Jos. Deschênes
Mai, mois le plus beau
Nous avons chanté et chantons encore«; C'est le mois de Marie, c'est le mois le plus beau. La place de Marie dans la vie du Christ fut très importante et elle l'est également dans la vie de notre Église. La Pape François parle de la place de la femme dans l'Église à partir de Marie dans la Bible. Ma conviction est que nous avons fait de Marie une petite femme mièvre à la maison et que nous rencontrons avec le chapelet. quand arrive le mois de mai, nous parlons toujours du chapelet ou aller au mois de Marie. Tout cela est bien mais ce sont des dévotions et il me semble que Marie nous appelle ailleurs.
Marie est une femme extraordinaire, femme forte par excellence qui fut la première à accueillir la nouveauté de l'Évangile. Une femme qui a présenté Jésus au monde. Elle fut la première missionnaire. Nous avons développé une dévotion mariale, un culte marial, mais pensons à développer un engagement marial, vivre un baptême à la Marie. Marie a été présente dans la Bible chaque fois que le vie devait apparaitre: naissance du Christ, Cana avec la naissance de la mission de Jésus, au Calvaire avec la naissance du Christ au monde de Diue, à la Pentecôte naissance de l'Église. Marie est encore présente aujourd'hui à la renaissance de notre Église. Le OUI de Marie est le OUI à la nouveauté de l'Évangile, à la naissance d'une nouvelle relation à Dieu et au monde, c'est un oui à l'avenir. Prier un sant, contempler un saint, c'est s'inspirer de sa vie pour bâtir aujourd'hui.
Marie inspire la place de la femme dans la société et l'Église d'aujourd'hui. Les femmes biblistes nous ont fait découvrir la beauté et l'actualité de la Parole de Dieu. Les théologiennes ont fait atterrir la théologie. Les femmes pasteurs feront naitre des relations et des communautés riches de sens et de vie. Le mois de mai devra nous inspirer à méditer le rôle irremplaçable de Marie dans la vie du rédempteur et des femmes dans notre Église. Il faut sortir notre prière à Marie des cadres de la dévotion pour l'amener à la rampe de lancement d'un monde nouveau comme fut la vie de Marie. Je te rends grâce Marie d'être la femme extraordinaire que tu es, d'inspirer mon engagement en Église, d'ouvrir ma vie à la nouveauté de l'Évangile, et de m'apprendre que l'important est d'accueillir la vie et de l'accompagner. Merci aussi de m'apprendre la louange et l'Action de grâce devant les merveilles que le Seigneur réalise pour notre Église et notre monde.
Dieu me reconnait.
"C'était au temps où dans le nord de la France il y avait encore des mines de charbon. On raconte qu'un jeune garçon d'une dizaine d'années allait souvent le soir attendre son père à la sortie de la mine. Il se trouvait donc là à l'attendre ... Les mineurs sortaient, le visage noirci de la poussière de charbon. L'un d'eux aperçoit l'enfant et lui demande ce qu'il fait là. L'enfant répond: J'attends mon père. Et l'homme alors de répliquer, ironiquement: Mais regarde la face de tous ceux qui sortent: ton père, tu ne le reconnaitras pas! Et le jeune de trancher: Oui, mais lui, il me reconnaitra." Tiré de Chantier de Rimouski sous la plume de René Desrosiers.
Dieu me reconnait toujours comme son enfant bien-aimé. Même si je m'en sens point digne, Dieu regarde ce que je suis d'abord et non ce que je fais. Même si mon visage est défiguré par la suie du péché, Dieu me reconnait toujours.
Pensée
"Peu importe la justesse de vos paroles: vous ruinez tout quand vous parlez avec colère." S. Jean Chrysostome.
Nous voulons voir le Christ.
Philippe dit à Jésus: "Montre-nous le Père." Jn 14, 6-14. C'est le cri que le peuple chrétien lance aujourd'hui: Nous voulons voir le christ. Montrez-nous le Christ. Ne sommes-nous pas confrontés à retrouver la foi. En méditant cet Évangile, je pensais à l'acte de foi apprise dans le petit caéchisme, croire à des vérités pour être sauvé. Croire à des vérités à mon sens se situe aux niveau des croyances alors que la foi est au niveau d'une personne: le Christ. Ce ne sont pas des vérités qui me sauvent mais la foi au Ressuscité.
