Jos. Deschênes
Un chemin de croissance.
Un homme pose une question à Jésus. Cet homme n'est pas identifié. Cet homme, c'est chacun de nous. Moi, j'ai observé tous les commandements, que dois-je faire de plus pour mériter d'aller au ciel? Alors Jésus me répond avec un sourire en coin: tu as respecté les lois, les coutumes et traditions, une seule chose te manques, descend au niveau de ton coeur et suis-moi. Je suis resté étonné de la réponse de Jésus. Alors j'ai médité.
Jésus ne veut pas de gens qui le suivent au niveau des lois et des commandements. N'oublions pas qu'il nous a donné les béatitudes. Les commandements sont des façons de faire et les béatitudes sont des façons d'être. Les commandements sont au niveau de la tête et les béatitudes au niveau du coeur. Enlève de ta vie tes peurs, tes sécurités, ton pouvoir, descend dans ton coeur et crois en toi d'abord et en Dieu aussi. Passe du respect des loi et des commandements à la loi de l'amour, du service et du partage. L'important est la qualité de ton coeur plus que le respect des lois et des commandements. Ton coeur est plus grand que tout ce que tu as respecté. Les béatitudes sont la loi de l'amour tricotée au quotidien et rendue visible.
Et Jésus pose une autre exigence: Quitte ta mère, ton père, tes frères, soeurs, maisons. C'est beaucoup demander. Mais Jésus dit simplement que tes liens de famille, de propriété, de travail ne t'empêchent pas de devenir adulte et de vivre pleinement ta vie. Alors tu pourras devenir mon disciple. Viens et suis-moi. Dieu nous dit par le bouche du prophète Isaïe: "Que m'importent vos innombrables sacrifices, Ce que je veux c'est votre coeur." Jésus ne veux pas de disciples qui font des choses pour lui faire plaisir mais des personnes qui le suivent par amour.
Le texte de la lettre aux Hébreux nous présente un moyen efficace de cheminer. "La parole est vivante. Plus coupante qu'une épée à deux tranchants, elle pénètre au plus profond de l'âme." Dans sa parole, Jésus est présent d'une présence réelle comme dans l'Eucharistie. La Parole nous convertit et nous place sur la route avec le Christ. Saint Jérôme écrit: "Pour nous j'estime que l'Évangile est le corps du Christ et que les Santes Écritures sont sa doctrine. Quand le Seigneur parle de manger sa chair et de boire son sang, cela peut s'entendre certes du mystère de l'Eucharistie. Cependant son vrai corps et son vrai sang, ce sont aussi la Parole des Écritures et sa doctrine." La Parole est la lumière qui éclaire notre route et oriente notre marche sur le chemin de la croissance.
Jésus Christ est d'abord un témoin de l'amour du Père. Un témoin parle au coeur et inspire de nous engager à sa suite sur cette même route du coeur. Le plus grand malheur de notre monde est de ne pas savoir écouter son coeur, de ne pas avoir découvert la beauté et la richesse du coeur formé à l'image de Dieu. Quand nous restons au niveau des commandements, des lois, des choses à faire, il y a souvent des conflits qui naissent, des rapports de force s'installent, du permis et défendu règlent les relations et ceci conduit à un monde blessé, violent, comme nous connaissons. Soyons témoins de Jésus Christ, vivons des relations au niveau du coeur, vivons les béatitudes et nous connaitrons le regard d'amour du Christ posé sur nous.
He 4,12-13; Mc 10, 17-27.
Les disciples.
L'évangéliste Marc met l'accent sur le choix des disicples. Jésus marche et appel des gens à le suivre. Le disicple est appelé pour être "avec" le maitre. Il est formé à l'école de Jésus. L'université de Jésus est la vie, la nature et les événements. Aujourd'hui, je voudrais méditer une façon de former les disciples dans les Évangiles.
"Jésus prit du pain" Mc 14, 22. "Alors Dieu modela l'homme avec la glaise du sol." Gn 2, 8. "Comme l'argile dans les mains du potier, ainsi êtes-vous dans mes mains, maison d'Israël." Jr 18, 6. Dieu prit de la glaise dans ses mains et modela l'être humain, Jésus prend dans ses mains le pain, symbole de notre humanité et de l'humanité de Jésus, et modèle son disciple selon son image, selon sa volonté. A l'Eucharistie, Jésus nous prend dans ses mains pour nous façonner à son image et mettre en nous le souffle de l'apôtre et du témoin.
