Jos. Deschênes
Un appel
Sous la direction de Marc Pelchat, théologien, un groupe de théologiens et de pasteurs ont publié chez Médiaspaul: Réinventer la paroisse. Cette étude reprend certains énoncés déjà apportés sur le damier de la réflexion, mais l'étude apporte un regard critique qui invite à la réflexion.
Les auteurs font l'analyse de la situation de l'Église en Europe et en Amérique. Après un clin d'oeil aux réaménagements pstoraux réalisés, ils s'arrêtent à l'exercice du ministère ordonné en collaboration avec les autres ministères. Un chapitre analyse la venue de prêtres d'autres pays et civilisation, cette situation nouvelle demande une sérieuse réflexion.
Dernièrement, je visitais un couple âgé qui avait donné leur maison à leur petit fils pour vivre paisiblement en loyer. Le jeune homme avait transformé la maison en fonction de ses goûts et besoins. Les vieux parents étaient choqués. Il a tout défait notre maison que nous avions bâtie de nos mains. J'ai essayé de leur expliquer qu'il l'avait aménagé selon ses besoins. Il ne l'avait pas défait.
En lisant le livre, je me faisais la même réflexion. Avec les changements dans la société et le Concile Vatican 11, j'ai entendu souvent les réflexions du vieux couple. "Vous autres les jeunes vous voulez tout défaire l'Église." Mais comme les vieux étaient encore dans la maison, les changements n'ont pas eu lieu. C'est peut être ce que nous avons vécu, les chrétiens ont voulu aménager la maison Église selon les besoins de spiritualité, mais ce ne fut pas possible et ils sont partis. C'est ce que des jeunes me disaient hier à l'épicerie. Ils n'ont pas quitté Dieu, l'Église, ils ont quitté une façon de vivre en Église qui ne les rejoint plus.
Les auteurs questionnent les réaménagements pastoraux. Ils ont été fait par en haut sans tenir compte de la communauté. Ils ont été fait en fonction du nombre de prêtres disponibles. Comme j'ai participé activement à ces réaménagements, j'adhère à cette analyse. Je me disais: mon père était menuisier et il n'a jamais commencé une maison par le toit. Il risquait des problèmes. Il fallait toujours poser de bonne fondations. Notre Église a un bon toit mais les fondations ne sont plus là. les prêtres sont âgés, les pratiquants du dimanche aussi, nous ne sommes plus à l'âge de brasser du ciment pour les fondations.
Les auteurs s'arrêtent au sacerdoce du baptême et du rôle du presbyterium en paroisse. Les historiens nous disent que le sacerdoce baptismal est disparu du vocabulaire ecclésial depuis le Concile de Trente. Il est apparu timidement à Vatican 11, mais est très peu mis de l'avant depuis. La base de l'Église et de toute vie en communauté est bien le sacerdoce du baptême. Ce sacerdoce s'éclate en un faisceau de ministères dont le ministère ordonné au service du peuple chrétien. le prêtre ne se définit "plus en termes cultuels liés à l'exercice d'un sacerdoce, mais en termes de l'évangélisateur."
Nous avons un urgent besoin de prophètes qui questionnent notre agir et éclairent notre route par l'Évangile et la docilité à l'Esprit Saint. Nous avons besoin de pasteurs qui rassemblent les chrétiens autour de Jésus Christ, qui ouvrent les portes, vont aux périphéries et prennent l'odeur des brebis, nous avons besoin de prêtres charismatiques capables de nourrir la foi et l'engagement chrétien dans la prière et les célébrations enrichissantes. De sorte que les chrétiens ne soient plus des consommateurs mais des producteurs.
L'année de la miséricorde sera certes un temps fécond pour s'arrêter et méditer le sens de l'Église et des ministères. Des choses se font présentement faudra les soutenir et permettre de nouvelles avancées. Je trouverais vraiment dommage qu'une étude de cette qualité n'aille pas plus loin que la plume de l'écrivain.