Philippe qui pose la question à Jésus est pris dans un univers de pratiques religieuses et de croyances qui l'empêchent de reconnaitre le Père dans le Fils. Jésus est venu présenter une Personne: son Père. En cette année de la miséricorde, ce cri des chrétiens doit nous toucher profondément: Montre-nous ton visage de miséricorde, montre-nous le visage du ressuscité. Nous sommes invités à redécouvrir le Christ dans nos vies et à le laisser passer. Les chrétiens ne nous demandent pas des rites, des croyances, mais le visage du Christ ressuscité. Et Jésus pourrait répondre: ça fait 2000 ans que je vous ai donné cette mission, comment se fait-il que les gens le cherchent encore.
Envoyer à la messe. (Act. 1,1-11; Lc 24, 46.)
En cette fête de l'Ascension, nous sommes tous et toutes envoyés à la messe. Le Christ retourne vers son Père et nous demande d'être ses témoins. Nous sommes des envoyés et le mot "messe" vient du latin qui signifie envoyé. Nous sommes envoyés à la messe pour ensuite venir ensemble comme communauté célébrer l'action de grâce. Jésus fait assez confiance en nous pour nous laisser sa mission et nous laisser aussi au bon soin de son Esprit.
"Vous serez mes témoins" dit Jésus. C'est qui un témoin. Un témoin, c'est comme un saint, quelqu'un qui laisse passer le Christ. Le témoin n'est pas quelqu'un qui donne le Christ, mais qui laisse passer le Christ; qui laisse découvrir le Christ ressuscité. Nous ne sommes pas des "peadler" de l'Évangile, ni des vendeurs de vérité, mais des personnes qui laissent passer le Seigneur à travers leur vie. Nous sommes envoyés sur le chantier du monde faire découvrir le Christ, bâtir l'Église de Jésus Christ et nous rassembler en communauté pour célébrer.
Pour laisser passer le Christ, il est nécessaire que nous l'ayons rencontrer au fond du coeur. Nous devons être des amants du Ressuscité. Nous ne pouvons donner ce que nous n'avons pas. A l'Ascension, Jésus nous envoie être ses oreilles pour écouter les gens, son coeur pour aimer, ses mains pour aider, ses lèvres pour présenter l'amour, ... être témoin est le fruit de l'expérience personnelle du Seigneur. Nous sommes envoyer à la messe. Être invité à la messe, c'est être envoyer sur le chantier de l'Évangile au quotidien. Il ne faut pas réduire la messe à la célébration.
A l'Ascension, Jésus monte vers Dieu, vers la plénitude de son être et nous sommes invités avec Lui. Nous sommes invités chaque jour à monter vers la plénitude de notre être d'enfant de Dieu, notre être d'homme ou de femme, invités à monter vers la réalisation complète de notre être d'enfant bien-aimé du Père. Le Seigneur bénit ses disciples et leur promet la force de l'Esprit Saint pour bien vivre cette mission. A ses disciples, il dira aussi: Je suis avec vous jusqu'à la fin des temps. Notre mission est possible par suite de cette force de Dieu qui nous habite. La bénédiction de Dieu rend féconde la vie des personnes. Quand Jésus bénit les siens, il rend fécond leur apostolat, leur engagement. "Je mettrai du souffle en vous" nous dit le Seigneur en Ezéchiel. C'est le souffle de son Esprit qui assure la pérennité de notre engagement. Demandons au Seigneur que son souffle de vie fasse de nous des témoins authentiques de sa présence et de son amour. "Soyons témoins de Jésus Christ, chantons-nous souvent.
Intéressant.
Si les jeunes sont derrière nous chronologiquement, ils n'en sont pas moins en avance sur nous intuitivement. L'avenir de la société et de l'Église repose en eux et ce sont d'abord eux qui peuvent nous aider à en tracer la voix. Si le facteur de l'âge peut nous désavantager à leurs yeux, disons-leur: "Ce n'est pas parce qu'un arbre est vieux qu'il donne de vieux fruits." J. grandMaison.