"Il le bénit." Rendit grâce.Mc 14, 22. Bénir pour Dieu, c'est rendre fécond. Dieu bénit notre vie pour la rendre féconde comme témoin et envoyé. En Genèse, Dieu bénit Abraham et il eut une descendance aussi nombreuse que le sable au rivage de la mer et que les étoiles au firmament." Gn 22, 15-18.
"Il le rompit." Mc 14, 22. Cette expression évoque en nous les temps de purificaiton, de conversion. Se débarasser du vieux levain pour entrer avec Jésus dans la vision du peuple nouveau. Michael Ange disait un jour devant une oeuvre réalisée: Je n'ai fait qu'enlever les morceaux de trop pour découvrir la statue. Jésus fait ainsi avec nous, il enlève les morceaux de trop pour découvrir le disciple, l'enfant de Dieu.
"Il le donna". Le disciple sest envoyé, il est donné Le pain lors de la multiplicaiton des pains ne reste pas dans les mains de Jésus, il est donné et partagé; il en est ainsi du disicple, il est donné au monde pour faire croitre le règne de Dieu.
"Ceci est mon corps" Mc 14, 22. Non seulement nous sommes façonnés à l'image du Christ, nous devenons corps vivant de Jésus Christ et donnés pour former le corps vivant du Christ. Nous sommes dans une communion, l'Église est communion et nous sommes envoyés vivre et former cette communion.
"Prenez et mangez." Le disciple et donné pour être mangé, c'est à dire pour être au service de la communauté, au service du corps vivant de Jésus. Comme dit le Pape François, "il prend l'odeur des brebis." le vrai pasteur n'est pas là pour lui-même, pour servir une organisaiton, mais pour faire grandir le corps du Christ resssucité.
"Faites ceci en mémoie de moi." La vie du Christ est une vie donnée, une vie eucharistique. La vie de l'envoyé est aussi vie eucharistique sinon il ne peut pas être envoyé et pasteur. Le pain eucharistique devient présence sacramentelle du Christ, le témoin devient présence du corps vivant de Jésus ressuscité pour être pris et mangé.
Dans l'Eucharistie, ce corps vivant du disciple est présenté en action de grâce au Père dans le "Par lui, avec lui et en lui", nous devenons action de grâce et honner et louange au Père pour l'éternité. Méditons profondément cette étape de formation du disciple pour mieux comprendre l'Eucharistie et notre misison d'envoyé au service du corps vivant de Jésus ressuscité.
Inspiré de: La formation des disciples, José Prado Flores.
Un synode
Un synode s'ouvrira bientôt à Rome sur le thème de la famille. Notre premier mouvement sera de prier pour l'avenir de cet événement. Il devrait être un moment de fraicheur pour notre Église. Un deuxième mouvement sera nos attentes. Qu'espérons-nous de ce synode?
M'est avis qu'il faudrait dépasser la simple question des divorcés remariés et des homosexuels. C'est certes une question importante mais je crois qu'il nous faudra revoir toute la vision ecclésiale sur la famille, le mariage si nous voulons déboucher sur des avenues carossables en 2015.
Il serait bon de bien distinguer entre le mariage qui concerne le civil et le sacrement en Église. Est-ce que le mariage est indissoluble ou indestructible? Certains théologiens croient que le mariage n'est pas indestructible, quand il n'y a plus d'amour ou s'il n'y a plus de foi, peut-il y avoir encore sacrement? Le droit canon a trop réduit le mariage à un contrat qui porte des conditions de validité concernant le mariage et non le sacrment.
la famille vit une situation difficile dans la société actuelle. Autrefois les gens se mariaient pour fonder un foyer, ils avaient un projet de vie. Aujourd'hui ils se marient davantage au niveau d'une relation et si la relation ne tient plus, on quitte. On peut parler de l'enseignement traditionnel de l'Église, mais je crois qu'il est important de revoir l'histoire et contempler notre monde.
Ne pourrait-il pas exister un vrai mariage entre deux personnes qui s'engage sérieusement sans passer à l'église? Ne pourrait-il pas exister une progression dans l'enggagement: une vie commune, un mariage puis un sacrement quand le couple est parvenu à ce stade? Ne pourrait-il pas exister autre chose que "tout ou rien"? Ce cheminement est nécessaire dans notre contexte ou la vie chrétienne est en état de recherche. Le mariage est d'abord une réalité humaine entre deux personnes et devient chargé d'une dimension sacramentelle, mais ça ne va pas nécessairement de soi.