Une lecture nourrissante
Jean-Pierre Prévost: Pour lire les sages. Novalis. Il s'agit d'une étude par un savant professeur des livres de la sagesse dans la Bible avec une conclusion sur Jésus le Sage. C'est une dimension de l'être Jésus avec laquelle nous n'avons pas tellement flirté. "C'est une école de vie pour apprendre à reconnaitre et à goûter la sagesse de Dieu". Jésus était-il un sage? allons voir. bonne lecture.
"L'Hôpital de campagne est ouvert."
Tel est le titre donné à un artice dans le Columbia des Chevaliers de Colomb avec l'année de la miséricorde annoncée par le Pape François. L'hôpital de campagne est proche des malades, et plus prêt à répondre aux besoins des gens que des hôpitaux de grands centres à cause de la grosseur de l'organisation. La miséricorde est aussi proche des gens et de leur besoin car elle vient du coeur.
Cet hôpital est ouvert depuis assez longtemps mais nous n'y avons pas prêté attention. Je lis dans une revue qu'un cuisinier renommé a laissé son travail de chef dans un grand restaurant pour aller nourrir des sans abris et gérer une maison de retraite pour ces gens dans ces pays en voie de développement. Il a ouvert l'hôpital de la miséricorde. Des services sont offert aujourd'hui aux femmes victimes de violence ou d'abus, aussi certaines personnes ont besoin d'accompagnement après un avortement et prochainement nous aurons l'aide médicale à mourir sur le plateau de la vie, ceci apportera sans doute des réflexions ou des gestes nécessitant des baumes cicatrisants.
Beaucoup de blessures contribuent aujourd'hui a rendre les relations humaines difficiles, beaucoup de blessures engendrent d'autres blessures et les relations en prennent pour leur rhume. La miséricorde devient cette chaleur et accueil de la charité qui permet bien des guérisons. Célébrer la miséricorde, c'est ouvrir grande les portes de l'hôpital de campagne pour offrir le baume de l'accueil, de l'amour, du pardon et de la fête. Il nous faut fêter ensemble. Fêter la miséricorde qui se vit autour de nous, fêter la miséricorde qui se vit en nous et par nous. Fêter la miséricorde de Dieu à notre égard. Nos célébrations du sacrement du pardon avec absolution collective doivent retrouver tout leur sens et leur beauté dans cette fête de la miséricorde. Nous devons sortir du rite du sacrement pour rejoindre la fête de la miséricorde de Dieu pour nous. Nos communautés chrétiennes doivent retrouver ce goût de fêter ensemble notre Dieu de miséricorde, retrouver le sens du sacrement qui est fêter le pardon de Dieu. Le sacrement n'est pas un tribunal où on va chercher une pénitence après un aveu détaillé; il doit être davantage un lieu de célébration du pardon accordé. Un lieu de reconnaissance du coeur de l'être humain envers son Dieu qui pardonne et conduit plus loin. Ouvrons les portes pour que l'air frais de l'amour miséricordieux du Père puisse entrer et que notre monde se réchauffe au coeur de Dieu. Sortons de la froideur des rites pour retrouver la chaleur de la célébration. Qu'allons-nous faire de notre hôpital de campagne cette année?
Un signe ...
Notre Évangile d'aujourd'hui (Jn 2, 1-11) nous conduit à Cana en Galilée pour participer à des noces avec le Christ. Dès le départ de sa vie publique, Jésus nous donne le fil directeur de toute sa vie et celle de ses disciples: Notre vie de chrétien est une vie de communion, vie d'alliance pour bâtir un projet de communauté. C'est le plan du Père au moment de la création. Jésus prêche beaucoup plus par ses gestes que par ses paroles. Méditons quelques aspects de ce message.
A l'époque de Jésus, le vin était important. D'ailleurs on peut lire dans Siracide 31, 27: "Pour les humains, le vin, c'est comme la vie, pourvu qu'on le boive avec modération. vivre sans vin, est-ce vivre?" Manquer de vin est une honte. Nous comprenons ainsi le problème des mariés qui manquent de vin, c'est pourquoi Marie intervient auprès de Jésus.