Croire en toute vérité. R. Bélanger.p. 69.
Qui est Jésus?
Quelqu'un m'a posé cette question: Qui est Jésus Christ pour toi? Oui qui est Jésus pour moi! D'abord il est le Jésus de mes parents. Ce Jésus qu'il m'ont fait connaitre dans leur témoignage de foi et de prière. C'est une présence qui a animé et soutenu mes parents et qu'ils m'ont léguée dans leur vie.
Jésus Christ n'est pas pour moi le Jésus de Nazareth, mais celui de Ste-Anne des Monts. Le ressuscité présent dans notre quotidien. Celui qui m'a donne son Esprit pour guider ma route quotidienne. Celui que je sens près de moi dans mes difficultés pour me dire continue; celui qui est avec moi dans mes joies pour les partager. C'est un compagnon de route vers le meilleur de moi-même.
Mon Jésus est celui qui est venu dire: Ma tâche est d'allumer un feu sur la terre et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé. Celui qui est venu allumer le feu de l'amour, de la miséricorde, du pardon, de la communion entre les humains. Celui qui me dit: Mes amis écoutent ma voix et demeurent fidèles a mes paroles. Celui qui donne sens à la vie et aux événements.
Mon Jésus prend racine dans la vie du Jésus de Nazareth. Celui qui a marché en Galilée pieds nus dans le sable pour dire aux êtres humains qu'ils sont aimés de Dieu le Père. Un Jésus libre qui a fait peur aux autorités qui l'ont crucifié pour le faire taire. Un Jésus qui s'est fait baptiser par Jean pour nous dire que son baptême qui sera aussi notre baptême célébrait l'amour gratuit de Dieu le Père. Le Jésus de Nazareth fut un insoumis devant les lois asservissantes, les injustices, le mépris des petits et des pauvres. Mon Jésus s'inspire de celui-là.
Mais mon Jésus est aussi celui qui se fait reconnaitre dans une expérience de vie non par des énoncés intelletuels ou des idées théologiques. Il a cheminé avec les disciples d'Emmaüs jusqu'au moment où ils le reconnurent. Les apôtres l'on reconnu dans des gestes de communion et de partage. Jésus est un homme pratique qui agit en faveur des hommes et c'est dans une expérience vitale que nous le reconnaissons. C'est dans le quotidien de nos vies, dans la prière, dans le méditation régulière de sa parole, dans la communion et le partage avec les gens autour de nous qu'il se fait reconnaitre. Le Jésus du matin de Pâques est un Jésus de communion et d'intimité. Ce Jésus n'est pas à chercher au dehors de nous ou dans des oeuvres extraordinaires, Il est là au coeur de nos vies et se laisse découvrir. Jésus Christ se laisse découvrir par chacun et chacune de nous dans un partage de vie dans l'amour, l'accueil et le don ... Le Jésus de Nazareth se laisse guider par l'Esprit Saint et m'invite sur la même route que lui.
Par Lui, avec Lui, en Lui, nous sommes devenus louange, honneur et action grâce au Père pour l'éternité.
Aller à l'église.
Ce matin, en ouvrant ma t.v., je me posais la question: Comment va l'Église de Jésus Christ ce matin? Et l'expression m'est monté: Aller à l'église. J'ai grandi en allant à l'église, j'ai vieilli en allant à l'église, Je ne me souviens pas qu'on m'ait dit d'aller à l'Église. Aujourd'hui quand on ferme une église faute de ressource financière, nous disons aux chrétiens d'aller à l'église voisine. On va toujours à l'église et pas souvent à l'Église.
Le Christ n'est pas souvent aller à l'église. Il a célébré son baptême au Jourdain, il a célébré sa messe de Pâques dans une salle, quand il est allé à l'église ce fut pour faire la pastorale de la "mope". Après la résurrection, il envoya ses apôtres à l'Église. Nous lisons les Actes des Apôtres et ceux-ci sont constamment dans l'Église. Le Pape François nous envoie à l'Église. Notre priorité diocésaine à Gaspé nous envoie vers nos frères et soeurs, donc à l'Église.
