Jos. Deschênes
Une fête de la Parole.
Depuis quelques années nos communautés chrétiennes célèbrent de temps en temps des liturgies de la Parole le dimanche. En écoutant la réaction des chrétiens et même de certains prêtres, je me permets de méditer un peu cette réalité ce matin.
Un premier point qui m'apparait difficile est que nous prenons cette raélité par la négative: parce qu'il y a moins de prêtres nous faisons des liturgies de la Parole. Nous laissons l'impression d'un pis aller. Il me semble que l'objectif premier de l'Église est le rassemblement de la communauté et non la forme de rassemblement. Si nous voulons rassembler les chrétiens, offrons leur une forme de rassemblement qui les intéresse et les rassemble. Lucien Deiss parle d'une fête de la Parole. La formation à donner aux animateurs de fête de la Parole est une formation biblique non comment faire des rites.
Nous avons besoin de découvrir ensemble l'importance de la Parole de Dieu. Jésus Christ est présent dans sa Parole d'une présence réelle comme dans l'Eucharistie. Il est présent dans la Parole sous l'apparence des mots comme dans l'Eucharistie sous l'apparence du pain. Nous communions au même Christ dans la Parole que dans l'Eucharistie. La Parole est créatrice, elle créée la communauté en vue de l'Eucharistie qui soude la communauté dans le mystère du Christ. "C'est par la force de l'Évangile que l'Esprit Saint rajeunit l'Église et la renouvelle sans cesse, affirme Vatican 11.
Jésus avant de multiplier les pains s'est assis et enseigna longuement la foule. Mc 6, 34. Il ne peut y avoir d'Eucharistie sans une Parole vivante qui éclaire. L'Eucharistie est célébration d'alliance avec Dieu et c'est la Parole qui nous met en état d'alliance pour célébrer. Il m'apparait néfaste de présenter la célébration de la Parole parce qu'on ne peut avoir d'Eucharistie.
Je crois qu'il nous faut dépasser la pratique de la messe quotidienne et l'obligation de la messe dominicale, dépasser aussi la vision de l'Eucharistie sacrifice sanglant de la croix, pour retrouver la grâce de célébrer l'Alliance et faire la fête autour de la Parole.
Lucien Deiss: Célébration de la Parole, Desclée. Ce livre date de 1991 mais a, je crois, une grande actualité.
Un amour viscéral.
La parabole du père miséricordieux dans Luc nous révèle le visage de Dieu pour nous. Le Pape François ce matin nous rappelle que le terme hébreu utilisé évoque le sein maternel. Dieu nous prend comme son enfant à la manière d'une mère qui acueille son enfant et est prête à tout lui donner même de sa propre personne. Dieu se penche avec tendresse sur ce qui est faible pour le soutenir. L'année de la miséricorde nous invite à méditer ce visage du Père et à nous laisser convertir pour devenir aussi visage de miséricorde. "Plus beau qu'un homme juste est un pécheur pardonné. " Laurent Fabre.
L'horloge s'est arrêtée.
Dans une conférence à l'ouverture de la 28e assemblée plénière du Conseil pontifical pour les laïcs, le Cardinal président a cité le Pape François: "C'est l'heure des laïcs" et le Pape a ajouté: "Mais on dirait que l'horloge s'est arrêtée." En lisant ce matin le rapport du congrès de jeunes libéraux concernant la place des femmes dans la politique, j'ai eu l'impression que là aussi l'horloge s'est arrêtée.
Dans l'Église comme dans la société, les gens veulent plus de justice et d'équité entre les personnes de sexe et de couleur différentes. Briser les structures d'un système, briser les mentalités du patriarcat n'est pas chose facile. Sentant la difficulté trop grande, les gens préfèrent baisser les bras et laisser la machine faire son ronron en paix.
Jean Vanier, parlant du pasteur, disait que l'Église est un peuple de moutons qui doivent bêler en même temps et de la même façon afin de ne pas déranger. Jésus est venu instaurer un combat, celui de la justice, de l'équité, du respect de l'autre dans ses différences. Jésus était de la tribu de Juda et non de Lévi. Ce combat est toujours actuel malgré deux millénaires de chrsitianisme. Le Pape François ne souhaite pas que l'on éteigne le feu prophétique des chrétiens dans l'Église qui est toute entière ministérielle.
L'image que l'on projete de l'Église est toujours celle d'une organisation. Regardons les célébrations solennelles, le premier rang est aux évêques, le second aux prêtres, ensuite les diacres puis les laïcs. Nous donnons toujours l'image d'une Église cléricale alors notre parole pour une Église où les chrétiens ont une place tombe toujours à faux. L'image que l'on projete à plus d'impact que nos paroles. Aurons-nous le courage de remettre l'horloge en marche?