On amène six cruches d'eau. Une très grande quantité, c'est l'abondance. Cette eau deviendra le vin de la nouvelle alliance. Prenons conscience que le vin de l'ancienne alliance est tari, il n'est plus capable de nourrir et de réjouir les gens. Alors Jésus va présenter le vin de la Nouvelle Alliance, il est en abondance et charme les invités. Le vin de l'ancien testament avec ses lois, ses obligations ne répond plus aux besoins du peuple. C'est le moment de goûter au vin de la vraie vie chrétienne. L'abondance nous fait découvrir que les temps messianiques sont arrivés. Comme le dit Amos: "Voici venir des jours, dit le Seigneur, où des montagnes et de toutes les collines coulera du vin doux. Je rétablirai mon peuple en Israël."
Notons aussi que l'eau est le symbole du quotidien parfois fastidieux, pénible à vivre surtout lorsqu'il est chargé de défenses et d'obligations. Le vin représente la fête et la joie de vivre. Jésus vient changer notre quotidien parfois pénible en fête et joie de vivre. Jésus vient nous faire passer du devoir pénible à la joie de la fête. Notons que Jean parle de signe et non de miracle. Il ne parle pas de puissance mais donne un message de vie et d'amour. C'est l'image de notre vie d'Église et de communauté que Jean nous propose. Notre vie en Église est comme une vie de couple, vie d'alliance pour bâtir un projet commun: le règne de Dieu. Le temps est venu de goûter le vin de la fête, du rassemblement dans l'amour et la joie.
Paul dans son Épitre aux Corinthiens nous parle d'une façon de vivre en communauté ce vin nouveau: le vin des dons et charismes de l'Esprit déposés en abondance -comme le vin nouveau- dans le coeur des chrétiens pour assurer la vitalité de nos communautés. J'ai placé une petite méditaiton sur le sujet dans la piste de réflexion.
Dons de Dieu.
Paul nous invite aujourd'hui à découvrir les dons que Dieu verse dans la communauté chrétienne. En s'adressant aux Corinthiens, c'est à nous qu'ils parlent.(1 cor, 12, 4-11). Ce texte est dans la liturgie de dimanche prochain 17 janvier. Je m'y arrête un petit moment.
Chacun reçoit le don de l'Esprit pour animer la vie de l'Église: don de sagesse, de discernement, de foi, de guérison, de prophétie, etc ... L'Esprit assure à la communauté Église les services nécessaires à son développement. Il donne le don de prophète comme le don de pasteur; le don de la connaissance comme le don de la charité, de sorte les communautés ne manquent pas des services dont elles ont besoin. Certains ont le don de lire les signes des temps et d'autres de les interpréter.
Je fais un clin d'oeil à l'Évangile de ce même dimanche. Jésus est au noce et les mariés manquent de vin. Ils auraient du aller à la commission des liqueurs, mais Jésus leur dit vous avez tout ce qu'il faut et en abondance. Nos communautés n'auraient-elles pas tout ce qu'il leur faut et en abondance? Les mariés se fiaient au même vin qu'ils avaient servi. Mais ce vin ne répond plus à leur besoin, il est épuisé. Jésus leur apporte un vin nouveau qui n'a pas fermenté, qui n'a pas fait le même cheminement que l'autre, mais qui est meilleur parce qu'il répond à leur besoin.
Ne serions-nous pas invités à passer au vin nouveau? Invités à passer à d'autres formes de services ou façon de faire? Pourquoi toujours tenir à notre vieux vin? Les dons, les charismes sont le vin nouveau donné par le Christ et son Esprit, pourquoi en avoir peur? Est-ce que nous aurions étouffé l'Esprit? Comme nous dit notre évêque à Gaspé: "Un discernement s'impose." Discerner ce que nous avons fait avec nos charismes de l'Esprit dans nos communautés. C'est l'anné de la miséricorde, ne devrions-nous pas commencer par vivre la miséricorde avec nos communautés, leur demander pardon et retrouver rensemble la force de l'Esprit saint déposant chez nous l'abondance des charismes comme le vin des noces de Cana?