Une deuxième question se fait jour: Est-ce que notre Église développera une pastorale familiale ou continuera de s'occuper seulement du sacrement? Le synode nous fera-t-il décrocher uniquement du sacrement pour nous intéresser à la famille? Une grosse question à laquelle je ne sens pas de réponse. Pourrons-nous songer établir dans nos paroisses un accompagnement spirituel pour les couples mariés qui ne vivent pas le sacrement, une célébration de reconnaissance de leur amour et de leur engagement? Allons-nous encore longtemps les abandonner sur le bord de la route? Aller vers nos frères et soeurs comme nous y invite notre priorité diocésaine de Gaspé ne serait pas ce pas de conversion à vivre? je vais me contenter de prier pour ce synode sans trop élargir mes espérances.
Un peu de sel, s.v.p.
Un bon monsieur pharisien demande à Jésus: Est-il permis à l'homme de renvoyer sa femme? Jésus le regarde sans doute avec un sourire en coin et lui répond: Dieu créa l'homme et le femme, deux êtres égaux pour réaliser son plan d'alliance. Ne séparez pas ce que Dieu a unit.
A l'époque, dans une soiciété patriarchale, la femme était la propriété de l'homme; il pouvait donc en disposer. Jésus nous dit que tel n'est pas le projet de Dieu. La femme n'est ni au service de l'homme ni son objet. Elle est égale en dignité et exerce son rôle en coresponsabiltié avec l'homme pour réaliser le plan de la création: Une vie d'alliance entre les êtres humains et avec Dieu. Ne séparez pas ce que Dieu a unit. Un peu de sel, s.v.p.
Nous vivons depuis toujours dans une société patriarchale donc dominée par l'homme. C'est encore vrai aujourd'hui. Les femmes arrachent morceaux par morceaux leurs droits et leur liberté. Chaque année des milliers de femmes disparaissent, violées, massacrées, tuées. Victimes d'une société qui a du mal avec la dignité et l'égalité des personnes. Nous devons ouvrir des maisons pour prendre en charge les femmes et les enfants vicitmes de cette société. Un peu de sel, s.v.p.
Notre Église n'a pas échappé à ce mal pernicieux. La lutte des femmes est encore présente en Église. Le droit de vote a été acquis de haute lutte et notre Église s'y est opposée. Ne séparez pas ce que Dieu a unit. Le service des femmes en Église n'est pas encore reconnu comme un ministère. Un peu de sel, s.v.p.
Que vient faire le sel dans notre réflexion. Une propriété du sel est de faire ressortir la saveur de chaque aliment et donner ainsi du goût au repas. Jésus dit en Mathieu: "Vous êtes le sel de la tere." 5, 13. Le sel fait ressortir la valeur, la saveur du rôle ou du minstère de la femme dans la société et en Église. Le sel viendrait donner du goût aux relations humaines et resituer les personnes dans leur rôle complémentaire et indispensable. Le sel nous ferait comprendre que dans la société comme dans l'Église nous nous privons de l'apport précieux d'une grande partie de l'humanité. Adam dit: "Voici l'os de mes os et la chair de ma chair. A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu'un". Gn2, 18-24. Les deux formaront l'être humain en égalité et en dignité. Ne séparez pas ce que Dieu a unit.
Aristote disait: "On ne peut pas vraiment aimer l'autre tant qu'on n' pas mangé un sac de sel ensemble." On peut parler des divorces, des échecs des mariages, mais il m'apparait que nous avons sans doute beaucoup de choses à revoir ensemble pour vivre le plan initial du Créateur. Le peuple de Dieu a vécu des crises de croissance dans cette fidélité au plan de Dieu. Les couples vivent aussi des crises de croissance et notre mission en Églises est de les accompagner non de les condamner. Un peu de sel, s.v.p.
Gn 2, 18-24; Mc 10, 2-16.
Une lecture.
Stéphane Laporte: Chroniques du dimanche, Ed. La Presse. L'auteur écrit dans le journal La Presse et a publié en trois volumes ses meilleures chroniques. C'est une lecture simple, parfois amusante, et qui laisse toujours une douceur dans le coeur et la vie. Michel Rivard écrit: "Stéphane Laporte j'te dis merci d'endimancher notre essentiel, merci d'êt'la comme un ami, comme un Ti-cul professionnel." C'est une lecture reposante et nourrissante.
