'est ce qui emprisonne donc contraire de ce qui fait grandir. Nous pouvons faire la même chose avec la prière et les célébrations, devenir esclave de formes et non de contenu.
Un premier remède est de devenir des êtres de louange, de communion, d'action de grâce, et au plan chrétien: devenir eucharistie. Dans l'Eucharistie, c'est Jésus d'abord qui a faim et soif de nous et qui vient communier à nous. Dans l'Eucharistie, nous recevons ce que nous sommes, au quotidien nous vivons ce que nous sommes, des êtres eucharistiques. Continuons de réfléchir sur notre gourmandise.
A cause de la maladie mondiale du coronavirus, nous vivons un temps de restriction des rassemblements et nous devons jeuner de nos rassemblements chrétiens le dimanche. Une question se pose pour moi ce matin: Ce temps sera-t-il un temps vide ou un temps riche en réflexion et en moments de communion? Qu'est-ce qui me manque? Lorsque nous avons parlé de supprimer la communion à l'Hostie à l'occasion des célébrations dominicales de la Parole, la réaction fut négative et j'ai entendu souvent: Nous n'irons plus. Alors aujourd'hui, qu'est-ce qui me manque?
Jésus a donné l'Eucharistie autour d'une table dans un moment fort de communion avec les siens. la communion ensemble comme chrétiennes et chrétiens est le premier mouvement de la célébration que ce soit l'Eucharistie ou de la Parole. S'il n'y a pas communion ensemble, nous risquons fort de ne faire qu'un rite. La communion euchasristique est cette force que nous donne le Christ pour vivre au quotidien notre communion déjà là.
La famille est la première Église, premier lieu de communion. Alors chaque jour nous avons en famille l'occasion de faire eucharistie. Lors d'un repas entrons en communion les uns avec les autres, en communion avec toutes les personnes qui ont permis que cette nourriture soit devant moi sur la table, en communion avec le Dieu qui m'habite, cette présence amoureuse à l'origine de tout ce qui existe, et laissons monter un chant d'action de grâce. Si nous apprenons à développer cette communion au quotidien nous aurons davantage le goût de nous rassembler le moment venu. La famille est la première communauté, si nous ne faisons pas communauté en famille comment le faire avec les autres. Alors profitons de ce moment de jeûne pour développer en nous le sens de la communion, redécouvrir le sens de la communauté. Allez à la messe n'est pas seulement aller chercher une Hostie; c'est surtout allez cueillir la force de devenir HOSTIE pour les autres. C'est cueillir la force de devenir pain de communion avec les frères et soeurs rencontrés au quotidien. La messe n'a pas d'abord une dimension verticale, mais une très forte dimension horizontale. Est-ce que cela me manque aujourd'hui?
Un virus se promène incognito cherchant un imprudent pour établir sa demeure. Faut-il paniquer? On ne baisse pas pavillon devant un ennemi, ce serait lui donner plus de force. Devons-nous nous faire l'autruche? Ce serait lui assurer toute la place. Alors: une attitude semble bonne, celle d'être responsable. Responsable de sa santé et de celle des personnes autour de nous. Disons nous: JE SUIS UN ÊTRE RESPONSABLE. Être responsable, c'est tenir scrupuleusement aux consignes données par les autorités concernées.
Un chrétien est un être debout qui fait "face à la musique" et prend ses responsabilités. C'est là aussi la première forme de prière à vivre. Il est bon d'être solidaires dans la prière, mais il ne suffit pas de se réfugier derrière la prière. La force divine qui nous habite agit avec nous. La fête de Saint Joseph demain pourrait nous inspirer. C'est là ma prière ce matin.
Notre évêque Mgr Proulx nous envoie une recommandation concernant la situation du coronavirus. Il nous demande instamment de respecter les demandes des autorités civiles en vue de nous protéger ainsi que l'environnement du danger de contamination. toutes les célébrations dans les églises: messes, baptêms, mariages, funérailles sont reportées jusqu'à nouvel ordre. La messe chrismale sera célébrée en catimini et les célébrations des jours saints sont pour le moment annulées. On réfléchit présentement sur la situation de la perte de revenus des Fabriques.