Jésus, l'homme de la miséricorde.
Nous sommes dans l'année de la miséricorde demandée par notre Pape François. Nous faisons la lecture de l'Évangile de Luc dans notre année liturgique. Le Jésus de Luc est l'homme de la miséricorde. Jetons un clin d'oeil à ce Jésus. Entrer sur le chemin de la miséricorde avec Luc c'est découvrir le visage du Père. C'est la bonne Nouvelle de Luc. Dans le chapitre 15 de son Évangile, Luc a regroupé quelques paraboles de la miséricorde. Faisons station à ce chapitre.
Notons au départ que le bible TOB parle de la brebis retrouvée, de la perle retrouvée, du fils retrouvé et non de la brebis égarée, de la perle perdue, et les textes nous manifestent la joie des retrouvailles. La miséricorde ne serait-elle pas cette joie de se retrouver.
Lorsque le pasteur retrouve sa brebis perdue (Lc 15,3), tout joyeux, il la charge sur ses épaules et la ramène à la bergerie. "Réjouissez-vous avec moi car j'ai retrouvée ma brebis perdue." L'acccent est mis sur la joie des retrouvailles.
Nous avons le même canevas dans la pièce de monnaie perdue. "Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma pièce de monnaie perdue." (Lc 15, 8-11.) Nous avons la même situation avec le retour du fils à la maison: "Mangeons et festoyons, car mon fils est retrouvé." (Lc 15, 23).
Le message qui nous est donné est que la miséricorde est l'accueil inconditionnel qui procure une grande joie. Nous sommes invités à mettre l'accent sur la joie des retrouvailles et non d'abord sur l'aveu d'une culpabilité. Le pasteur qui perd une brebis va à sa rencontre pour la réintégrer dans le troupeau. La dame qui perd sa pièce d'argent balaie la maison pour la retrouver. Aujourd'hui en cette année de la miséricorde, que ferons-nous en Église pour tous nos frères et soeurs chrétiens qui sont partis et vivent un vide spirituel? Qu'allons-nous balayer dans notre maison Église pour fêter les retrouvailles?
Le père manifeste sa joie de retrouver son fils et fête le retour. L'absence du fils lui a permis de retrouver ses entrailles de père et au retour le fils fera l'expérience d'une vie de famille dans le joie des retrouvailles. Que ferons-nous cette année pour fêter les retrouvailles quand un frère ou une soeur viendra demander un service à l'Église? Serons-nous capable de faire la fête des retrouvailles, du cheminement avec ses hommes et ses femmes qui ont soifs de spirituel et de sens de la vie? La miséricorde nous attend au détour du chemin, sur les trottoirs, dans les magasins, au restaurant, dans les familles, dans le palais de justice, au bureau du presbytère et elle se célèbre à l'église dans les différents sacrements.
Le premier pas à faire à mon avis est de mettre à l'école de Jésus. La vie de Jésus est une école de l'amour et de la miséricorde. Ses paraboles comme ses miracles sont un enseignement pour notre agir en Église. La miséricorde est une invitation à prendre la route avec l'autre pour l'aider à aller plus loin. Jésus mange avec les pauvres, avec le fils cadet qui revient comme avec l'ainé frustré sans demander de compte, simplement en aimant. Le fils cadet est l'image de tous ces chrétiens qui ont quitté l'Église et sont en recherche, l'ainé est l'image de tous ces bons vieux chrétiens fidèles qui se croient dépositaires de la vérité. Le père ne demande pas de confession mais un revirement du coeur. Que nous réserve l'année de la miséricorde. Elle sera ce que nous la ferons.
De quel baptême suis-je?
Mgr Paul-Émile Charbonneau écrivait: "Nous sommes invités depuis le Concile Vatican 11 à passer d'une Église de définitions scholastiques (intellectuelles) à une Église d'expériences spirituelles et humaines." C'est un peu ce que l'Évangile de ce dimanche nous invite à faire: passer du baptême de Jean Baptiste, rite de conversion, à celui de Jésus, expérience d'amour avec un Père très aimant.