Des communautés vivantes.
Une communauté vivante est celle qui prend soin des personnes les plus vulnérables de son milieu. Une communauté qui vise le rendement, la richesse, le pouvoir au détriment des personnes pauvres et vulnérables est certes une communauté sous la respiraiton artificielle. Autour de la Gaspésie comme dans d'autres régions surement s'étalent tout au long de la route une panolie de services communautaires qui veulent redonner la fierté ou le goût de vivre à ceux et celles que trop souvent nos pouvoirs publics laissent sur le bord de la route.
Ces services ne sont pas seulement d'ordre financiers, mais aussi d'ordre humain. Dans notre contexte de société où le travailleurs est jugé à son rendement et abandonné comme une vieille guenille s'il n'est plus rentable, la vie devient pour plusieurs un cauchemar. Le support psychologique est nécessaire pour que ces personnes retrouvent leur dignité et le goût de continuer. On ne crée pas de travail là où il y a du capital humain prêt à travailler, mais on veut déplacer ces forces vives vers les lieux ou le système capitaliste crée l'emploi. Ainsi nos régions se vident de leurs meilleurs ressources. Les services communautaires mis en place par la bonne volonté et réunion des forces du milieu permet de contrer les effets trop néfastes sur la vie créé par notre système néo libéral.
Je vous invite à lire le dernier no de la Revue A Bâbord.
Une revue.
Je viens de terminer la lecture de la Revue À Bâbord, publiée à Montréal, dans laquelle on trouve de bons articles sur la Gapésie forces vives. Et sur le site de la Revue on peut lire un texte de Philippe Garon, de Bonaventure, en continuité avec le numéro de la revue. Les articles sur la Gaspésie sont signés par soit des maires, des historiens, des journalistes qui ont bien campé la situation d'hier et d'aujourd'hui de notre chère Gaspésie. À Bâbord est une revue sociale et politique qui met le doigt, avec aplomb, sur certaines situations qui ne jouent pas toujours à l'avantage des personnes. On y lit ce qu'on entend et dit depuis des années, la Gaspésie a été saignée de ses richesses naturelles comme humaines. La région a fourni au Québec un capital humain et monétaire de valeur et le retour ne s'est pas fait, on a laissé la région dans la pauvreté. La Gaspésie comme les autres régions du Québec deviendra prospère le jour où tous ses habitants l'auront dans le coeur avant de l'avoir dans le porte-monnaie. C'est une question d'honneur et de fierté.
Réflexion
Un jour, j'étais dans une école et voulant vérifier les connaissances des élèves sur les verbes, je dis: dans la phrase suivant: "Je suis beau," à quel temps est le verbe?
L'enfant eépond; Au passé, monsieur.
Drôle de question.
Un quidam demande à Jésus combien de gens seront sauvés. Question étrange puisque Jésus est venu pour que nous ayons tous la vie et la vie en abondance. La question serait plutôt: Qui acceptera d'être sauvé? Qui ajustera sa vie sur le salut donné?
Isaïe dit aujourd'hui:"Je viens rassembler les hommes de toute nation et de toute langue. Ils viendront et verront ma gloire." Dieu vient rassembler sans poser de question. Il offre gratuitement la salut. Il attend de nous simplement que nous ajustions notre vie sur ce salut donné. Cet accueil ne vient que du coeur et non des actes extérieurs accomplis."Nous avons mangé et bu en ta présence, tu as enseigné sur nos places".Le Seigneur répondra: Je ne vous connais pas. Ça rappelle le texte d'Isaïe; J'en ai assez de vos sacrifices, ce que je veux c'est votre coeur. Aujourd'hui les gens dirait à Jésus: Nous sommes allés à la messe tous les dimanches, avons payé notre dîme et avons fait des dons pour répaer notre église. Peut être que Jésus répondait toujours: Je ne vous connais pas. la relation à Dieu vient du coeur et les actions extérieures doivent être l'expression de cet amour intérieur.
Dans nos communautés paroissiales aujourd'hui, la pratique de la charité sur le terrain est demeurée vivante. Des oeuvres caritatives existent partout pour venir en aide aux gens en difficulté. "Ce que vous avez fait à l'un de ces petits d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait." Ces oeuvres de charité au quotidien doivent être la raison de se réunir pour célébrer cet amour donné au jour le jour. Nous irons célébrer l'Eucharistie parce que nos sommes des êtres de communion et nous voulons en communauté célébrer cette communion avec le Christ. Cette rencontre me donne la force d'intensifier ma communion quotidienne.