La situation d'urgence nous impose des restrictions dérangeantes qu'il nous faut vivre dans l'espérance, dans la prière avec la force de l'Esprit. Même isolés dans nos maisons restons en communion avec la force du divin qui nous habite. Comme j'ai plus que 70 ans, je dois rester tranquille chez moi, mais je continuerai de vous visiter en prenant le large. Soyons vigilants et prudents, nous luttons contre un ennemi invisible qui ne frappe pas à la porte avant d'entrer.
Plus...
Nous avons un visiteur indésirable qui se promène partout dans notre monde. Le coronavirus s'amène chez nous sans crier gare. Hier j'entendais les médecins et le Premier Ministre déplorer que les québécois n'étaient pas dociles à suivre les recommandations afin de prévenir la propagation du virus. Je me suis dit: Nous voila dans une situation où nous pouvons discerner notre capacité de rendre service. Si quelqu'un est malade, blessé, nous allons vitement à son secours. Nous sommes tellement charitables que nous ne laisserions pas quelqu'un dans le besoin sans l'aider. Cependant, nous constatons que s'ocucper des autres en prenant les mesures préventives pour éviter des épidémies ne rencontre pas toujours les mêmes élans de charité. C'est aussi important d'éviter de blesser quelqu'un que de le secourir quand il est malade. La situation que nous vivons au Québec nous invite à sortir de nos coutumes, structures pour prendre soin à la fois de nous et des autres autour de nous en prenant les mesures de sécurités préventives nécessaires. Se laver les mains souvent à l'eau savonneuse, ce n'est pa chinois et ça rend un grand service de prévention. Je n'ai pas contracter le virus et je ne veux surtout pas le donner à d'autres. Profitons de ces moments difficiles pour prouver que nous sommes chrétiens et profondément humains.
Avec notre ami Luc, ce matin, Jésus entre chez moi pour me dire un mot d'amour.Voyant venir son fils de loin, le père commande aux serviteurs d'apporter la robe blanche du fils, l'anneau de l'alliance et les sandales de l'homem libre. C'est la joie du retour et de l'accueil du fils qui rentre à la maison. N'oublions pas que Jésus s'adresse à des pharisiens qui le critiquent à cause de son accueil aux pécheurs. Alors Jésus donne cette parabole aux maitres religieux du temps pour leur indiquer la façon d'accueillir les gens lorsqu'ils reviennent demander un service à l'Église.
Cette parabole me rejoint aujourd'hui dans mes tripes de prêtre. Comment je reçois les gens qui reviennent demander un service à mon Église. Jésus est heureux du retour et fait la fête. En Église nous les recevons beaucoup plus avec des normes, des lois, des parcours catéchétiques. Nous avons médité cette parabole dans l'accueil du Seigneur avec nous et avons peut être oublié la leçon d'acuceil que le Seigneur nous donne. N'oublions pas que la parabole s'adresse aux pharisiens et non d'abord au peuple.
Jésus vient nous dire que ce qui est premier, c'est la personne et non ce qu'il a fait. Tout l'enseignement de Jésus va dans ce sens. La bible TOB coiffe ces paraboles du titre: la brebis retrouvée, la pièce de monnaie retrouvée, le fils retrouvé. Et dans chacune des paraboles nous avons la même phrase: Réjouissez-vous avec moi. Il est question de la joie du retour et on fait le fête. Les gens du peuple allaient écouter Jésus alors que les hommes de la religion maugréaient contre Lui parce qu'il accueillait les pécheurs et mangeaient avec eux. Nous sommes invités, il me semble, à méditer ces deux attitudes: celle du peuple qui écoute Jésus et celle des hommes religieux qui murmurent contre Jésus parce qu'il les dérange. Ils sont prisonniers de leurs structures religieuses, de leurs lois qui deviennent plus importantes que les personnes. Les vieux chrétiens aussi sont prisonniers de ces lois. Je me souviens de cette jeune fille qui arrive enceinte à la maison venant du CEGEP. Ses parents l'ont simplement mise à la porte: Tu ne viendras pas ici déshonorer notre famille. Je suis allé voir la famille pour essayer de remédier à la situation, mais ce fut peine perdue. L'honneur de la famille passait avant la personne qui avait tellement besoin d'eux en ce moment. Jésus a tellement voulu nous faire comprendre que l'important, c'est la personne avant son agir. C'est là que l'Évangile m'a conduit ce matin.