Si on parlait d'amour!
Notre monde est si méchant? Ce matin un homme est mort dans une ruelle attaqué à l'arme blanche, une femme est disparue, une fillette est happée mortellement par un chauffard trop pressé, des migrants sont morts par centaine noyés, et que sais-je encore....
Notre monde est-il si méchant? Pour moi, notre monde est bon, mais il est blessé et la plaie est saignante. Une plaie qui saigne fait mal et provoque des réactions négatives. Je rencontre souvent des gens sur la promenade fermés à l'environnement par de sécouteurs plein les oreilles. Peut-être n'ont-is pas trouvé d'autres oreilles pour les écouter, alors ils se sont fermés. Aussi on a peur de rester en silence avec soi.
Si ce monde devant nous avait seulement besoin d'une oreille qui les écoute et d'un coeur qui les aime. Une oreille capable d'écouter la musique de l'autre même avec ses notes fausses et son instrument mal accordé. Notre monde a besoin de témoins et non de maitre. Les maitres, les savants parlent à la tête, à la raison; le témoin parle au coeur, à la vie. Notre monde a besoin de la bonté, de la chaleur et de l'accueil de vrais témoins.
"Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre." Blaise Pascal. Descendre en soi pour retrouver sa beauté et sa bonté intérieures. C'est ainsi que je pourrai accueillir l'autre et l'accompagner vers une même découverte.
Aller vers ses frères et soeurs, c'est aussi un peu cela. Aller leur porter l'amour, l'écoute et le sourire dont ils ont besoin pour entrer dans leur beauté intérieure. Aller vers eux, c'est avancer comme témoin et non comme maitre. Si notre monde est si froid et si dur, c'est peut-être qu'il n'a pas sur son chemin de ces témoins capables de réchauffer le coeur. Trop souvent nous sommes pris par les structures, l'efficacité et nous oublions la vie. Notre Pape François est un bel exemple de ces témoins de l'Évangile. Et si ensemble, on parlait d'amour.
Allons vers nos frères et soeurs
Comme chaque matin devant mon Évangile je médite sur la vie devant moi. Notre priorité pastorale nous invite à aller vers les autres. A l'invitation du Pape François, nous sommes envoyés vers les périphéries. Aller vers les autres, c'est aller vers la Galilée de nos paroisses.
A l'époque de Jésus, il y avait la Judée avec le Temple, les grands prêtres, les lois. Nous avons encore cette judée dans nos paroisses, les vieux chrétiens à l'église avec les sacrements. Il y avait aussi à ce temps-là la Samarie, peuple qui avait abandonné toute pratique religieuse et tout rapport avec la Judée: nous avons aussi cette catégorie de gens dans nos paroisses qui ont abandonné tout rapport à l'Église. Il y avait aussi la Galilée avec Nazareth, pays avec des racines religieuses mais moins pris dans les lois et pratiques que la Judée. Nous avons aussi cette Galilée dans nos paroisses et c'est sans doute vers eux qu'il nous faut d'abord sortir.
Actuellement, je suis souvent en Galiléée. Nous avons célébré 25 ans de partageance, c'était la Galilée; la Judée était absente. Nous fêterons 30 ans de la Maison Louise-Amélie qui lutte contre la violence faite aux femmes et aux enfants. C'est la Galilée. La Judée sera certainement absente. La Galilée est ce terrain fertile qui vit et pratique l'Évangile au quotidien. C'est vers ce terrain ouvert à la spiritualité, ouvert à l'Évangile que nous sommes envoyés porter la Bonne Nouvelle.
"Allez à la ville, un homme viendra à votre rencontre portant une cruche d'eau, suivez-le. (...) Il vous montrera la pièce toute garnie, prête, faites les préparatifs du repas." Mc 14, 13. Jésus nous envoie au coeur de la ville là où les gens vivent, travaillent, luttent; Il nous y envoie pour suivre les gens portant la vie -une cruche d'eau. Fait remarquable, Jésus nous dit: la salle est prête, tout garnie, il n'y a qu'à faire les préparatifs du repas. Nous sommes envoyés dans cette Galilée où les salles sont prêtes, où les salles nous attendent préparées par l'Esprit de Jésus. Les préparatifs nécessaires est le kérigme, la découverte ensemble du Christ ressuscité au coeur de cette vie. Nos Galilées sont à la recherche de spiritualité, du sens de la vie, ces chrétiens ne sont pas encore au niveau de la catéchèse. Ils sont au niveau de l'accueil, de la découverte du Christ, de l'amour et de la miséricorde. Ce sera un long sujet de méditation et de converison.