Jean proposait un baptême de conversion. Les gens avaient besoin de se convertir pour accueillir la nouveauté de l'Évangile. Jésus vient se faire baptiser pour faire comprendre qu'il apporte une nouvelle vision du baptême. Il ne l'explique pas avec des mots, il le vit devant l'assemblée. Le ciel s'ouvre comme le voile du temple se déchire au moment de sa mort. Ce qui bloque la relation avec Dieu se déchire, disparait. Au lieu de rejoindre Dieu à travers des rites de conversion, nous le rencontrons directement. Nous sommes invités à passer du rite au sens et au coeur. Jésus vient nous dire que le baptême est d'abord "une expérience spirituelle" de mon être d'enfant bien-aimé d'un Père aimant. Comme c'est une expérience spirituelle, je dois l'exprimer par des rites et des symboles pour me l'approprier, mais ces rites sont au service du sens et de la vie.
Au baptême de Jésus la colombe apparait. Elle était présente au temps de Noé pour annoncer que la terre était prête à entrer en alliance avec Dieu. Aujourd'hui elle revient pour nous dire que la terre est prête à entrer dans une nouvelle alliance avec Dieu à travers Jésus Christ. Le baptême de Jésus est une entrée en alliance avec son Dieu. Célébrer son baptême, c'est célébrer l'amour gratuit du Seigneur pour nous qui nous fait entrer dans une relation d'alliance. La célébration à travers ses rites et symboles rend d'une certaine façon visible l'amour gratuit du Seigneur.
Ne disons plus: J'ai été baptisé le .., mais Je suis baptisé, je vis quotidiennement mon baptême et je l'ai célébré le ... le baptême est une vie de communion, c'est une découverte quotidienne de l'amour de Dieu pour nous, ne le réduisons pas au rite de la célébration. Le baptême est d'abord un acte d'amour, la rencontre de deux amours, l'amour de Dieu qui se répand en moi et ma réponse d'amour au Seigneur.
Comme le dit le texte de l'Évangile, cette expérience spirituelle allume en nous un feu, le feu de l'Esprit Saint. "Je suis venu allumer un feu sur la terre et come je voudrais que ce feu soit déjà allumé." C'est le feu de l'amour, de la miséricorde, du pardon, de la paix... Nous sommes invités aujourd'hui à sortir de la froideur des rites pour entrer dans la chaleur de l'expérience du Seigneur et la célébrer dans la joie et l'amour. De quel baptême si-je? Celui de Jean ou celui de Jésus?
Luc 3 15-22
Mes voeux
BONNE, HEREUSE, SAINTE ANNÉE À VOUS TOUTES ET TOUS. C'EST MON VOEU. LE RESTE ON VA SE L'ACHETER.
JOS.
La pastorale des racines
J'ai toujours apprécié la période d'automne de novembre à février. Ce temps de l'année où la nature se repose, descend dans ses racines pour retrouver ses forces intérieures en vue de produire de nouvelles feuilles et de nouveaux fruits. Lorsque le froid se fait plus intense, la neige descend s'étendre doucement sur la nature pour protéger les racines de l'engelure et conserver leur vigueur. C'est un temps d'intériorisation où la nature se rebâtie vers un nouvel été.
Il en est ainsi de l'être humain. Nous avons besoin de ces moments de repos, de tranquilité, d'intériorisation pour retrouver nos racines profondes afin de mieux repartir l'été venu. Ce temps de l'Avent et de Noël est ce temps de tranquilité où chacun retourne à ses racines reçues des ancêtres et de la vie, racines qui vont nous permettre de porter de nouvelles feuilles et nouveaux fruits. La nature est une école de vie. "J'inscrirai ma loi au fond de votre coeur" nous dit le Seigneur. Nous n'avons pas à chercher à l'extérieur tout est inscrit en nous et autour de nous.