J'écoutai l'émission "Ces femmes qu'on tue," Je l'écoutai avec intérêt pendant deux heures et j'avais l'impression d'entendre la Passion de Jésus Christ en 2020. J'entendais en moi la parole de Jésus: "Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas." Les personnes ont été faites égales en dignité, l'homme a séparé cette égalité en devenant maitre de l'autre sexe. Nous devrions nous questionner comme chrétiens dans notre vie en Église sur cette réalité. La Samaritaine qui a rencontré Jésus au puits a été rejetée par six hommes déjà. Sur quoi allons-nous enseigner dimanche? Depuis 2000 ans, nous Le Christ a prêché cette égalité, et pourtant la Passion du Christ est encore très présente dans notre monde. Le 10 avril prochain, nous, chrétiens, nous rassemblerons dans nos églises pour écouter la lecture de la Passion de Jésus d'il y a 2000 ans passés, sans doute indifférents à celle qui se joue près de nous aujourd'hui. J'aurais le goût cette année de laisser cette lecture monocorde de la Passion pour méditer la passion du Christ chez nous aujourd'hui. Pouvons-nous nous agenouiller avec vérité devant la croix du Christ alors que nous sommes indifférents aux crucifiées de notre temps? Ce matin, comme prêtre, je me sens gêné d'aller à l'église le vendredi saint. Je ferai sans doute mon chemin de croix devant les endroits chez nous où des personnes essaient de soulager les plaies du Christ dans le coeur de ses frères et soeurs blessés par la vie.
Carl Jung a écrit: Nous naissons originaux, nous mourrons copies. Nous naissons chacune et chacun avec nos talents, nos charismes, notre originalité, la société avec ses systèmes nous clonent et nous mourrons copies conformes. C'est sans doute exagéré mais nous sommes invités à un moment de réflexion quand même. J'ai grandi dans un petit milieu où tous se connaissaient. Il n'y avait pas de maire, on voyait rarement un député, nous vivions en communauté. Il me semble que c'était davantage la personne qui était importante. Doucement les systèmes se sont mis en place. Chez nous des gens sont venus de Québec nous dire que nous n'étions pas heureux et qu'il fallait partir. Ils avait découvert cela à Québec, IMAGINEZ. Est apparu dans notre ciel québécois un afflux de projets, de commissions, de comités pour nous faire comprendre la vie. les systèmes venaient de prendre la place des personnes. Le clonage fasait son apparition. La nature qui était notre livre de vie était remplacé par des bouquins pondus dans les officines supérieures, parce que eux, il savent. Rien en va plus dans notre monde. Les différentes Églises n'ont pas échappées à ce virus et j'ai contribué à répandre le virus.
J'éxagère évidemment, mais pour provoquer la réflexion pour les personnes qui en ont encore le goût. Hier des personnes sont venues me voir et m'ont demandé comment répondre aux gens qui disent ne pas croire en Dieu, pourquoi on parle tant du péché, La messe chaque dimanche ne m'intéresse pas, etc .. Les réponses apprises du cloné n'intéressent plus les gens. La liturgie ne nourrit plus la soif spirituelle des chrétiens et ils s'en désintéressent. Nous naissons originaux nous dit Monsieur Jung. Ne faudra-t-il pas un jour ou l'autre faire comme les disciples avec Jésus sur la montagne de la transfiguration, redescendre de la montagne pour rejoindre et comprendre l'originalité de chacun. Avant le clonage, notre monde "il est beau," il est ouvert, il demande à vivre selon la musique de chacune et de chacun. Je souhaite que notre carême ne soit pas seulement un temps pour chanter: Baptisés en Jésus, mais un temps pour redécouvrir la beauté et l'importance de notre baptême non seulement pour le chanter, mais pour le vivre au coeur d'un monde assoiffé d'amour, de paix, de justice. Un monde victime de systèmes qui provoquent l'insatisfaction, la colère, le vide avec toutes les conséquences.