Méditation avec un crayon
Un crayon me dit:
Je peux faire de grandes choses si je me laisse guider par la main de mon créateur. Il en est ainsi de toi mon ami.
Je peux supporter un douloureux aiguisage pour mieux servir. Il en sera ainsi pour toi mon ami.
J'ai en moi la capacité de corriger bien des fautes. Tu peux aussi corriger tes erreurs.
La partie le plus importante de mon être est à l'intérieur de moi. Il en est ainsi de toi mon ami.
Même si les moments sont difficiles, il me faut laisser un signe de mon passage, c'est ma mission. Il en est ainsi de toi, même si le moment est difficile, tu devras servir l'humanité.
Nous avons été crées pour accomplir de grandes choses à condition de se laisser guider par la main du Créateur et de rester fidèle à nous -même.
Où sont nos démons?
Les apôtres ont fait une petite crise d'adolescence. Des personnes font du bien sans leur permission. Ils ont le monopole de l'agir pastoral. Mais liassons-les s'amuser et méditons le texte d'Évangile d'aujourd'hui.
Jésus chasse des esprits mauvais. Dans l'Évangile, souvent Jésus chasse des démons. Beaucoup de personnes semble prises par les démons. Aujourd'hui, nous comprenons le message autrement. Quels sont ces démons qui hantent le monde: le racisme, l'appât du gain, l'homophobie, la jalousie, l'injustice, le mépris des petits, des pauvres, etc ... Ce sont des démons modernes qui hantent encore notre monde.
Nous connaissons aussi des personnes qui chassent ces démons. Les gens engagés dans la lutte contre la violence faite aux enfants et aux femmes, les personnes qui luttent contre la pauvreté, l'injustice, la rejet des pauvres et des étrangers, etc ... Ces gens ne sont pas tous dans notre bergerie. La plupart sont des personnes qui ont abandonné toute pratique sacramentelle et sont restés avec la pratique évangélique sur le terrain. L'Esprit n'attend pas nécessairement le oui de l'Église officielle ou les licences en théologie. L'Esprit s'adresse au coeur. Une chose qui m'étonne est le silence de l'Église officielle dans nos paroisses devant ces réalités évangéliques. Comme si les personnes qui ne viennent pas aux sacrements ne sont plus l'Église du Christ.
Alors, Jésus devient très catégorique.: coupe ta main, coupe ton pied, arrache ton oeil. C'est un peu drastique. L'oeil est le symbole de la connaissance; alors si ta science te fait croire supérieur aux autres et te les fait regarder de haut, arrache-le: convertis-toi.
La main est le symbole de la possession; alors si tu as ce désir de tout garder, de ne rien partager, désir de possession, coupe-la: convertis-toi.
Le pied est le symbole du pouvoir; alors si ton service dans la société fait de toi un despote et un dominateur; coupe-le, convertis-toi. N'empêche pas les autres de travailler et de faire du bien.
L'Esprit souffle où il veut. dans le livre des nombres, deux inconnus deviennent prophètes sous l'action de l'Esprit: Eldad et Médad. Ce n'était pas des catholoiques pratiquants et pourtant, ils ont prophétisé. Demandons-nous sérieusement aujourd'hui: Sommes-nous des catholiques de pouvoir, qui avons le monopole de la vérité? Dans nos paroisses se lèvent aujourd'hui des pasteures et des pasteurs qui rassemblent, célèbrent et font du bien, sachons les reconnaitre et soutenir leur engagement. Leur mission est la mission du christ. Ils sont "des acteurs passionnés de la Bonne Nouvelle."
Une page d'Évangile
Nous vivons et célébrons à Sainte-Anne des Monts, 30 ans de vie de la Maison Louise-Amélie. Cette maison fut ouverte par une religieuse St-Paul de Chartres secondée de chrétiens d'ici pour accueillir et aider les femmes victimes de violence conjugale. Depuis trente ans, ces personnes écrivent une page d'Évangile au quotidien.Dans l'Évangile, Jésus a chassé des démons, ces gens aussi chassent les démons, c'est à dire travaillent à guérir le mal causé à ces personnes et parfois à aider aussi celui qui fait violence à guérir ses démons. Aujourd'hui nous rendons grâce pour le travail accompli dans cette maison ... L'Esprit souffle où il veut.