Un théologien écrivait dernièrement que nous avions enfermé le Christ dans les tabernacles comme au tombeau, nous avions enfermé l'Église dans l'église comme au tombeau et aujourd'hui ce tombeau comme le premier est vide. Ça m'a pris 80 ans à découvrir que nous ne sommes pas envoyés à l'église mais à l'Église bâtir le règne du Père. Faut pas s'en faire, l'éternité est devant nous. Mais maintenant je dis au chrétiens d'ici: en sortant de l'église n'oublions pas d'aller à l'Église.
pensée
Si nous pouvions lire l'histoire secrète de nos ennemis, nous découvririons dans la vie de tout homme assez de peines et de souffrances pour désarmorcer toute hostilité." Henry Wadsworth Longfellow.
Je ne peux imaginer un Dieu qui récompense les objets de sa Création, dont les buts sont modelés d'après les nôtres, un Dieu, en somme, qui n'est que le reflet de la fragilité humaine. Albert Einstein.
Sacrement de la miséricorde.
Nous sommes dans l'année de la miséricorde et le Pape François nous parle souvent du sacrement de la miséricorde. Je trouve cette expression merveilleuse et je me permets une petite méditation sur le sujet.
Nous pouvons être miséricordieux sans avoir à pardonner à quelqu'un, -le bon samaritain- comme nous pouvons pardonner sans être miséricordieux. J'ai connu le tribunal de la pénitence où le juge qui accordait le pardon devait tout savoir sur mes erreurs pour donner un bon jugement. D'où l'aveu détaillé des fautes. J'ai souvent dit et entendu: je me confesse souvent et c'est toujours à recommencer. C'est que le pardon agit sur les conséquences, sur mes actes: vol, injures, colère, jalousie,... Quand je vais chez le médecin pour un mal de tête, celui-ci cherche la cause de mon mal pour le guérir, travailler sur les conséquences ne donne qu'un résultat momentané et ne guérit pas. C'est ce que nous avons vécu dans le sacrement du pardon.
Il me semble que si je veux corriger un agir mauvais qui brise des relations, j'ai besoin de connaitre et de travailler à guérir la cause de cet agir. Sinon je risque de continuer toute ma vie. La miséricorde est le coeur tourné vers la misère pour guérir et conduire plus loin -le père miséricordieux en Lc 15.- La miséricorde est davantage tournée vers la personne à aider, guérir et non sur les effets, un agir mauvais. Dans le sacrement de la miséricorde, il y a toujours une dimension guérison et l'important est moins l'aveu détaillé de mes erreurs que la reconnaissance de mes blessures à guérir et qui me font mal agir.
Alors dans ma vie, je ne lutte pas contre satan qui vient me tenter pour me faire pécher mais je travaille pour réaliser au mieux mon être d'enfant de Dieu. Et le sacrement de la miséricorde est ce lieu où le Seigneur vient me rencontrer pour m'aider dans ce combat vers le meilleur de moi-même. Je m'engage sur un chemin positif. Venir à une célébration de la miséricorde, c'est affirmer ma volonté de guérir mes blessures, de me laisser réconcilier avec le Seigneur et les chrétiens autour de moi.
Quand je préside une célébration de la m iséricorde, je suis le témoin de la miséricorde du Seigneur, je viens attester l'action miséricordieuse du Seigneur. Je n'ai pas le pouvoir de pardonner, mais le service de la miséricorde. Quand je participe à une célébration, quelqu'en soit la forme, individuelle ou collective, avec mon péché j'essaie d'y amener les causes pour les guérir. Le sacrement de la miséricorde ne me laisse pas là où je suis pour recommencer demain, mais me conduis plus loin et vers le meilleur de mon être. Là nous rejoingnons le texte de Marc: 11, 1ss. où Jésus demande aux apôtres d'aller en ville détacher l'âne et de le lui amener. Jésus demande à ses disciples d'aller au coeur du monde libérer les êtres humains pour les lui amener. Libérer quelqu'un n'est pas seulement lui dire tu es pardonné, mais surtout découvrir les causes de son mal d'être et cheminer avec lui vers un meilleur.
Dans cette année de la miséricorde, accueillons le Seigneur non pas d'abord avec nos catalogues de péchés, mais au niveau d'une action salvatrice qui fait grandir mon être selon sa musique propre.