L'important n'est pas les actes extérieurs réalisés, mais la qualité du coeur que l'on y met. Dieu donne gratuitement son salut et demande simplement d'ajuster notre vie sur ce don. C'est ainsi que beaucoup aux yeux des hommes sont les derniers parce qu'ils ne pratiquent pas la religion seront les premirs dans le royaume à notre grand étonnement. tout dépend de la qualité du coeur qu'on y met.
Dans notre année de la miséricorde, nous devrions nous permettre de requestionner notre vie chrétienne à la lumière de l'Évangile. Redécouvrir que le Seigneur ne tient pas la même comptabilité que nous et que la pratique de la charité au quotidien est la base ou l'assise de notre pratiques des sacrements.
Is. 66, 18-21; Luc 13, 22-30.
Prions pour le Pape François.
Je reçois aujourd'hui une communication qui me laisse abasourdi. On écrit: "Les paroles, écrits et gestes de François trop souvent scandaleux sinon destructifs, présagent s'ils perduraient, des malheurs encore plus grands pour l'Église et la société en général et pour le mouvement pro-vie en particulier."
Oui, je crois qu'il nous faut prier pour le Pape François afin que sa foi reste forte et sa parole solide comme elle est aujourd'hui à cause de ces prophètes qui tentent de contrer l'action pastorale du Pape François.
D'ailleurs les cursillistes du diocèse de Gaspé avons fait parvenir dernièrement une lettre d'appui avec l'assurance de nos prières au Pape François. Il a eu l'amabilité de nous répondre et j'ai même une photo où il tient en sa main la letttre que nous avons fait parvenir par des religieuses gaspésiennes à Rome. Ce cher pasteur François nous voulons le soutenir de notre prière et de notre reconnaissance afin que sa foi affermisse ses frères et soeurs en Jésus Christ.
Les petits miracles.
"Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites." Mth 25. Les petits miracles dans les petits gestes. Le Pape Françis nou sinvite à nous ouvrir aux miralces de l'amour pour tou snos frères et soeurs surtout les plus fragiles. Celui qui donne un verre d'eau au nom du Seigneur ne restera pas sans récompense. Ces petits gestes d'amour nous les apprenons à la maison durant notre enfance et ils nous marquent pour le reste de la vie. Gestes d'accueil, de pardon, de partage, de communion au quotidien.
Ces petits gestes souvent provoquent des miracles. J'ai vu des miracles dans le mouvemant A.A., j'en ai vu dans les eouvres de miséricorde et de charité dans nos paroisses. Une dame à qui on portait un peu d'épicerie parce qu'elle n'avait rien pour ses enfants, partagea l'épicerie et en porta à ses voisins parce que eux aussi n'avaient rien à manger. Petits gestes simples mais pleins d'une telle grandeur d'amour qui suscite l'admiration.
Dans nos communautés paroissiales, beaucoup d'oeuvres caritatives au service des plus démunis, des malades font surgir des miracles. C'est le commandement de l'Amour en action. Ces services font partie de notre vie chrétienne, ils sont une façon de pratiquer l'Évangile, nous devons les encourager et les soutenir de toutes les façons. C'est de la foi étalée au quotidien. Laissons monter de notre coeur une prière d'action de grâce.
Méditons avec François
"Votre Père sait ce dont vous avez besoin." Mth 6,7. "Puisque nous savons que Lui est bon et qu'Il connait tous nos besoins, commençons par prononcer ce Mot: Père, un mot bien humain, certes, qui nous donne vie mais que nous ne pouvons dire que dans la prière avec le force de l'Esprit Saint. Nous ne pouvons bien prier que si notre coeur est en paix."Pape François. S. Paul disait: C'est dans ma faiblesse que je suis fort. Et Jean Vanier ajoutait: De la fragilité jaillit la lumière, jaillit la beauté. De la fragilité jaillit un appel, une relation."
Le Seigneur sait ce dont nous avons besoin et il nous comble, cependant ce n'est pas nécessairement ce dont nous voulons ou demandons. Si nous entrons vraiment dans la prière qui est communion avec Dieu, notre prière répondra davantage à nos besoins. Guy Gilbert disait: Pour prier, il nous faut un coeur de pauvre. Quand on est fort, que l'on se suffit à soi-même, la prière devient détestable.
Nous pourirons également méditer ce texte pour notre agir pastoral en Église. Le Père connait nos besoins; dans notre présence en Église est-ce que nous nous soucions du besoin des gens ou si nous voulons répondre à notre vision de leurs besoins. Si les chrétiens délaissent nos célébrations et n'écoutent plus notre voix, il y a peut-être un problème de notre côté. Est-ce que nous voulons répondre à leurs besoins ou les faire entrer dans notre vision d'Église sans se soucier de leurs attentes et besoins? "Je suis le Bon Pasteur je connais mes brebis et elles me connaissent."