Il en est ainsi pour la vie de notre Église. Nous vivons actuellement une période d'automne où les feuilles sont tombées. C'est le temps par excellence de retourner à nos racines. Nous avons sans doute trop mis l'accent sur les feuilles: pratique sacramentelle, prière en famille, baptême des enfants, etc ... Ceci est devenu des genres de dévotions. De plus nous avons enfermé les sacrements dans des célébrations et des rites. Ils ont perdu leur force et ne produisent plus les fruits espérés. Les sacrements sont d'abord un vécu quotidien que je célèbre en communauté. "Faites des disciples, baptisés les" nous dit Jésus. Être disciple, c'est retrouver ses racines profondes, c'est renouer avec ce que nous sommes fondamentalement. Parfois notre enseignement chrétien veut conserver une "saine doctrine créée au cours des âges" et néglige totalement les racines et les valeurs des chrétiens d'aujourd'hui.
Pour l'année 2016, je souhaite donc que nous puissions instaurer "LA PASTORALE DES RACINES." Plaçons-nous à l'école de la nature qui est "L'Université du Bon Dieu." Les communautéas amérindiennes sont éclairantes à ce sujet. La nature est une magnifique école de vie qui peut nous enseigner et nous aider à retrouver le chemin. Elle fera monter de notre coeur la présence de Dieu, la Parole qui y est plantée et fera de nous des êtres d'action de grâce. Instaurons la pastorale des racines. C'est peut-être cela qu'on appelle l'évangélisation.
De la Belle Visite.
Notre dimanche est communément appelé: Fête des Rois. En réalité ce n'était pas des rois mais des Mages. Qui étaient-ils? D'où venaientils? Combien étaient-ils? Nul ne le sait. L'histoire a inventé un nombre avec des noms et un titre, ça fait "chouette." Cette année j'ai découvert un autre Mage venu à la crèche chez-nous.
Il s'agit d'un mage qui avait lanterné tout au long du chemin et arriva en retard à la crèche, la Sainte Famille était partie pour l'Égypte par peur du méchant Hérode. C'est sans doute heureux pour lui parce qu'il n'avait pas de cadeau à offrir, il avait tout donné pour manger en route.
Ce mage s'appelle Jos. Monique, Louis ... C'est chacun et chacune de nous qui allons saluer l'enfant de la crèche. Les seuls cadeaux que nous pouvons offrir à Jésus sont nos joies, nos peines, nos souffrances, nos succès comme nos échecs, notre amour. Nous n'avons à Lui donner que ce que nous sommes et c'est sans doute le plus beau cadeau. Se donner soi-même entièrement par amour à Celui qui n'est qu'AMOUR.
Un autre cadeau que nous pouvons offrir est notre capacité de le reconnaitre autour de nous dans le quotidien. C'est parfois difficile de reconnaitre le Seigneur dans le mauvais garnement qui nous intimide, dans le pauvre qui quémande toujours de l'argent, dans celui qui attaque au nom de l'étast islamique ... Là aussi le Seigneur est présent et demande l'accueil.
Les mages sont venus quidés par une étoile nous dit l'Évangile. Ils étaient guidés par cette lumière intrieure qui les a conduit jusqu'à la crèche. Cette lumière intérieure leur a permis de reconnaitre le Fils de Dieu dans cet enfant. Cette impulsion intérieure était certes l'action de l'Esprit de Dieu qui les habitait. Cette lumière existe aussi en nous et nous pouvons dire comme eux: Nous avons vu son étoile en nous et nous sommes venus le reconnaitre.
Hier nous avions les bergers à la crèche, aujourd'hui nous cheminons avec les Mages parce que l'univers entier est convié auprès de Jésus. L'univers entier est invité à reconnaitre le Sauveur et à le faire reconnaitre. À la crèche, il y a de la place pour tout le monde, il y a une place pour Marie Madeleine, Zachée, le Larron en croix, L'apôtre Jean, Marie Mère de Jésus et pour nous tous. Même le boeuf et l'âne ont leur place et leur utilité. Aujourd'hui prenons le temps de nous asseoir auprès de Jésus et de lui dire notre amour tout en goûtant le sien. Mth 2, 1-12.
